Jean-Marc Jancovici (1/2) : "Les slogans simplistes nuisent à la compréhension des dossiers scientifiques !"

Jean-Marc Jancovici (1/2) : “Les slogans simplistes nuisent à la compréhension des dossiers scientifiques !”

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Après l’édition 2018 du One Planet Summit, l’EnerGeek a rencontréJean-Marc Jancovici, le co-fondateur de Carbone 4. Dans la première partie de notre entretien, il nous explique pourquoi, sans le nucléaire, nous aurons du mal à respecter l’Accord de Paris…

  • Dans votre interview au journal Les Echos du 30 septembre 2018, vous expliquez qu’”il ne suffit pas de dire “make our planet great again” pour que les problèmes soient réglés”… Pensez-vous cependant comme François de Rugy et Pascal Canfin, qu’économie et écologie peuvent marcher dans la main en changeant les techniques et les comportements ?

Oui mais pas à n’importe quelles conditions, ni sans contreparties. En réalité mettre l’écologie dans l’économie, cela revient à supprimer des degrés de liberté de façon délibérée en ce qui concerne les activités productives. Les contraintes environnementales vont de toute façon finir par impacter nos activités productives, c’est inexorable, puisque notre planète dispose de dotations initiales données une fois pour toutes en ce qui concerne les ressources à transformer (métaux, minerais non métalliques, sols, etc) et l’énergie pour les transformer (pétrole, charbon, et gaz pour l’essentiel).

Jusqu’à maintenant notre activité économique repose sur des indicateurs qui ne tiennent pas compte de la diminution des stocks naturels de matières premières, pourtant indispensables à l’activité en question. Par exemple, pour que le PIB relatif aux objets en métal devienne nul, il suffit que nous n’ayons plus de minerai fer à extraire de terre, ou de métal à recycler. Dans cette situation on peut dire que je suis dépendant d’une ressource, qui n’existe pas dans la convention comptable, ou plus exactement qui n’apparaît dans l’économie qu’à partir du moment où des hommes sont intervenus pour l’extraire de l’environnement ou la transformer. Tant que la ressource se trouve dans l’environnement, elle est considérée gratuite par convention dans l’économie classique. Quand elle apparaît, son prix n’est que la somme des revenus humains qu’il a fallu pour l’extraire de l’environnement (salaires et rentes), mais ca ne correspond pas au prix de reconstitution de la ressource elle-même. Pour résumer, on peut dire que nous faisons actuellement de l’optimisation sans grosse contrainte, et l’environnement va petit à petit nous forcer à faire ce que les ingénieurs connaissent par coeur, à savoir de l’optimisation sous forte contrainte.

Ce qu’affirment François de Rugy et Pascal Canfin peut être vrai si on ne prend pas “économie” comme “croissance”. Ce qui sera difficile, c’est de rendre “politiquement acceptable” le mariage de l’environnement et de l’économie, parce que cela signifie l’arrêt de la croissance en volume. Comme toute activité productive nécessite de la matière, la croissance perpétuelle supposerait des flux de matière perpétuellement croissants (l’OCDE vient de le rappeler dans une publication récente). Avec des flux de matière décroissants, le PIB ne pourra pas être maintenu à son niveau actuel, car même les services sont fortement demandeurs de flux physiques sous-jacents. (The Shift Project a par exemple montré, dans une étude récente, que le numérique était déjà à l’origine de 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, et ces émissions sont en croissance de 10% par an !).

Ainsi, l’ensemble des objets que nous fabriquons est constitué par les 92 éléments répertoriés dans le tableau de Mendeleïev. Or nous disposons d’un certain stock donné de ces atomes, avec de plus ou moins grandes quantités en réserve (il y en a plus pour le fer ou le silicium que pour l’or ou l’indium). Depuis la création de notre planète, le stock de cuivre n’a pas été augmenté (il n’y a pas de processus faisant rapidement apparaître des mines de cuivre au cours du temps après formation de la planète !), tout comme le stock de tout métal par exemple. Pour tous ces éléments non renouvelables, les réserves résiduelles disponibles sur notre planète deviendront à un moment insuffisantes pour alimenter la croissance, et alors la contraction commencera… Dans la préface française du rapport « THE LIMITS TO GROWTH », j’explique pour résumer que l’histoire de l’humanité a longtemps consisté à transgresser des limites ; aujourd’hui nous ne pourrons pas le faire avec celles – physiques – de l’environnement !

