La rentrée est l’occasion de commencer à se projeter sur la fin d’année 2023. Dans le secteur de l’énergie, la France avait fait face à des tensions et incertitudes pour l’hiver 2022. Mais le prochain hiver devrait s’annoncer plus serein. C’est en tout cas ce que répètent les principaux responsables du marché de l’énergie dans l’Hexagone. Du côté des ministères comme des PDG des entreprises énergétiques, on s’attend à vivre un hiver 2023 sans crise majeure.
Sobriété et sécurité : pas de crise de l’énergie en vue en France pour l’hiver 2023
L’hiver 2022 avait été une source d’inquiétude pour le secteur de l’énergie en France. La crise énergétique, l’indisponibilité d’une part du parc nucléaire et la hausse des prix de l’énergie avaient pesé lourd dans l’Hexagone. Mais l’hiver 2023 s’annonce sous de meilleurs auspices.
Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition Energétique, a pris la parole dans ce sens mardi 29 août devant les représentants du Medef. « Nous sommes beaucoup plus en sécurité » d’après elle. Et cette situation s’explique notamment par une consolidation de la production d’énergie en France. La ministre a aussi rappelé que la mobilisation en faveur de la sobriété énergétique avait porté ses fruits. Entre le 1e août 2022 et le 31 juillet 2023, la consommation nationale de gaz et d’électricité a baissé de 12% dans l’Hexagone. Certes, la hausse des prix de l’énergie a encouragé particuliers et entreprises à réduire leur consommation. Mais la mobilisation de chacun et les deux plans successifs du gouvernement en faveur de la sobriété ont aussi porté leurs fruits.
Hiver 2023 : le nucléaire sécurise la production d’énergie en France
Si le prochain hiver n’inquiète pas la ministre de la Transition Energétique, c’est aussi et surtout que la production d’énergie nationale est dans une meilleure posture que l’année dernière. Pour rappel, l’indisponibilité de plusieurs réacteurs nucléaires avait drastiquement changé la donne pour la production d’électricité. Or cette année, EDF se montre confiant.
Luc Rémont, le PDG d’EDF, s’est déjà exprimé pour dresser le bilan de la situation en cette rentrée. « Nous abordons l’hiver avec beaucoup plus de confiance que l’hiver précédent. » D’après Luc Rémont, EDF a traité les phénomènes de corrosion décelés sur plusieurs réacteurs nucléaires. Les travaux ayant été menés à grande échelle sur les installations françaises depuis fin 2021 doivent garantir une meilleure disponibilité pour l’hiver 2023. Mais le PDG d’EDF rappelle aussi les vertus de la sobriété énergétique, en particulier dans un contexte économique toujours miné par la crise en Ukraine.
France : une énergie toujours en « économie de guerre »
Pour l’électricité comme pour les énergies fossiles, les dirigeants se montrent confiants mais restent sur le qui-vive. Ces derniers jours, les différentes prises de parole ont notamment insisté sur la notion d’économie de guerre. Car la crise de l’énergie n’est pas encore résolue. Luc Rémont d’EDF l’a affirmé : « Sur les prix, nous restons dans une économie de guerre. [Son] effet ne va pas totalement disparaître en 2024, mais elle a commencé à atterrir. »
Même précaution du côté de chez TotalEnergies. Patrick Pouyanné, le PDG de l’entreprise, a aussi évoqué cette tension sur les prix de l’énergie. « Malheureusement on est dans une économie de guerre […] donc on a un marché mondial fragile. » D’après lui, les tarifs de l’énergie resteront élevés jusqu’en 2026.
Hiver 2023 : les perspectives à l’échelle de l’Europe
Au niveau européen, la Commission européenne a annoncé mi-août que la préparation hivernale allait bon train. Elle s’est ainsi félicitée d’avoir déjà atteint un taux de remplissage de 90% de ses réserves de gaz fossile. Une cadence de remplissage qui devance l’échéance initialement fixée au 1e novembre. En toute logique, les réserves de gaz devraient donc être complètes pour faire face à l’hiver 2023.
Mais dans les mois à venir, plusieurs paramètres pourraient changer la donne. Ainsi le risque de grève sur les plateformes de GNL en Australie a déjà impacté les cours du gaz en faisant grimper les prix. De plus, l’Union Européenne dépendra encore en partie du gaz russe. Ce dernier a représenté 15% des importations de gaz de l’UE sur le premier trimestre 2023. Mais quelle quantité sera vraiment livrée en fin d’année ? Plus que jamais, l’Union Européenne exhorte ses états membres à poursuivre leurs efforts de sobriété énergétique.
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