Le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a indiqué, ce 12 juin 2023, son souhait de supprimer, dès la loi de finances 2024, « un certain nombre d’avantages fiscaux sur les énergies fossiles ». Il a, en revanche, réaffirmé son opposition à « l’ISF vert », défendu par les économistes Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz.
Bruno Le Maire défend la fin de certains avantages fiscaux aux fossiles dès 2024…
Ce lundi 12 juin 2023, durant une table ronde sur l’industrie verte organisée par son parti Renaissance, le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a ouvert la boîte de Pandore des avantages fiscaux aux combustibles fossiles.
Depuis plusieurs années, l’État français est en effet critiqué pour maintenir des dispositifs de soutien aux fossiles. Et le ministre a reconnu que c’était incohérent avec l’ambition climatique, affichée par le gouvernement, de réduire en 2030 de 55 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990.
« Sur l’argent public, je pense qu’il est essentiel d’avoir de la cohérence (…) Cela veut dire qu’on ne peut pas investir sur le vert et continuer à avantager le brun. Ça veut dire faire ce qui est le plus difficile en politique, faire des choix. Et quand on fait des choix, on ne satisfait pas tout le monde », a indiqué Bruno Le Maire.
« Oui, je considère qu’il va falloir retirer, dès le projet de loi de finances 2024, un certain nombre d’avantages fiscaux sur les énergies fossiles », synthétise-t-il. « Pour tous ceux qui sont concernés –ça peut être les transporteurs routiers, les entreprises du bâtiment, les travaux publics–, ça veut dire que les chantiers ne sont plus rentables, que les entreprises peuvent perdre de l’argent », précise-t-il.
Des mesures d’accompagnement dans le temps lui semblent donc indispensables : « La brutalité, ça ne marche pas. On ne peut pas dire du jour au lendemain: je supprime telle aide. Il faut de la pluri-annualité », plaide-t-il.
… mais refuse toujours l’ISF vert de Jean Pisani-Ferry
Le ministre de l’Économie s’est en revanche, une nouvelle fois, opposé à « l’ISF vert », cette taxe climatique sur les 10 % de ménages les plus riches, pour financer la transition énergétique, proposée récemment par les économistes Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz, dans le cadre d’un rapport de France Stratégie, organe rattachée à la Première ministre Élisabeth Borne. Jean Pisani-Ferry avait rédigé le programme économique du candidat Emmanuel Macron en 2017.
« Quand on dit 10% des Français les plus riches, c’est quand même 10% des Français, c’est plusieurs millions de personnes. Donc il faut faire très attention à ne pas susciter une allergie fiscale à la décarbonation de notre économie. (…) Nous considérons, avec le président de la République et la Première ministre, que cette option d’augmentation de la fiscalité n’est pas la meilleure dans un pays qui a le niveau d’imposition le plus élevé de tous les pays de l’OCDE », a précisé Bruno Le Maire.
https://twitter.com/Lesecologistes1/status/1668540647396057090
Cette double prise de position a été, à la fois, saluée et critiquée par le mouvement citoyen Les écologistes. « Enfin une bonne nouvelle de la part de Bruno Le Maire, qui souhaite retirer des avantages fiscaux sur les énergies fossiles «dès 2024». Il ne reste plus qu’à financer la transition avec les 7 milliards d’euros par an requis par Jean Pisani-Ferry et on vote pour lui », a indiqué le collectif.
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