Paris, la capitale mondiale du tourisme écoresponsable ?

Paris, la capitale mondiale du tourisme écoresponsable ?

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Fer de lance de la lutte contre le réchauffement climatique, la ville de Paris est engagée en faveur de la transition énergétique. Et l’un des secteurs les plus concernés par cette stratégie énergétique verte est le tourisme. Il représente une manne financière pour la capitale, et sa croissance reste constante. L’organisation Mondiale du Tourisme estime que le nombre d’arrivées touristiques à Paris aura doublé entre 2000 et 2020. Pour limiter l’impact écologique et la facture énergétique du tourisme, Paris veut développer un tourisme écoresponsable…

Paris opte pour un tourisme écoresponsable

Depuis 2007 et l’adoption de son premier Plan Climat, la ville de Paris déploie des solutions pour diminuer ses émissions de gaz à effet de serre. Une stratégie écologique également motivée par des exigences économiques. En effet, la capitale ne souhaite pas voir sa facture énergétique flamber avec l’augmentation du nombre de touristes. A l’échelle mondiale, le tourisme représente déjà 8% des émissions de gaz à effet de serre. D’après le baromètre OMT du tourisme mondial, le nombre d’arrivées à Paris aura doublé entre 2000 et 2020.

Actuellement, la ville soutient plusieurs labels d’écotourisme. Elle a aussi lancé la charte “Pour un hébergement durable à Paris”. La ville multiplie parallèlement les initiatives en faveur des mobilités douces, parmi lesquelles le vélo. Paris a été à l’initiative du parcours touristique La Véloscénie, un itinéraire de 450 km réservé aux vélos, qui relie la capitale à la baie du Mont-Saint-Michel.

L’Ademe aux côtés des acteurs de la filière

A travers plusieurs initiatives régionales, l’ADEME soutient les professionnels du tourisme, en les aidant à réaliser un audit énergétique. Hôtels, restaurants, terrains de camping et gîtes sont concernés. Ils obtiennent ainsi un état des lieux et des préconisations de travaux pour améliorer la performance énergétique de leurs bâtiments et installations. Des aides financières sont notamment disponibles pour l’installation de chaufferies à bois ou pour des installations solaires thermiques.

L’antenne bretonne de l’Ademe rappelle que l’environnement est un critère important pour les touristes. D’après une enquête de l’AFNOR, en 2011 déjà, près de “50% des voyageurs prennaient en compte la certification dans leur choix d’hébergement touristique”.

Quand l’écotourisme devient un argument

Et quand la logique de l’écotourisme permet de faire diminuer la facture énergétique des infrastructures, l’argument devient rapidement un levier d’attractivité. Concrètement, certains établissements valorisent leurs démarches écoresponsables pour séduire leur clientèle. Ils se positionnent ainsi sur le segment émergent du tourisme durable. Déjà plusieurs établissements hôteliers s’inscrivent dans cette démarche du tourisme durable à Paris.

Le Solar Hôtel, dans le 14e arrondissement, met par exemple en avant son engagement écologique. Et pour cause, l’établissement fut parmi les premiers à obtenir le label “Clef Verte”. Pour cela, un bilan carbone avait notamment été effectué, et l’hôtel a entrepris des travaux pour améliorer son isolation. Par ailleurs, il est désormais équipé de trois panneaux solaires reliés à une batterie et un onduleur. La quantité d’énergie produite est très faible, mais elle suffit à alimenter la façade de l’hôtel, ainsi que son enseigne. Un premier pas en faveur des énergies renouvelables.

Le cas de l’auberge de jeunesse Yves Robert

Si la capitale compte encore peu d’établissements touristiques écoresponsables, l’auberge de jeunesse Yves Robert fait figure de pionnière. L’établissement est situé dans le 18e arrondissement de Paris, dans un éco-quartier. Il a ouvert ses portes en 2013, après avoir été entièrement éco-conçu pour favoriser les économies d’énergie. Mieux : il produit l’énergie dont il a besoin. Le bâtiment est doté de 3 500 m2 de panneaux photovoltaïques thermiques installés sur sa toiture. Par sa dimension, il s’agit de la seconde plus grande centrale solaire urbaine actuellement en service en France.

Les panneaux solaires permettent de produire l’énergie dont l’auberge de jeunesse a besoin pour fonctionner. Ils couvrent aussi 75% des besoins de chauffage pour l’eau sanitaire. Pour la climatisation, là encore le bâtiment utilise les ressources naturelles : c’est un puits canadien qui fait circuler l’air chaud sous le bâtiment pour le refroidir.

Et bientôt un tourisme énergétique dans toute la France ?

Depuis le Comité interministériel du tourisme à l’hôtel de Matignon du 7 novembre 2016, le gouvernement souhaite favoriser “le tourisme culturel”. Car si “beaucoup de touristes viennent à Paris”, les pouvoirs publics constatent “qu’ils ne visitent pas les régions ou y restent trop peu de temps”. Néanmoins, la France reste la première destination touristique au monde. En 2017, le tourisme a augmenté de 4% et rapporté 54 milliards d’euros au pays selon l’INSEE.

La prochaine étape après le tourisme écoresponsable sera-t-elle le tourisme énergétique ? Dans certains pays, ce nouveau type de tourisme est déjà une réalité. Certaines villes ont ainsi fait de leur engagement en faveur de la transition énergétique un argument pour attirer des touristes eux-mêmes sensibles aux questions environnementales. C’est notamment le cas de Loos-en-Gohelle, souvent citée en exemple pour illustrer la transition énergétique d’une ancienne ville minière.

En France, EDF invite d’ailleurs les curieux à découvrir certains de ses sites les plus emblématiques comme la centrale thermique de Gennevilliers, l’usine marémotrice de La Rance ou la centrale hydroélectrique de Cusset. Aves 428 animations présentées au public en 2017, les sites d’EDF ont accueilli plus de 400 000 visiteurs en une seule année. Au total, les musées du patrimoine et les sites industriels attirent près de 20 millions de visiteurs chaque année. Lors du débat sur la programmation pluriannuelle de l’énergie, le Centre Historique Minier de Lewarde avait également alimenté les réflexions sur la restructuration urbaine, sociale, économique, écologique du Bassin minier. En déplacement le 9 novembre 2018, Emmanuel Macron a particulièrement souligné son attachement à l’héritage industriel du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • La centrale géothermique de Villejuif (94) pourrait aussi être un lieu de visite touristique. Elle possède un guide très pédagogue qui, en plus de la visite des lieux, explique la technique géothermique de façon passionnante, ppt et vidéo à l’appqui.

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