Comment piloter l'électrification de la France d'ici 2035 ?

Comment piloter l’électrification de la France d’ici 2035 ?

Comment piloter l'électrification de la France d'ici 2035 ?

Le 7 juin dernier, RTE a mis en ligne sa dernière étude Comprendre et piloter l’électrification d’ici 2035. Le gestionnaire du réseau électrique constate que la France devra produire nettement plus d’électricité en 2035. C’est impératif pour répondre aux besoins nationaux. Mais comment mettre en oeuvre cette montée en puissance de l’électricité sur le territoire ?

RTE révise son bilan prévisionnel

Ces derniers mois, RTE a entrepris un vaste travail d’analyse. L’énergéticien a ainsi pu réviser son bilan prévisionnel pour la période 2025-2035. D’après RTE, l’électricité représente actuellement environ 25% de la consommation d’énergie finale en Europe. Mais son usage “est appelé à se renforcer de manière importante au cours des prochaines années” d’après le rapport RTE. En France, cette progression de la consommation électrique implique de renforcer le socle de production d’électricité et de poursuivre les efforts pour une électricité bas carbone et abordable.

Mais quelles sont les conditions de réussite de l’électrification de la France pour les 12 prochaines années ? RTE a identifié grâce à une consultation publique et à une enquête IPSOS.

Electrification de la France : oui, la stratégie bas-carbone est possible

RTE l’affirme : “la France dispose des moyens d’alimenter des besoins électriques en hausse par une production quasi intégralement bas-carbone d’ici 2035”. D’après le gestionnaire, la montée en puissance de la production électrique est amitieuse mais faisable. Et cette perspective repose principalement sur la place du nucléaire dans le mix électrique national. Pour atteindre ses objectifs, la France doit retrouver les taux de disponibilité pré-covid de son parc nucléaire. Et pour l’augmentation de la production nucléaire ? RTE estime que le volume de production d’électricité issue du nucléaire ne changera pas avant 2035. En effet, c’est à cette date que le premier réacteur de type EPR2 devrait entrer en fonction.

En parallèle, RTE souligne l’importance d’augmenter “très significativement [le] potentiel de production d’origine renouvelable”. Le volume annuel de production renouvelable est actuellement de 120 TWh. Et RTE estime qu’il faudra le porter à 250 TWh au minimum d’ici 2035. Bonne nouvelle : RTE pense que cet objectif est atteignable. Le gestionnaire estime que la France doit même aller au-delà “pour viser 300 TWh voire plus”.

Quelles sont les recommandations de RTE pour accélérer le développement des énergies renouvelables ? Dans un premier temps il s’agit d’accroître le déploiement de l’éolien terrestre et du solaire. Ensuite, l’éolien en mer doit prendre le relai de l’augmentation de capacité de production ENR. Mais pour cela, il faudrait d’abord que la France valide dès aujourd’hui et en masse le lancement de parcs éoliens offshore.

D’ici 2035, l’enjeu de l’équilibre entre électrification et consommation en France

Les perspectives de montée en puissance de la production d’électricité bas carbone sont bonnes en France. Mais l’électrification passera aussi par un meilleur encadrement de la consommation. Or RTE le souligne dans son rapport, l’équilibre entre production et consommation d’électricité est indispensable. Pour cela, le gestionnaire de réseau préconise de travailler à une meilleure efficacité énergétique nationale. Et il veut aussi encourager la sobriété.

Ce second point représente un défi non négligeable pour le plan d’électrification de la France d’ici 2035. Certes, les Français sont aujourd’hui ouverts à certaines transformations nécessaires dans leurs usages quotidiens. La sobriété énergétique prônée cet hier à cause de la crise en Ukraine a porté ses fruits. Mais certains usages ont encore du mal à se modifier. Privilégier les transports en commun plutôt que la voiture reste un défi dans les zones éloignées des grandes agglomérations. Et la rénovation énergétique des bâtiments progresse plus lentement que prévu. Il reste donc un grand chantier à mener. Car comme le souligne le rapport RTE, “la stratégie présentée ne peur reposer uniquement sur des leviers d’augmentation de la production électrique. Une électrification sans efficacité ou sans sobriété conduirait à des niveaux de consommation qui dépassent les capacité de production du pays projetables à dix ans.”

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Comment piloter en ligne droite un boiteux qui a une production hypercentralisée et une consommation atomisée sur presque un million de Km carré ? Avec de gros investissements de réseau et une grande subtilité dans la tenue du gouvernail.

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