Le 24 juin 2019, le plateau de Saclay, en région parisienne, a inauguré le premier réseau de chaleur de cinquième génération. Le nouveau système déployé marque une innovation technologique qui pourrait aider les réseaux de chaleur à se déployer en France. Une ambition portée par le gouvernement, qui en a même fait l’un des axes forts de la loi de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).
François de Rugy, le ministre de la Transition écologique et solidaire, a fait le déplacement, le 24 juin 2019, pour assister à l’inauguration du nouveau réseau de chaleur du plateau de Saclay. La zone, située dans l’ouest parisien, regroupe plusieurs universités, grandes écoles et centres de recherche.
Saclay : un réseau de chaleur plus performant et plus vert
Le plateau de Saclay dispose désormais d’un réseau de cinquième génération, qui fonctionne notamment grâce à la géothermie. Le réseau, de très grande envergure, s’étend sur 25 km de canalisations. Il dessert une superficie totale de 2,1 millions de mètres carrés pour un investissement total de 51,7 millions d’euros.
Le nouveau réseau de chaleur de Saclay se démarque par son architecture. Il repose sur des infrastructures décentralisées. En effet, le groupement Egis/IDEX a proposé un réseau tempéré à partir d’un doublet géothermique. Ils sont reliés à une installation centralisée et des sous-stations. Cette arborescence permet de couvrir une grande superficie.
Autre innovation : le réseau combine la géothermie avec la récupération d’énergie. D’ici 2021, il sera capable de récupérer la chaleur fatale de différents équipements déjà présents dans les bâtiments, en particulier les data centers qui produisent beaucoup de chaleur. « Les centres de recherche ont une intensité énergétique très élevée et peuvent avoir des besoins de refroidissement et de chauffage conséquents. Ce système permet de coupler les besoins de chaud et de froid », souligne Nicolas Eyraud, directeur du projet pour le compte de l’établissement public d’aménagement (EPA) de Saclay.
Un réseau qui développe les énergies renouvelables
Ainsi, cette installation fonctionnera dans un premier temps avec 62% d’énergies renouvelables. Par ailleurs, pour cette infrastructure, le campus a bénéficié du label “territoire à énergie positive pour la croissance verte“, et permettra de favoriser les économies d’énergie.
Dans le même temps, le futur réseau intelligent pilotera l’ensemble des installations grâce à la fibre optique et des capteurs de chaleur et de consommation électrique. Le réseau de chaleur de Saclay pourra réguler sa distribution grâce aux températures enregistrées en temps réel. Il permettra aussi de mettre en veille la distribution quand les bâtiments sont inoccupés, le soir et les week-ends.
La PPE veut multiplier par 5 les réseaux de chaleur
Le projet de Saclay s’inscrit dans un contexte largement favorable aux réseaux de chaleur, alors qu’en 2017 la France ne comptait que 761 réseaux de chaleur et 23 réseaux de froid. Ainsi, même si la technologie est encore peu répandue en France, le gouvernement en a fait l’un de ses chevaux de bataille lors de la dernière PPE. Pourtant, comme le souligne le président de la Fédération des services énergie environnement (FEDENE) « le rythme de développement devait être 2,5 fois plus important pour tenir la trajectoire de la loi de transition énergétique« .
Comme l’indique la dernière version de la PPE, les réseaux de chaleur présentent de nombreux avantages pour la transition énergétique. Pourtant, en dépit de cette prise de conscience, le Haut Conseil pour le Climat souligne effectivement dans son rapport un « retard dans l’élimination des chauffages les plus carbonés« .
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