A l’occasion de la semaine européenne de la mobilité qui s’est tenue du 16 au 22 septembre 2018, le gouvernement français a présenté la nouvelle formule de son Plan national vélo. Ce plan, qui vise à promouvoir l’utilisation des vélos en général, et notamment des vélos électriques, intervient dans le cadre de la transition énergétique. Le développement de la mobilité douce en France est sensé lutter contre le réchauffement climatique. Malheureusement, en matière de déplacements à vélos, la France continue de faire partie des mauvais élèves. Une situation que le gouvernement entend renverser à l’aide de nouveaux investissements. L’enjeu est particulièrement flagrant autour du vélo électrique : plébiscité par les Français, il continue sa progression malgré un soutien souvent frileux de la part du gouvernement.
La Plan national vélo 2018
Le Plan national vélo présenté par le gouvernement, le 14 septembre 2018, vise à promouvoir l’usage du vélo en France. Le gouvernement a décidé de débloquer 350 millions d’euros, qui seront investis sur sept années. Cette somme doit notamment servir au développement des infrastructures cyclables sur le territoire français.
En France, seulement 3% de la population utilise un vélo pour se déplacer au quotidien. Le gouvernement voudrait que le chiffre passe à 9%. Mais ce chiffre reste extrêmement faible alors que d’autres pays européens ont déjà largement adopté le vélo comme transport alternatif : environ 25% des Danois et près de 30% des Hollandais utilisent leur vélo tous les jours. Pourtant, d’après un sondage IFP/WWF réalisé en juillet dernier, les Français sont de plus en plus nombreux à être favorables à une augmentation de la place des vélos en ville : 83%. Parmi les arguments les plus souvent retenus en faveur du vélo, les Français citent notamment ses avantages économiques et la lutte contre la pollution en milieu urbain.
Le vélo électrique plébiscité par les Français
Du côté des vélos électriques, les ventes enregistrées confirment l’engouement des Français pour la mobilité douce. D’après Gregory Trebaol, le fondateur de l’entreprise Easybike, la progression des ventes de vélos électriques en France pour 2018 devrait être d’environ +35%. En 2017 déjà, 255 000 vélos électriques avaient été vendus en France, soit un doublement des ventes par rapport à 2016. Le principal frein à la vente des vélos électriques reste le prix de vente. Il faut compter en moyenne 1 300 euros. Pour consolider son développement, le vélo électrique avait pu compter sur la prime d’état que Ségolène Royal, alors ministre de l’environnement, avait consenti en février 2017. Malheureusement pour les consommateurs, les conditions d’attribution de la prime sont devenues beaucoup plus restrictives.
Depuis le 1er février 2018, les conditions d’obtention de la prime d’achat pour les vélos à assistance électrique ont en effet été durcies. Désormais, le montant de l’aide accordée par l’état ne peut pas excéder le montant de l’aide accordée par la collectivité locale (les deux aides sont toutefois cumulables). Le cumul des deux aides ne doit pas dépasser 20% du prix du vélo électrique et ne peut pas être supérieur à 200 euros. Dans le même temps, seules les personnes non-imposables à l’impôt sur le revenu peuvent prétendre à cette aide. Enfin, pour bénéficier de cette aide, il faut dépendre d’une collectivité locale qui délivre des aides financières pour l’achat de vélos électriques.
Un plan insuffisant ?
Après la présentation de ce Plan national vélo, la réaction des associations en faveur de la mobilité douce ne s’est pas fait attendre. Si les associations du Réseau Action Climat (qui regroupe différents membres tels que GreenPeace et WWF) reconnaissent qu’il s’agit d’une avancée qui présente de grandes ambitions, elles restent pourtant sceptiques en ce qui concerne les moyens engagés. Selon elles, le budget du Plan national vélo doit être revu à la hausse dans le projet de loi de finances 2019. Elles demandent notamment que les conditions d’attribution du bonus à l’achat de vélo électrique soient revues pour être plus incitatives.
Les associations souhaitent aussi que le forfait mobilité durable soit systématiquement déployé par les entreprises. Il s’agit d’une indemnité kilométrique pour rembourser les trajets domicile-travail effectués à vélo. Elle peut se monter jusqu’à 400 euros défiscalisés par an et par salarié. Les associations estiment que sa généralisation pourrait convaincre plus de Français d’opter pour les vélos, notamment les vélos électriques.
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