  • Dans son interview au Monde du 10 septembre 2018, le nouveau ministre de Rugy évoque un mix électrique à 50% EnR et 50% nucléaire dans la prochaine Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), que pensez-vous de cette déclaration ?

Cette déclaration de François de Rugy atteste d’une mauvaise appréhension des priorités du gouvernement. Après avoir déclaré l’importance de décarboner l’économie, commencer par se focaliser sur la baisse du nucléaire, qui n’aura strictement aucun impact sur nos émissions, ne correspond à rien de logique. Si la première déclaration de François de Rugy avait été « je vais m’occuper des transports », ou « de la rénovation des bâtiments », ça aurait clairement montré qu’Emmanuel Macron avait compris que la question climatique était ailleurs que dans le nucléaire. Le fait que le président laisse dire au nouveau ministre de l’environnement, dans sa première interview au Monde, « je vais commencer par m’occuper du nucléaire », même s’il précise qu’il souhaite pacifier le débat, illustre que rien n’a changé dans la mauvaise gestion des priorités. La démission de Nicolas Hulot n’y aura rien changé : le nucléaire reste le passage obligé de tout discours environnemental du gouvernement, et la place qu’il occupe dans les esprits et les débats annihile tout débat environnemental sérieux…

Attaquer sur le nucléaire est donc avant tout une erreur stratégique et tactique, car cela signifie que l’on va continuer à regarder ailleurs que là où sont les vrais problèmes. Il n’y a qu’à voir, la loi mobilités vient de passer de 130 à 30 articles, mais personne chez les écologistes ou ailleurs ne proteste… Par ailleurs, les ONG comme WWF entretiennent volontairement la confusion des genres. Ainsi, alors que l’organisation est en pleine campagne pour lever des fonds afin de protéger la biodiversité, elle publie un rapport non sur l’inquiétante disparition des espèces, mais pour démolir le nucléaire, alors que ce dernier n’a qu’un impact parfaitement marginal sur les espèces vivantes !

Cette obsession autour du nucléaire vient peut-être de ce que ni François de Rugy, ni le président, ne disposent des leviers d’action pour agir sur les autres déterminants majeurs du système énergétique qui concerne la France, à savoir l’ouverture des mines de charbon en Chine ou en Indonésie, l’exploitation des gisements de gaz russes et le développement de l’activité des foreurs de shale oil aux États-Unis… Car c’est là que sont les grands facteurs déterminants de notre système énergétique depuis que nous sommes entrés dans une civilisation thermo-industrielle, où les machines produisent à notre place. Face à ce constat, le chef de la cinquième république française a finalement assez peu de possibilités d’agir à court terme.

  • Avec l’Accord de Paris et l’exemplarité du nouveau champion de la Terre et du climat, Emmanuel Macron, peut-on tout de même croire que nous sommes sur une bonne trajectoire ?

Malheureusement, comme la plupart des pays qui ont adopté l’Accord de Paris, nous ne faisons pas les efforts qui correspondent à ces déclarations. Que fait-on pour lutter réellement contre nos émissions ? Pas grand-chose, et d’ailleurs elles ont augmenté en France en 2017. Quand on regarde les postes d’émission et les ordres de grandeur pour estimer ce qu’il faudrait faire, on ne peut pas dire qu’on tienne compte de l’Accord de Paris. On ne s’occupe sérieusement ni des transports, ni du bâtiment par exemple. En Allemagne c’est pareil, les constructeurs automobiles sont vent debout contre la réduction des émissions, les industriels sont vent debout sur la baisse des quotas à distribuer, les électriciens sont vent debout contre la baisse du charbon… L’Allemagne ne peut absolument pas être citée en exemple : ils vont certes dépenser 500 milliards d’euros dans les énergies renouvelables, mais cela n’aura quasiment rien changé à leur trajectoire sur les émissions de CO2.

