Territoires insulaires : conseils pour un logement plus économe en énergie

Territoires insulaires : conseils pour un logement plus économe en énergie

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Si réduire la consommation d’énergie des logements est devenu en quelques années un enjeu majeur pour l’ensemble de l’Hexagone, les territoires insulaires comme la Martinique, la Guadeloupe ou la Réunion ont eux aussi tout intérêt à encourager cette démarche pour mieux maîtriser l’augmentation inéluctable de leur demande en électricité. Les travaux de rénovation apparaissent dans ce cadre comme un moyen efficace pour rendre les logements plus performants d’un point de vue énergétique, et doivent être adaptés aux spécificités de chaque territoire. Voyons ici quelques exemples d’améliorations pertinentes pour gagner en confort, augmenter la valeur d’un bien et réduire les dépenses d’électricité d’un logement dans les DOM-TOM.

Garantir une bonne isolation contre la chaleur

En Guadeloupe et ou en Martinique par exemple, les fortes chaleurs ressenties tout au long de l’année entraînent généralement une surconsommation d’énergie liée à l’utilisation de la climatisation individuelle. Il est possible pourtant de vivre plus confortablement à moindre coût sans climatisation dans un habitat isolé et bien protégé des rayons du soleil. Une bonne isolation de la toiture tout d’abord permet (comme pour le froid) de se protéger de la chaleur et de rendre le logement plus agréable l’après-midi et en fin de journée. Que vous ayez une toiture en pente, une toiture terrasse, ou des combles, il existe des solutions d’isolation de toiture adaptées à chaque logement. Bien choisir la couleur de votre toit peut également faire varier sensiblement les apports de chaleur à l’intérieur de l’habitation. Les couleurs claires par exemple (blanc, ivoire, beige, jaune, ou vert) limiteront la surchauffe du logement de plusieurs degrés.

Même chose pour les murs qui, en plus d’être isolés, peuvent être pensés de manière à minimiser l’impact des rayons du soleil (notamment pour la façade ouest, qui reçoit l’ensoleillement de l’après-midi dans une atmosphère déjà chaude). Peindre le mur d’une couleur claire vous permettra là encore de réduire efficacement l’accumulation de chaleur dans le mur à moindre coût. Vous pouvez aussi poser un bardage léger, sur les façades les plus exposées, en conservant une lame ventilée. Privilégiez dans ce cas les matériaux naturels comme le bois, ou des éléments qui se posent « en écaille », pour préserver la circulation de l’air.

Adapter les ouvertures à la température

Les fenêtres, qui laissent généralement entrer le plus de chaleur dans le logement, doivent également être adaptées aux conditions de températures. Pour les pièces non-climatisées, préférez des menuiseries traditionnelles (fenêtres à vantelles, doubles portes, etc.) lorsque c’est possible. Elles sont parfaitement adaptées car elles permettent de protéger du soleil tout en favorisant la ventilation naturelle dans les pièces. Pour les pièces climatisées, privilégiez des menuiseries ayant une étanchéité à l’air de classe A3 ou A4. Elles empêchent l’air chaud provenant de l’extérieur de rentrer.

Pour protéger vos ouvertures de l’extérieur et limiter davantage leur exposition au soleil, vous pouvez également envisager d’augmenter la taille des débords de toiture, de créer des auvents (pare-soleil) ou des casquettes au-dessus des façades et des fenêtres, d’installer des écrans devant les ouvertures (végétaux, claustra, etc.), ou de supprimer toutes les fenêtres de toit qui transforment la maison en serre. Préférez-leur les ouvertures en « chien-assis » qui laissent beaucoup moins rentrer la chaleur.

Favoriser la ventilation naturelle de votre logement

Outre l’isolation, le confort thermique de votre habitation est également lié à la qualité de la ventilation. À température équivalente, un logement ventilé sera bien plus confortable, les mouvements d’air entraînant une sensation de fraîcheur qui diminue la température ressentie. Si la situation du logement (configuration des pièces, orientation…) empêche l’air de circuler, il est possible de poser des ventilateurs de plafond dans les pièces de vie (salon, chambres, etc.). Cela vous évitera de recourir à un climatiseur à la fois coûteux et énergivore. Noter qu’indépendamment des questions énergétiques, il est toujours important de renouveler régulièrement l’air de la maison et surtout des pièces climatisées afin d’avoir un air de qualité chez soi.

Installer un chauffe-eau solaire dans tous les territoires insulaires

Autre investissement indispensable en matière d’économies d’énergie dans les DOM-TOM, le chauffe-eau solaire peut être superposé sur la toiture existante ou directement intégré à la toiture. L’énergie récupérée via les panneaux solaires est absorbée par un fluide caloporteur qui circule dans des canalisations jusqu’au ballon d’eau chaude où il restitue la chaleur. Le ballon peut ainsi stocker l’eau chaude après les heures d’ensoleillement. Ce dispositif permet de produire 50 à 80% de la consommation d’eau chaude d’une famille de 3 à 4 personnes et est remplacé, les jours de faible ensoleillement, par une résistance électrique placée dans le ballon afin de disposer d’eau chaude en continu.

En comparaison à une chaudière utilisant des hydrocarbures, 1 m² de capteur solaire permet d’économiser jusqu’à 300 kg par an de rejets de CO2, et cela d’autant plus dans des régions à fort ensoleillement comme la Martinique où ces installations solaires thermiques présentent des avantages certains en matière d’économies d’électricité. En effet, s’ils peuvent paraître coûteux à l’achat, les chauffe-eaux solaires sont fiables, durables (plus de 20 ans), et rentabilisés en seulement quatre ans en moyenne. Sachez d’ailleurs que de nombreuses aides de l’Etat ou du fournisseur d’énergie EDF existent actuellement pour l’achat de ce type d’installations économes en énergie.

Crédits photo : Guide de l’Habitat écologique en Martinique

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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