Le 1er juin 2019, les prix de l’électricité vont augmenter. Interviewé sur les ondes d’Europe 1 ce 29 mai 2019, Jean-Bernard Lévy a néanmoins rappelé que l’électricité française restait la moins chère d’Europe occidentale. Cependant, il souligne qu’en raison des taxes payées par les consommateurs, celle-ci a fortement augmenté ces dernières années. Malgré les réfutations du ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand s’interroge : « Est-ce une formule mathématique qui décide ou le Gouvernement ?«
EDF souhaite un abaissement des taxes…
Selon l’INSEE, les prix de l’électricité en France demeurent inférieurs de 20 % à la moyenne européenne. Pourtant, le président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Jean-François Carenco, indiquait qu’ils augmenteraient probablement de 7% en 2019. Interrogé sur cette hausse, Jean-Bernard Lévy a tenu à rappeler que les tarifs réglementés de l’électricité étaient « fixés par le gouvernement selon des lois qui calculent comment l’électricité doit être payée« . C’est pourquoi, selon lui, « il faudrait peut être réfléchir à moins taxer l’électricité« .
En effet, le numéro un d’EDF rappelle que « quand on paye une facture d’électricité, on paye plus du tiers de taxes. C’est comme si on avait une TVA à 55 % ». L’ennemi est clairement désigné : les taxes. De son côté, le ministre de la Transition écologique et solidaire estime que si les tarifs augmentent, c’est parce qu’ils ont pour « but de payer les coûts de production de l’électricité« . Or, François de Rugy considère que « les coûts de production ont dérivé depuis des années et des années pour des raisons qui sont bien connues ». En effet, pour l’écologiste, « les coûts salariaux d’EDF sont plus élevés que ceux des autres entreprises de l’énergie« . D’après ce dernier encore, « le PDG d’EDF pourrait changer ça« , enterrant ainsi sans le dire l’idée d’une baisse des taxes qui profiterait aux consommateurs.
Le ministre de la Transition écologique allume un contre-feu
L’attaque du ministre est rude, surtout pour les idées sociales portées en étendard par l’ancien membre d’Europe Ecologie – Les Verts. D’autant qu’au sujet des privilèges dont bénéficieraient les salariés d’EDF, « des propositions ont été faites pour les réduire, et je ne crois pas que le gouvernement ait donné suite » a ainsi confié le PDG d’EDF. Heureusement, grâce à « l’intelligence artificielle » et aux conseils des professionnels, l’électricien affirme être en mesure de proposer des solutions pour permettre aux ménages de réaliser jusqu’à 12% d’économie d’énergie. Qui plus est, le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, semble ne pas se satisfaire des explications de François de Rugy. Pour l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, « un ministre doit protéger le pouvoir d’achat des Français. La hausse des tarifs de l’énergie est inacceptable » ! Aussi, il se demande : « Est-ce une formule mathématique qui décide ou le Gouvernement ? »
Par ailleurs, si EDF augmente ses tarifs, cela est-il vraiment dû aux « dérives sur le parc électro-nucléaire français » comme l’affirme le ministre ? Il s’avère que les prix de l’électricité augmentent moins rapidement en France que dans le reste de l’Europe. Au contraire, c’est le « nucléaire qui est un facteur de stabilisation car il ne dépend pas des prix du pétrole et du charbon » précise Jean-Bernard Lévy. Ce dernier défend la politique in fine très rentable du grand carénage qui permet à la France de ne pas émettre beaucoup de dioxyde de carbone pour sa production d’électricité. À en croire l’Agence internationale de l’énergie, « comparé au coût des nouvelles centrales nucléaires, du solaire, de l’éolien, du gaz ou des nouvelles centrales à gaz, rallonger la durée de vie d’une centrale nucléaire revient moins cher« .
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