En France, nous finançons essentiellement des investissements « de transition » qui ne correspondent pas à la question climatique. D’après un récent rapport de la Cour des comptes, à fin 2017 120 milliards d’euros ont été engagés dans l’énergie solaire et les éoliennes (sans compter les 25 milliards promis pour l’offshore à l’été 2018), sans modifier la part non fossile de la production d’électricité française, qui est à 90% depuis 1987. Question : à quoi ont servi les dépenses dans ces énergies renouvelables électriques intermittentes, si ce n’est à préparer une transition énergétique à l’allemande, c’est-à-dire pour faire moins de nucléaire, alors que ce dernier ne contribue pas aux émissions ? La plus grande confusion règne sur les objectifs, et elle est entretenue par une partie du monde politique qui met dans un même sac les énergies fossiles et le nucléaire. Au point que récemment encore, un sondage indiquait qu’environ deux tiers des Français pensent que le nucléaire est un contributeur significatif aux émissions de gaz à effet de serre, alors que c’est évidemment inexact. Ce qui est sûr, c’est que les slogans simplistes nuisent à la compréhension correcte des dossiers scientifiques !


Retrouvez la suite de l’interview de Jean-Marc Jancovici : “le pétrole est un des angles morts de notre politique énergétique”

 

Rédigé par : Jean-Marc Jancovici

Jean-Marc Jancovici
Ingénieur français, chef d'entreprise et consultant, Jean-Marc Jancovici est également enseignant, conférencier, auteur de livres et chroniqueur indépendant. Il est essentiellement connu pour son travail de sensibilisation et de vulgarisation sur les thèmes de l'énergie et du climat.
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COMMENTAIRES

  • L’Allemagne, si critiquée aussi avec des “slogans” que l’on aimerait parfois un peu moins “simplistes” ! et qui elle a su développer Siemens numéro 1 mondial de l’éolien quand nous avons perdu Alstom entre autres et pour cause, a pourtant comme le Danemark, la Chine etc largement participé à la pleine diffusion des technologies renouvelables dans le monde, à leur baisse des prix et recul global important des fossiles qui comme le confirme notamment Carbon Tracker ci-dessous va se poursuivre fortement.

    Voir le nombre de brevets européens dans les renouvelables dont Allemagne.

    L’impact aurait-il été si important et rapide pour le monde et le recul des fossiles si un pays tel l’Allemagne entre autres n’avait pas fait cette transition.

    Pour le gouvernement et F. de Rugy il y a aussi des aspects économiques et tendances des marchés plus globaux en jeu dont ils doivent tenir compte parmi d’autres paramètres :

    Analyse de Carbon Tracker : “Le pic de la demande de combustibles fossiles aura un impact considérable sur les marchés financiers dans les années 2020”

    Le système énergétique mondial est en train de passer d’un système basé principalement sur les combustibles fossiles à un système basé principalement sur les sources d’énergie renouvelables. Ce changement impliquera un pic à court terme de la demande de combustibles fossiles, une courbe en S de croissance des énergies renouvelables et la fin de partie pour la demande de combustibles fossiles.

    Le moteur du changement se trouve aujourd’hui dans les marchés émergents, où se situe toute la croissance de la demande d’énergie. Les marchés émergents ont une densité de population plus élevée, plus de pollution et une demande énergétique croissante. Ils ont moins d’infrastructures héritées des combustibles fossiles, sont de plus en plus dépendants de l’énergie et sont impatients de saisir les opportunités offertes par l’ère des énergies renouvelables.

    Il y a quatre phases principales dans chaque transition : l’innovation (jusqu’à environ 2 % de pénétration pour les nouvelles technologies). Le pic (de 5 à 10 % de pénétration). Le changement rapide (de 10 à 50 % de pénétration). Et la fin de partie (après 50 % de pénétration).

