L’Algérie appartient au club des pays nucléarisés. Pourtant seules deux centrales sont abritées par ce pays où la consommation d’énergies fossiles reste largement majoritaire. La trajectoire du pays pourrait changer peu à peu avec la volonté de produire plus d’électricité grâce à l’atome. C’est le souhait du gouvernement qui a validé en fin de semaine dernière un projet de loi relatif aux activités nucléaires civiles.
Après avoir longtemps hésité, l’Algérie semble prête à se lancer dans l’étape supérieure du recours à l’énergie nucléaire. Actuellement, deux réacteurs nucléaires sont en activité dans le pays. Le premier est entré en fonction en 1989 et ne produit qu’un mégawatt à des fins de recherches. Le second réacteur, entré en service en 1993 est d’une puissance de 15 MW et sert également en priorité à la recherche et à la production de produits pharmaceutiques. Les deux installations ont été construites avec le soutien technique de l’Argentine pour le premier et de la Chine pour le second. C’est l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui a la charge de contrôler régulièrement ces installations, en accord avec le Traité de non-prolifération des armes nucléaires ratifié dès 1994 par l’Algérie.
La volonté de renforcer la place du nucléaire civil n’est pas un secret. En février 2018, Alger a signé le Protocole additionnel au TNP. Depuis 2012 et la décision de créer un Centre de formation et d’appui à la sécurité nucléaire (finalement mis en place en 2015), le pays se prépare à une montée en puissance du nucléaire et veille donc à ce que tous les critères de sûreté soient au rendez-vous.
Les autorités misent sur le nucléaire civil comme le rappelle la signature du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires en septembre 2017. Le communiqué de presse annonçant le nouveau projet de loi met en évidence les efforts de l’Algérie pour contribuer au désarmement et à la non-prolifération des armes nucléaires. C’est donc sans surprise que le projet de loi du 27 décembre 2018 entend assurer « une meilleure mise en valeur de l’énergie nucléaire dans la recherche scientifique » tout en veillant à une non-prolifération.
Des points importants restent toutefois à définir comme la stratégie que doit soutenir un nucléaire renforcé. L’agriculture, l’électricité et la santé sont les trois domaines principaux qui doivent bénéficier du développement du nucléaire, mais nul ne sait encore dans quelles proportions. De plus, le ou les partenaires qui ont le plus à gagner dans cette opération sont encore inconnus. L’Algérie a pris soin de collaborer avec près de dix pays (Russie, Etats-Unis, Chine, France, etc.) dans différents domaines liés à la production et à la sûreté nucléaire. Nul doute que la compétition entre ces pays sera intense pour contribuer au développement du nucléaire civil algérien.
COMMENTAIRES
Et bien avec tout le potentiel renouvelable de ce beau Pays, c’est vraiment dommage de parier sur une énergie qui n’est pas au point ! Les déchets dans le désert ?