Le port de Marseille-Fos choisi pour recevoir la plus grande usine de photovoltaïque d'Europe - L'EnerGeek

Le port de Marseille-Fos choisi pour recevoir la plus grande usine de photovoltaïque d’Europe

port marseille fos choisi pour recevoir plus grande usine photovoltaiques europe - L'Energeek

La start-up française Carbon a annoncé, ce 3 mars 2023, avoir choisi le port de Marseille-Fos pour sa méga-usine de produits photovoltaïques (plaquettes, cellules et panneaux), qui vise une production annuelle de 5GW en 2025, ce qui en ferait la plus grande usine d’Europe à ce moment.

La jeune pousse française Carbon va ouvrir une méga-usine de produits photovoltaïques en 2025

Une course au gigantisme : moins d’un mois après l’annonce d’Enel d’un agrandissement de son usine de panneaux photovoltaïques en Sicile, pour la porter à 3 GW d’ici la mi-2024 (ce qui en fera, à date, la plus grande d’Europe), la start-up française Carbon a choisi, ce 3 mars 2023, le port de Fos-sur-mer-Marseille comme site d’implantation de sa propre usine de produits photovoltaïques, qui devrait devenir, à son tour, la plus grande d’Europe à son ouverture en 2025.

La jeune pousse, fondée en mars 2022 à Roche-la-Molière (Loire), a de très haute ambition, et entend profiter de la volonté de l’Union européenne et de la France de relocaliser leurs industries de pointe (en particulier sur le front de la transition énergétique) pour entrer d’ici 2030 dans le top 10 mondial des fabricants de produits photovoltaïques.

Cette première méga-usine se veut le fer de lance de cette ambition : présentée en grande pompe à l’été 2022, elle va produire les composants de base des panneaux solaires (plaquettes de silicium et cellules photovoltaïques), ainsi que des modules photovoltaïques complets. Sa capacité de production devrait atteindre 5 GW de cellules et 3,5 GW de modules à son ouverture, en 2025. Mais Carbon voit encore plus grand, et ambitionne de la porter à 20 GW au total dès 2030.

Le port de Marseille-Fos-sur-mer choisi pour cette « réponse française » à la dépendance chinoise sur le photovoltaïque

Cette usine se veut la « réponse française » à la question de savoir « comment sortir de la dépendance à la Chine sur les panneaux solaires, et demain à l’Inde et aux Etats-Unis », selon le CEO de Carbon, Pierre-Emmanuel Martin. D’ailleurs, le polysilicium nécessaire à la fabrication des cellules sera importé d’Europe – alors que 80 % de la production est chinoise.

Trois sites industriels étaient en concurrence pour accueillir cette « méga-factory » et ses 3 500 emplois directs (fourchette haute) : le Grand Port maritime de Marseille (GPMM), à Fos-sur-mer, sur un site de 60 hectares qui reste à définir, a été préféré à deux sites d’implantation dans les Hauts-de-France et dans le Grand Est.

Le GPMM a profité de ses connexions maritimes, fluviales, ferroviaires et routières, mais aussi d’un bassin d’emploi attractif bénéficiant d’une offre de formation importante, ainsi que de l’ouverture sur la Méditerranée : « l’Afrique du Nord, la Grèce, l’Italie, l’Espagne, ce sont des marchés extrêmement dynamiques où l’énergie solaire sera la composante essentielle du futur énergétique », rappelle Pierre-Emmanuel Martin.

« Un processus intégré global qui n’existe pas aujourd’hui en Europe »

« Cette fabrication de panneaux photovoltaïques qui va du lingot (de silicium) jusqu’au module, c’est un processus intégré global qui n’existe pas aujourd’hui en Europe », s’est félicité Christophe Castaner, président du conseil de surveillance du port. Il estime le trafic supplémentaire généré par la nouvelle usine à 30 000 conteneurs par an.

A l’automne 2022, Carbon a accueilli un nouvel actionnaire dans son capital, le français ECM (150 millions d’euros de chiffre d’affaires), constructeur de plaquettes photovoltaïques à silicium bas carbone.