    Au point de basculement où la demande totale de combustibles fossiles culminera dans les années 2020, les technologies solaires photovoltaïques et éoliennes représenteront environ 6% de l’approvisionnement total en énergie et 14% de l’approvisionnement en électricité.

    L’électricité est la clé de la transition. En 2017, l’énergie nécessaire à la production d’électricité représentait 43 % de l’approvisionnement énergétique total. Comme d’autres secteurs ont été électrifiés, la part de l’électricité augmente d’environ 3,6 points de pourcentage par décennie. Le résultat net est que l’énergie requise pour l’électricité a représenté 71 % de la croissance de la demande mondiale d’énergie au cours des cinq dernières années.

    Les montants à risque sont colossaux

    Les investisseurs sont confrontés à trois types de risques liés à la transition énergétique : systémique, par pays et par action. Le risque systémique pour les investisseurs provient du fait que le secteur des combustibles fossiles dispose de 25 milliards de dollars d’immobilisations qui sont de plus en plus vulnérables à l’échouement à mesure que la transition énergétique progresse.

    Les pays qui dépendent des exportations de combustibles fossiles sont vulnérables à la fin des loyers élevés du secteur. Nous identifions 12 pays où les rentes des combustibles fossiles représentent plus de 10 % du PIB.

    Les secteurs touchés par la transition énergétique sont vastes et ne se limitent pas aux stocks de combustibles fossiles. En dehors des domaines évidents du charbon, du pétrole et du gaz, ils comprennent les biens d’équipement (comme les turbines à gaz), le transport (comme les ports charbonniers) et l’automobile.

    Les secteurs directement touchés représentent jusqu’à un quart des indices boursiers.

    Sur les marchés obligataires, les combustibles fossiles et les secteurs connexes représentent près d’un quart du total des obligations d’entreprises suivies par Fitch et un peu plus des obligations couvertes par Bloomberg.

    https://www.carbontracker.org/reports/2020-vision-why-you-should-see-the-fossil-fuel-peak-coming/

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  • Tout à fait d’accord: et il n’y a pas que les hommes politiques qui se trompent de problématique il y a aussi les journalistes qui confondent protection de l’environnement et lutte contre le changement climatique en permanence. Je pense qu’il faudrait former les journalistes gratuitement aux réalités de l’utilisation de l’energe

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  • Il n’y a quasiment plus de journalistes scientifiques, si bien que ceux-ci relayent souvent n’importe quelle information vraie ou fausse, sans la volonté ou la capacité à la vérifier.

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  • Merci, Jean-Marc Juanovici, pour ces explications et positions motivées et claires. Je crois vous avoir envoyé mes propositions techniques sur le nucléaire. Plus généralement, il faudrait que la loi 2015 obligeant en France à une limitation à 50% de l’énergie nucléaire soit remise en question, avec les explications nécessaires au public. Pouvons-nous saisir en ce sens le gouvernement ? Cordialement, Didier Costes

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  • J’oubliais ” de production d’électricité renouvelable “. Sans oublier que les autres “énergies renouvelables” sont très énergivores (par TWh produit) de ressources minières par rapport à l’hydraulique.

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  • @ Dan : Mon propos était de souligner l’impact très favorable pour le monde de la transition allemande notamment dont il fallait tenir compte dans le bilan des émissions globales par les technologies amplement diffusées et la baisse des prix auxquelles ils ont participé et que l’on peut constater comme le fait entre autres Carbon Tracker. Ce sont bien le solaire et l’éolien qui se développent plus vite que les autres énergies dont l’hydro et biomasse comme le rappelle BNEF, l’IEA et autres.

    L’Europe est encore leader en terme de brevets sur les renouvelables et a joué un rôle important.

    Les principales renouvelables sont moins émissives que le nucléaire comme les méta-études le démontrent (université de Singapour et autres sur 103 études notamment) et sont recyclables maintes fois, ce qui est très peu le cas du nucléaire. Donc leur bilan s’améliore encore au fil du temps contrairement au nucléaire par quantité d’énergie produite. De même les technologies solaires sont de plus en plus réalisées avec les renouvelables elles-mêmes pour des questions de prix pour les producteurs de solaire qui bénéficient de leurs propres produits et par ailleurs d’image. L’argument du panneau chinois fabriqué qu’à partir du charbon date d’il y a longtemps déjà.

