Reçus ce 23 août 2023 au ministère de la Transition énergétique, les dirigeants du fournisseur d’électricité alternatif Eni ont admis avoir fait des erreurs dans des factures « de rattrapage » envoyées à leurs clients. Près de 100 000 foyers seraient concernés par ces surcoûts, parfois de plusieurs milliers d’euros. Des factures de régulation devraient être établies.
Énième scandale dans le petit monde des fournisseurs « alternatifs » d’électricité : après le démarchage abusif, après les sorties de l’Arenh quand les prix de l’électricité s’effondrent, après les truandages à l’Arenh quand les prix s’envolent, place à la surfacturation déraisonnable : ce 23 août 2023, les dirigeants d’Eni ont reconnu avoir fait « des erreurs » dans leurs factures « de rattrapage ».
Les montants en jeu se comptent parfois en milliers d’euros. Certes, les prix de l’électricité ont fortement augmenté, et les clients disposant d’un contrat « à prix de marché » (et non au tarif régulé) ont pu se retrouver avec des factures qui avaient explosé. Mais les sommes réclamées par le groupe italien dépassaient l’entendement.
Elles avaient d’ailleurs provoqué la création de plusieurs groupes de consommateurs, unis pour faire entendre leurs droits, notamment via un groupe Facebook dédié. Ils avaient d’abord saisi le médiateur de l’énergie, qui n’avait dans un premier temps retenu que le manquement au devoir d’information. Cette hausse des factures était provoquée selon lui par le « renouvellement de contrats d’approvisionnement à prix fixe ».
Mais ce 23 août 2023, reçus par la ministre de la Transition énergétique, les dirigeants d’Eni ont admis qu’ils avaient commis des irrégularités avec environ 100 000 clients. « Les dirigeants d’Eni ont reconnu des envois d’échéanciers erronés de facture à certains de leurs clients ayant renouvelé leurs contrats au second semestre 2022, notamment car ils ne reprenaient pas intégralement les mesures de protection gouvernementales », a précisé le cabinet du ministère au Parisien.
Le fournisseur d’électricité n’aurait donc pas bien pris en compte le bouclier tarifaire pour éditer ces factures (impossible de déterminer si la mesure était volontaire ou non…). Des mesures correctrices devraient être proposées à l’ensemble de ces clients. Aucune date n’a été évoquée, et ni Eni ni le ministère n’indiquent si ces 100 000 clients représentent l’ensemble des consommateurs s’étant plaint de factures trop élevées.
Guillaume Noyes, fondateur du groupe Facebook « Victimes d’Eni et de leurs manigances », ne s’est pas moins félicité de cette décision. « C’est une belle victoire pour le groupe. Mais cela prouve également que si on ne fait rien, ils peuvent arnaquer n’importe qui. Bravo à toutes et à tous. (…) La force du nombre a gagné! Grâce à tous les membres actifs et aux témoignages de chacun des membres du groupe. On croise les doigts pour la suite, que personne ne soit oublié… » a-t-il écrit.
Le ministère de la Transition énergétique recevait ce même 23 août les dirigeants d’Engie, mis eux aussi en cause par de nombreuses plaintes pour surfacturation ces derniers mois. Mais le médiateur de l’énergie « n’a pas identifié de défaut de respect de la réglementation à ce stade ». L’énergéticien a mis en place un étalement de paiement pour les clients dont les factures ont explosé, et traitera les plaintes au cas par cas.
COMMENTAIRES
Bonjour, je fais partie de ces clients sur facturé par Eni, j’ai saisi le Médiateur de l’énergie et j’attends une réponse