Les émissions mondiales de CO2 dans l’énergie ont augmenté en 2017

Les émissions mondiales de CO2 dans l’énergie ont augmenté en 2017

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Après trois de années de stagnation liée l’utilisation croissante des énergies renouvelables et du gaz naturel au détriment du charbon, les émissions mondiales de gaz carbonique dans le secteur de la production énergétique sont reparties à la hausse en 2017, selon un rapport publié jeudi 22 mars 2018 par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). En cause pour expliquer cette nouvelle tendance haussière, les prix bas des combustibles fossiles et la baisse des efforts réalisés en matière d’efficacité énergétique.

Selon un nouveau rapport de l’Agence internationale de l’énergie publié jeudi 22 mars 2018, les émissions mondiales de gaz carbonique liées à l’usage de l’énergie ont augmenté de 1,4% en 2017 après trois années de stabilisation, atteignant 32,5 gigatonnes l’an dernier, contre 32,1 en 2016. Ces nouvelles émissions qui regroupent celles liées à la production d’électricité, au secteur de transport ou du bâtiment, traduisent les effets d’une croissance économique mondiale « robuste » (+3,7%), d’un retour aux combustibles fossiles (encouragé par des prix toujours très bas), et des moindres efforts consentis en matière d’efficacité énergétique, explique l’AIE.

Des efforts contre le changement climatique toujours insuffisants

« La croissance significative en 2017 des émissions de gaz carbonique liées à l’énergie nous indique que les efforts actuels pour combattre le changement climatique sont loin d’être suffisants », a commenté le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, cité dans un communiqué. Cette hausse contraste en effet avec la forte réduction des émissions nécessaire si l’on veut espérer atteindre les objectifs prévus par l’Accord de Paris sur le climat, à savoir, limiter la hausse des températures à 2°C (1,5°C dans le meilleur des cas) par rapport à l’ère préindustrielle.

Dans le détail, cette augmentation s’est principalement concentrée sur le continent asiatique qui représente plus des deux tiers de ces nouvelles émissions. La Chine par exemple a vu ses émissions augmenter de 1,7%. Un chiffre encore élevé mais qui reste néanmoins satisfaisant compte tenu de la forte croissance économique du pays (+7%) et des efforts réalisés pour remplacer progressivement l’exploitation du charbon et du gaz. La situation est plus inquiétante pour l’Europe qui a vu ses émissions progresser de 1,5%, « inversant certains progrès réalisés ces dernières années » en raison d’un recours accru au pétrole et au gaz, poursuit l’AIE. Certains pays enfin ont enregistré une baisse de leurs émissions contre la tendance générale. On peut citer ici le Royaume-Uni, le Mexique, le Japon ou les Etats-Unis qui ont vu leurs émissions diminuer de 0,5% malgré la politique pro charbon de Donald Trump, du fait d’un déploiement plus important des énergies renouvelables, cumulé à une baisse de la demande d’électricité.