    Autre sujet :

    JM Jancovici estime avec des slogans parfois plus simplistes que ceux qu’il conteste qu’il serait utile de financer quelques 15 millions de pompes à chaleur (pour mémoire les plus performantes sont étrangères et de marque japonaise en particulier et peu de marques françaises qui ont en outre des Cop inférieurs seraient en mesure d’approvisionner rapidement un tel marché et en auraient donc une part réduite) et de rajouter 15 réacteurs nucléaires pour faire face à la thermosensibilité pour laquelle nous sommes déjà champions du monde et qui serait alors accentuée. Sans compter la demande liée à l’arrivé des véhicules électriques.

    Le calcul est effectué sur un Cop théorique de 3 à 4 alors que bien souvent en pratique par manque d’entretien et autres on constate des Cop inférieurs. Tout comme on constate qu’environ 3/4 des isolations sont artisanales et mal réalisées.

    Les prix du nucléaire de type EPR, sans compter l’intégralité des frais, varient entre 110 et 135 euros le MWh.

    Pendant ce temps Engie Cofely développe notamment à Amiens le réseau de chaleur pour un prix bientôt de 58 euros le MWh en réduisant la thermosensibilité critique et coûteuse de la France.

    Mieux encore en Allemagne notamment, le tarif officiel des réseaux de chaleur utilisant le solaire varient entre 28 et 35 euros le MWh, à comparer au gaz qui doit être actuellement en moyenne autour de 33 euros le MWh alors que la hausse de la taxe carbone et celle du gaz vont le faire passer au dessus de ce chiffre sous peu. En bref les renouvelables dont solaire thermique stockage inclus talonnent et sont en mesure de faire mieux que le gaz sous peu dans un pays portant bien moins ensoleillé que le nôtre et ce à un prix durablement stable ensuite.

    Sans compter qu’à énergie équivalente les coûts de transport d’énergie sont plus élevés pour le réseaux électrique.

    Le solaire thermique peut permettre un apport optimal sur un réseau de chaleur, a un Cop bien supérieur aux pompes à chaleur, dure bien plus longtemps et il ne rejette pas de fluides frigorigènes à haut pouvoir de réchauffement comme c’est encore trop souvent le cas. Même en intégrant la part d’éclairage qui est minime comparativement à la part de chauffage le différentiel est en faveur de ce type d’approche parmi bien d’autres.

    Sans compter que de plus en plus de constructeurs dont Bouygues proposent des bâtiments susceptibles de se couper du réseau ou d’utiliser seulement un stockage local complémentaire (quand ils sont “net zéro énergie” comme j’en ai publié des liens pour un autre article ces jours-ci. Ce qui à terme pour les communes les mieux organisées, comme on commence à en voir, permettrait de supprimer des infrastructures très coûteuses en transport électrique et pertes puisque cela correspond en moyenne à plus de 30% des factures et ces frais sont en pratique incompressibles et ont même plutôt tendance à augmenter avec le vieillissement et les aléas climatiques.

    http://www.courrier-picard.fr/142829/article/2018-10-16/re-creuser-et-boucler-le-reseau-de-chaleur-amienois

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  • L’AIE, agence internationale de l’énergie: L’Agence indique que la Finlande « a consacré beaucoup d’attention à l’éducation et à l’acceptation par le public, de l’énergie électronucléaire, ce qui a permis de garantir le rôle à long terme de l’énergie nucléaire dans le bouquet énergétique du pays ».Eh bien en France, on aurait grandement besoin de consacrer, aussi, comme en Finlande, tout autant d’attention à l’éducation et à l’acceptation par le public, de l’énergie électronucléaire, ce qui permettrait de garantir le rôle à long terme de l’énergie nucléaire dans le bouquet énergétique du pays, en harmonie avec les ENRs et de désintoxiquer nombre de nos concitoyens des idioties dogmatiques des associations obscurantistes antinucléaires malfaisantes comme Greenpeace, SDN, et plein d’ autres marchands de peurs délétères, qu’on laisse à grand tord, raconter impunément n’importe quoi dans les média mainstream .Sinon ce sera bientôt, en France, le gaz fossile, d’ENGIE et d’autres Cie, qui remplacera l’essentiel de nos centrales nucléaires arrêtées .

