Révisés tous les ans au 1er août par la Commission de régulation de l’énergie, les tarifs réglementés de l’électricité devraient légèrement diminuer cette année. Dans une délibération publiée mardi 10 juillet 2018, le gendarme de l’énergie recommande une baisse de 0,21% du tarif d’acheminement de l’électricité qui rémunère le distributeur de courant Enedis, et est inclus dans le calcul du prix de l’électricité.
Après avoir augmenté exceptionnellement de 0,8% en janvier dernier afin de compenser la hausse de l’obligation faite aux fournisseurs d’énergie de financer des actions d’efficacité énergétique, les tarifs de l’électricité devraient repartir à la baisse cet été. La Commission de régulation de l’énergie préconise dans un avis rendu mardi 10 juillet 2018 une baisse de 0,21% des tarifs d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE) à compter du 1er août prochain, et pour une durée « d’environ trois ans ».
Une baisse des coûts d’acheminement
Ces tarifs d’utilisation des réseaux publics d’électricité (ou coûts d’acheminement) constituent généralement près de 46% de la facture des consommateurs et dépendent de quatre grands principes : la tarification « timbre-poste » (le coût d’acheminement de l’électricité ne dépend pas de la distance) ; la péréquation tarifaire (le tarif d’accès est identique sur tout le territoire) ; la variabilité selon la puissance souscrite et la puissance de l’électricité soutirée ; et la variabilité selon l’horo-saisonnalité (le tarif dépend des saisons, des jours de la semaine et/ou des heures de la journée). Cette recommandation intervient alors que le Conseil d’Etat avait très partiellement annulé en mars 2018 certaines modalités prévues dans la précédente révision de ce tarif, réalisée fin 2016 et entrée en vigueur en août 2017, et qui avait abouti à une hausse moyenne de 2,71%. Cette révision avait alors pour principal objectif le renforcement de l’horo-saisonnalité dans le but de mieux refléter les coûts d’utilisation des réseaux, notamment lors des pointes de consommation hivernales et d’inciter les utilisateurs à réduire leur consommation lors de ces périodes critiques pour les réseaux.
Pour rappel, les tarifs de l’électricité en France sont calculés selon une méthode qui permet de mieux prendre en compte les prix du marché de gros de l’électricité, de faire jouer la concurrence au profit des consommateurs, et au final de limiter les hausses. Cette méthode dite « par empilement » ne prend pas seulement en compte les coûts économiques de l’électricien EDF (production, transport, commercialisation) mais intègre également ceux des différentes composantes de la filière. Ainsi, s’ajoutent le coût de production nucléaire (Arenh), le complément à la fourniture d’électricité, les coûts commerciaux d’EDF, les coûts d’acheminement (Turpe) calculés par le régulateur de l’énergie, et la rémunération du fournisseur d’électricité.
Crédits photo : Wattvalue
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