Crédits photo : AIE

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Parmi les pays à capacité de production d’électricité importante, en Europe et dans le Monde, la France se singularise par sa très faible contribution aux émissions de GES. Elle rivalise avec la Norvège qui bénéficie d’une production hydroélectrique exceptionnelle. Elle devance la Suède, dotée essentiellement, comme la France, d’installations hydroélectriques et nucléaires et elle relègue, bien plus loin derrière, ses voisins européens mieux dotés en nouvelles EnR : l’Espagne, le Portugal et l’Italie, plus favorisés par l’ensoleillement ainsi que l’Allemagne, la GB, les Pays-Bas et le Danemark, balayés par les vents plus forts et plus fréquents.
    Cette réalité est cruelle pour les tenants de l’éolien et du photovoltaïque, alternative proclamée aux énergies fossiles, faute de changements consuméristes rapides.
    La « triste » vérité pour les anti-nucléaires dogmatiques est que grâce à son développement électronucléaire massif dès les années 80, la France :
    – bénéficie d’une électricité fortement décarbonée,
    – exporte, bon an mal an, quelque 10 % à 15% de sa production d’électricité,
    – est durablement protégée de ruptures d’approvisionnements d’énergie primaire ; une problématique hautement stratégique.
    N’est-il pas absurde qu’au moment où le réchauffement climatique menace, la France batte sa coulpe pour disposer d’une électricité nucléaire fiable et sûre, économique et écologique ?
    Fiable ? La régularité de sa contribution annuelle, autour de 75% de la demande, le confirme.
    Sûre ? Comment le nier, sachant qu’aucun incident grave n’a jamais défrayé la chronique des médias gourmands du moindre indice de dérapage d’une industrie extraordinairement transparente ?
    Economique ? Chacun peut le constater à travers les tarifs appliqués, par comparaison à ceux de tous nos voisins ( de 70 à 80% supérieurs).
    Ecologique ? Comment le nier ? Pas de victimes liées au nucléaire, réduction impotante de surmortalités résultant des coups de grisou, de la silicose et des autres maladies chroniques liées aux usages du charbon en France…Et 10 à 20 fois moins d’émissions de CO2 que nos voisins pour l’électricité produite.
    Pourtant, nombre des 35 millions de ménages n’ont jamais été conscients ou ont oublié qu’ils bénéficiaient depuis les années 80 des plus faibles tarifs européens et d’une électricité très décarbonée. C’est ainsi que toutes énergies confondues, la France émet 2.5 fois moins de CO2 (env. 350 Mt/an) que sa voisine allemande (plus de 900 Mt/an).
    Au-delà de leur coût d’investissement initial très subventionné (25 Mds d’euros en Allemagne, 5 Mds d’euros en France via la CSPE), les rigidités de la production des nouveaux renouvelables (intermittence et non adaptabilité à la demande) induisent le recours à des moyens supplétifs (lignite, charbon, gaz, nucléaire et réservoirs hydrauliques) en Allemagne et en France ainsi que des surcoûts considérables d’extension des réseaux et de mise en place de « smart grids » essentiels pour maîtriser la demande faute de pouvoir adapter leur production à la consommation.
    L’adaptabilité de l’électronucléaire aux variations de la demande justifie et même impose de continuer à exploiter un parc nucléaire régulièrement entretenu, rénové et modernisé, dans le respect des règles de sûreté soumis à l’appréciation de l’ASN, aux contrôles réguliers des pairs et aux missions de l’AIEA.
    Sait-on bien que malgré près de 100 000 MW de capacités éoliennes et photovoltaïques en Allemagne (50% de la puissance totale allemande et 50% de plus que la capacité électronucléaire de la France, les EnRi allemandes ont produit, en 2017, 140 TWh ( 23% du total Allemagne) quand le parc nucléaire français produisait 380 TWh (72% du total France ) ?
    En conclusion, faute de solutions industrielles de stockage d’électricité massives et performantes en termes de coût et d’efficacité, doit-on, en France, continuer à investir massivement dans des moyens de production inadaptés aux besoins des réseaux d’électricité, faiblement contributeurs à la baisse des émissions de GES, et sacrifier des moyens nucléaires non émetteurs de GES, modulables, sûrs et économiques ?
    Pour respecter les engagements collectifs de réduction drastique, prioritaire et urgente des émissions de GES, la CE doit mettre en place une taxe sur les émissions de C02 ; taxe refusée par les pays les contributeurs (Pologne et Allemagne en particulier) à un niveau suffisamment incitatif (plusieurs dizaines d’euros/kWh) pour déplacer significativement nos usages d’énergies carbonées. Simultanément, Il faut favoriser la sobriété énergétique en réservant nos moyens financiers à la subvention des économies d’énergie dans les secteurs économiques les plus contributeurs au réchauffement de la planète, en France : transports et bâtiments.
    Il en résultera accessoirement une moindre dépendance aux hydrocarbures importés et une réduction de notre déficit commercial.

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