    Pour l’éducation du public contre l’obscurantisme antinucléaire des marchands de peurs, la Finlande, est un exemple intéressant à suivre . Ils y a en proportion, beaucoup moins d’antinucléaires chez eux, que chez nous ,même si inévitablement, il y en a un peu, tels d’affreux petits scrofules, mais ayant beaucoup moins d’audience, dans le public Finlandais .

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  • Il me semble que le moyen le plus efficace pour réduire notre empreinte environnementale est de diminuer les besoins de mobilité. En effet ces besoins engendrent déjà des constructions d’infrastructures extrêmement énergivores; de plus le souci de réaliser des liaisons rapides est lui encore énergivore, cette fois à l’usage. Enfin, les gens ayant tendance à raisonner en temps passé, ils s’éloignent de plus en plus de leur lieu de travail et crée une pression foncière, elle même source de consommation énergétique et matérielle énorme.
    A l’inverse, si on cherche à rendre nos quartiers et territoires plus multi-fonctionnels, le besoin de mobilité diminue car on trouve à portée de pieds ou vélos, l’école, le lieu de travail, le magasin de proximité, les loisirs.
    Il faut donc refuser les pôles de toutes sortes (commerciaux, universitaires, etc …) ainsi que l’agrandissement constant des métropoles. Pour cela ralentir voire supprimer certaines liaisons est souhaitable. De même taxer le carburant que l’on met dans sa voiture personnelle semble être dissuasif.

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  • A Rozé, sur la mobilité
    Actuellement, on fait l’inverse, est privilégiée l’hypermobilité. Non taxation du carburant des avions, de plus en plus de monstres marins, ces horribles immeubles sur barge, comme le mal nommé “Symphonie des mers”.

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  • La Finlande est passé au nucléaire comme nous dans les années 70 sur un modèle énergétique ancien et fait beaucoup de biomasse vue la proportion de forêts, nombre important d’entreprises concernées et propriétaires forestiers.

    L’approche sous-jacente n’était pas qu’énergétique puisqu’elle n’a pas participé à la négociation du traité des Nations Unies sur l’interdiction des armes nucléaires (Unoda). Elle s’est abstenue de voter en 2016 sur la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies qui donnait aux nations le mandat de négocier le traité. Elle s’aligne pour l’instant régulièrement avec des pays qui prétendent que les armes nucléaires américaines sont essentielles à leur sécurité.

    La France, qui possède environ 300 armes nucléaires, n’a évidemment pas non plus participé à la négociation du traité des Nations unies sur l’interdiction des armes nucléaires. Elle a déclaré vouloir ne jamais adhérer au traité. En 2016, elle a voté contre la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies qui donnait aux nations le mandat de négocier le traité. Elle n’a pas rempli ses obligations juridiquement contraignantes en matière de désarmement en vertu du Traité sur la non-prolifération.

    La Finlande a pris du retard à cause d’ex-Areva à Olkiluoto qui a coûté quelques 8 milliards d’euros au contribuable français et l’a rendue plus longtemps (plus de 10 ans) dépendante de son voisin russe avec lequel ses relations ne sont pas toujours des plus amicales (1340 km de frontière, populations de Carélie etc)

    Elle n’a pas les mêmes atouts que nous en matière de diversité renouvelables (très peu de solaire, aspects hydro etc) ce n’est donc pas un modèle pour nous.

    Elle risque de se heurter à des problèmes de stockage de ses déchets nucléaires dans le temps comme s’en inquiètent notamment des scientifiques scandinaves.

