Ursula von der Leyen a été reconduite pour un second mandat à la tête de la Commission européenne, obtenant 401 voix au Parlement européen, soit 41 voix de plus que ce qu’il lui fallait pour atteindre la majorité absolue (360 voix). Ayant bénéficié du soutien des Verts, elle a confirmé le maintien de l’interdiction de la vente de voitures thermiques neuves en 2035. Cependant, pour apaiser les critiques liées à cette directive, la présidente du Parlement européen a introduit une modification : les moteurs thermiques pourront continuer à être utilisés, à condition d’utiliser des carburants de synthèse, les e-fuels.
Les e-fuels sont produits à partir de CO2 capté dans l’atmosphère et d’hydrogène, rendant ces carburants neutres en carbone. Cette concession vise à répondre aux exigences de l’industrie automobile, notamment allemande, qui souhaite maintenir une place pour les moteurs thermiques. Allant dans ce sens, Ursula von der Leyen a ainsi déclaré à l’occasion d’une conférence de presse : « nous devons avoir une approche neutre du point de vue technologique, dans laquelle les carburants de synthèse auront un rôle à jouer. »
Une vraie alternative, ou un marché de niche ?
Si la promotion des e-fuels apparaît au premier abord comme d’une bonne nouvelle pour les automobilistes et les constructeurs, la réalité semble tout autre. Ces carburants alternatifs, si leur promesse de décarboner les voitures thermiques est réelle, sont sujets à de vives critiques en raison de leur coût de production et de vente, qui est extrêmement élevé. En effet, un litre de e-fuels coûte environ 6 euros à la pompe, sans compter les taxes. Comme le relaye les Echos, Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies résumé la situation : « Les e-fuels coûtent dix fois plus cher que le carburant normal. Si vous me trouvez des automobilistes prêts à en acheter, je vous en produis ! ».
En plus de leur coût de production élevé, les e-fuels nécessitent des investissements massifs en recherche et développement de la part des constructeurs automobiles, qui n’auront d’autre choix que de répercuter ces investissements sur le prix de vente de ces véhicules. De ce fait, ces types de véhicules thermiques risqueraient bien d’être exclusivement réservés au marché du luxe. À noter par ailleurs que l’industrie automobile européenne a déjà massivement investi dans le développement de ses gammes électriques et qu’elle fait actuellement face à un recul généralisé de ce marché depuis plusieurs mois. L’objectif de l’Union européenne est-il finalement tenable ?
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