Très froid, généralement sec et accompagné d’un temps très ensoleillé, le mistral, qui sévit dans le sud de la France, pourrait bientôt permettre de renforcer et de sécuriser le réseau électrique de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le groupe RTE, gestionnaire du réseau national, a dévoilé, mercredi 15 février dernier, un nouveau programme d’étude expérimental destiné à évaluer l’effet de ce vent sur le refroidissement des lignes à haute tension.
Si l’échauffement provoqué par le transport de courant a généralement pour effet de réduire la capacité de transport des câbles électriques, le mistral pourrait constituer, selon RTE, une source de refroidissement efficace permettant au contraire d’augmenter cette capacité. Pour s’en assurer, le gestionnaire du réseau prévoit de mesurer l’effet de refroidissement du vent sur une ligne à haute tension du sud de la France, via la mise en place de treize capteurs sur les 91 kilomètres de la ligne à 400.000 volts qui relie Avignon et Marseille.
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“Ces capteurs collectent en temps réel différents paramètres sur l’état précis de la ligne. En couplant ces données à un modèle météorologique, RTE va être en mesure d’évaluer les marges supplémentaires disponibles”, explique la filiale autonome d’EDF dans un communiqué transmis à l’AFP. Alors que seule la température était prise en compte jusqu’à présent, RTE estime “le mistral permettra de baisser jusqu’à 10°C la température de la ligne (en moyenne 75°C) et ainsi de transporter entre 10 et 30% d’électricité en plus”, ajoute un porte-parole du groupe.
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L’installation de ces capteurs, qui seront à terme déployés dans toute la France, s’inscrit dans le cadre du projet industriel de RTE visant à convertir son réseau de transport d’électricité aux nouvelles technologies numériques, afin d’optimiser et de dynamiser sa gestion, et surtout de faciliter l’intégration des énergies renouvelables. Le budget global de cette première opération devrait s’élever autour de 400.000 euros.
Crédits photo : RTE