Qu’il s’agisse de votre bouilloire, de votre sèche-cheveux ou de votre grille-pain, l’ensemble des petits appareils électriques utilisés quotidiennement par la majeure partie de la population, représente une consommation d’énergie gigantesque malgré les progrès réalisés en termes de performance énergétique. Eviter la surconsommation et diminuer son impact sur l’environnement et le climat est toutefois possible si l’on choisit les modèles les plus adaptés à nos besoins et si l’on adopte les bons gestes au quotidien.
Le petit électroménager : un fort impact sur l’environnement
Bien souvent sous-estimée dans les études statistiques, l’utilisation quotidienne des petits appareils électroménagers représente à l’échelle du pays ou du continent une quantité d’énergie non négligeable, responsable d’une hausse importante des émissions de gaz à effet de serre au cours des dernières décennies. Selon une enquête publiée le 18 janvier 2018, dans la revue Science of the Total Environment, l’électricité nécessaire pour faire fonctionner les quelque 130 millions de fours à micro-ondes de l’Union européenne entraînerait chaque année l’émission de 7,7 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, soit autant que huit millions de voitures. Si l’on ajoute à cela plus de 150 millions d’aspirateurs, 144 millions de bouilloires et 100 millions de sèche-cheveux pour le seul continent européen, l’empreinte carbone de tous ces appareils devient colossale.
En cause ici, une utilisation quotidienne bien sûr mais surtout une électricité produite encore en grande partie via la combustion d’énergies fossiles comme le charbon et le gaz. Pour rappel, le mix électrique européen est toujours composé à l’heure actuelle de près de 40% d’énergies fossiles, et la forte progression des énergies renouvelables est encore insuffisante pour alimenter et « décarboniser » nos usages électriques du quotidien.
Des gestes simples pour éviter la surconsommation
En attendant la maturation technologique des renouvelables (qui pourrait prendre encore plusieurs décennies), les usagers peuvent facilement contribuer à réduire cet impact tout en réalisant du même coup de légères économies sur leur facture d’électricité. Il convient tout d’abord pour cela d’économiser l’énergie consommée en régulant sa consommation et donc ses habitudes de consommation. La bouilloire électrique par exemple n’est utilisée que de manière ponctuelle, mais consomme une grande dose d’énergie à chaque utilisation. On estime sa consommation entre 500 et 1 500 watts/mois, soit 7,40 €/an. « On fait en moyenne chauffer, dans nos bouilloires, 50% d’eau en trop par rapport à nos besoins », explique Alejandro Gallego-Schmid, chercheur à l’Université de Manchester et auteur principal de cette étude. « Avec 144 millions de bouilloires dans l’Union, la marge de progrès est énorme », ajoute-t-il.
De la même manière, les usagers font généralement tourner leurs micro-ondes plus longtemps que nécessaire pour cuire ou réchauffer les aliments. Il est conseillé dans ce cas de limiter la puissance des appareils et de ne pas excéder la durée réellement nécessaire. Enfin, que ce soit la cafetière, le grille-pain, le fer à repasser, le sèche-cheveux, ou le rasoir électrique, il est préférable de débrancher vos appareils en dehors des périodes d’utilisation. Rechargeables ou dotés d’un mode veille, les appareils les plus récents continueront à consommer même éteints.
Une étiquette énergie en voie de généralisation
La consommation énergétique de chaque appareil lors des phases d’utilisation est également à étudier avec attention avant de s’équiper. Si peu de petits appareils électroménagers sont concernés pour le moment, l’étiquette énergie a néanmoins était étendue aux aspirateurs depuis le 1er septembre 2014 (la consommation d’électricité annuelle moyenne de l’appareil en kWh est fondée sur 50 heures d’utilisation), et devrait continuer à se généraliser dans les années à venir à l’ensemble des appareils électroménagers. Cette échelle de performance énergétique a été mise en en place au niveau européen et distingue les différents degrés de consommation allant de la classe D pour les appareils peu économes à la classe A +++ pour les appareils sobres et efficaces sur le plan énergétique. Elle a été conçue pour fournir aux consommateurs des informations fiables et comparables, et propose pour les produits en sortie de fabrication, des informations sur les caractéristiques essentielles permettant de mieux choisir un appareil ménager performant et respectueux de l’environnement.
Précisons que depuis septembre 2017, les aspirateurs les plus gourmands en énergie ont été tout bonnement bannis de l’UE, au nom de l’efficacité énergétique. Un règlement européen limite désormais leur puissance électrique à 900 W (contre 1.600 W auparavant), ce qui ne signifie pour autant une « moindre performance », précise l’étude de l’Université de Manchester.
Crédits photo : Jarmoluk
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