    Parler d’harmonie entre renouvelables et nucléaire est une approche marketing mais n’est pas pleinement satisfaisant au plan énergétique et économique (renouvelables : coûts marginaux très faibles donc systèmes électriques avec prix inférieurs ou égaux à zéro pendant un grand nombre d’heures au cours de l’année. Nucléaire à coûts fixes élevés : amortissements, charges d’entretien, de maintenance, contrôle, etc)

    L’harmonie est bien plus forte entre renouvelables et plusieurs formes de stockage et les renouvelables bien plus universelles permettent des intégrations totales dans les bâtiments donc comme on peut le voir de plus en plus la possibilité d’éviter le réseau, ses infrastructures, coûts et contraintes.

    C’est une des directions très innovante mais il faut analyser plus largement le secteur de l’énergie que via de vieilles habitudes ou le regard de lobbies.

    Situation finlandaise plus détaillée :

    https://www.connaissancedesenergies.org/sites/default/files/pdf-actualites/situation_energetique_de_la_finlande.pdf

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  • @ Dan : A noter que, dans les faits, cette harmonisation entre Renouvelables et Electronucléaire, pour réduire progressivement la part des énergies fossiles dans un pays, ne concerne pas que la Finlande, mais aussi, par exemple, le bouquet énergétique de la Suède .

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  • A Dan : Oui le Japon se tourne hélas vers le charbon avec déjà 8 centrales charbon nouvelles depuis 2011 + 36 autres actuellement en construction ,le japon ne pourra pas respecter l’accord de Paris, c’est catastrophique pour le climat car il n’est pas le seul à consommer beaucoup de charbon en Asie, il y a aussi la chine ,l’ inde et bien d’autres encore , hélas .

    Intéressant ce rapport du Giec qui explique que : “respecter l’accord de paris nécessitera plus de nucléaire” .Et qui ne juge pas réaliste de compter sur des scénarios avec 100% d’ ENRs , pour réussir à respecter l’accord de Paris.

    http://www.sfen.org/rgn/rapport-giec-respecter-accord-paris-necessitera-nucleaire

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  • A noter que Finlande et Suède qui font du nucléaire civil, de l’ électronucléaire, n’ont jamais cherché à faire, et ne cherche toujours pas à faire, d’armes nucléaires. Et qu’il en est de même pour d’autres pays produisant de l’électricité d’origine nucléaire(même si une minorité de pays nucléarisé font les deux), montrant ainsi que ceux qui prétendent que le nucléaire civil serait obligatoirement et systématiquement lié au nucléaire militaire, sont des menteurs pour les uns(pour des raisons idéologiques antinucléaires) ,et des ignorants pour les autres .

    Dire que combiner les renouvelables et le nucléaire serait juste “une approche marketing” (genre c’est pas sérieux, pas crédible), c’est faire insulte aux Suédois et aux Finlandais(et à quelques autres) et à leurs systèmes énergétiques qui combinent déjà en bonne proportion les renouvelables et le nucléaire . Le Giec sait très bien(et l’a fait savoir dans un grand rapport) qu’il faudra faire cette combinaison entre les renouvelables et le nucléaire, dans un certain nombre de pays, si l’on veut avoir une chance sérieuse de réussir à concrétiser la limitation de la hausse du réchauffement à 1,5 °C .

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  • A Dan : Et n’oublions pas que le directeur exécutif de l’AIE est très inquiet . Fatih Birol a déclaré récemment que les nombreux projets de centrales à charbon en Asie font peser une forte menace sur le climat, il s’est alarmé, il y a environ 2 semaines , en tant que directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), dans un entretien au Financial Times. En déclarant que ces projets “bloqueraient la trajectoire mondiale des émissions” de gaz à effet de serre, censée baisser fortement pour limiter le réchauffement climatique en dessous des 2 degrés, voire 1,5 degré, conformément à l’accord de Paris de 2015, a prévenu Fatih Birol.
    “La façon dont nous allons gérer ce problème est pour moi le sujet central du débat actuel sur le changement climatique”, a ajouté ce grand responsable de l’AIE.

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