Le groupe industriel détient désormais 20 % des parts de la jeune pousse, comme ses quatre autres actionnaires, le créateur de centrales solaires Terre et Lac, le fabricant de pièces industrielles de pointe ACI Groupe, le fondateur de la start-up Pascal Richard, et un entrepreneur, dont le nom reste confidentiel.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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  • Ce qu’il y a d’inquiétant c’est que ce soit une start up (les spécialistes pour lever des fonds, capter des subventions et disparaitre) qui soit à l’initiative de ce genre d’entreprise suppose mobiliser de si gros moyens pour produire que malgré un marché gigantesque les entreprises d’envergure comme Saint Gobain ou Véolia, ou d’autres major de l’environnement n’osent pas y mettre le doigt.

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  • Egalement à Marseille :

    L’immense potentiel de l’énergie osmotique désormais de plus en plus exploitable. On commence à s’y déployer.

    3 pistes technologiques importantes choisies en France, dont l’une opérationnelle dès 2023 pour alimenter notamment Marseille.

    L’eau de mer ou de sources et mines salines s’évapore via l’énergie solaire puis retombe sous forme d’eau douce dans les rivières et estuaires.

    L’exploitation du gradient ionique (séparation des cations et anions avec production d’électrons et d’énergie électrique) et de l’immense quantité d’énergie non intermittente et renouvelables ainsi créé est encore peu exploitée, bien qu’on l’étudie depuis une cinquantaine d’années, mais des avancées technologiques notamment dans le domaine des membranes et nanotechnologies lui ont fait faire récemment des bonds en avant et plusieurs pays, entreprise et investisseurs commencent heureusement à s’y impliquer plus fortement.

    Grâce à elle, les énergies renouvelables qui sont attendues pour représenter plus de 50% de la consommation mondiale d’énergie d’ici 2050 pourraient à cette période en représenter alors plus de 65%, d’où l’intérêt d’y investir plus rapidement.

    Le potentiel de l’énergie osmotique est énorme. Alors que les estuaires pourraient, en théorie, générer 27 000 TWh/an soit plus que la consommation mondiale actuelle (26000 TWh), le potentiel technique de l’énergie osmotique est plus proche de 17000 TWh par an (soit presque autant que 2 000 réacteurs nucléaires) après prise en compte de facteurs tels que la salinité de la mer, la température, les rapports volumétriques entre l’eau de rivière et l’eau de mer, la composition du sel marin, la pente du gradient de salinité, les exigences en matière d’infrastructure, la demande énergétique locale, les impacts environnementaux (faibles pour cette énergie), les facteurs d’extraction et la variabilité saisonnière du débit d’eau douce.

    L’énergie osmotique est continue (non intermittente) et prévisible. Bien qu’elle nécessite une certaine infrastructure (semblable à celle des usines de dessalement), elle a l’une des moins grandes empreintes en surfaces avec la géothermie, et comme les estuaires sont souvent situés près des villes et la majeure partie de la population mondiale près des mers et océans, elle est produite sans risques ni bruits ni nuisances au plus près de l’utilisation et de la consommation, ce qui réduit le besoin d’infrastructures supplémentaires.

    En bref, il s’agit potentiellement d’un ajout révolutionnaire au mix énergétique renouvelable mondial.

    Plusieurs techniques d’énergie osmotique sont explorées dans le monde dont 2 principales (PRO – Osmose à pression retardée et RED -électrodialyse inverse).

    L’une des avancée satisfaisantes actuellement est l’utilisation de membrane nanofluidique “Ionic Nano Osmotic Diffusion” (INOD). Une équipe de recherche française a ainsi concentré ses efforts, non pas uniquement sur le matériau utilisé pour fabriquer les membranes, mais sur les nouveaux phénomènes nanofluidiques qui interviennent à l’échelle nanométrique (10-9 m).

    Elle est en partie inspirée (biomimétisme) de certains animaux aquatiques capables d’accomplir la conversion du gradient de concentration ionique à travers leur membranes cellulaires (notamment pour vous envoyer une décharge électrique quand vous leur marchez dessus en allant à la plage !)

    On utilise des milliers de canaux ioniques denses, hautement sélectifs et redresseurs.

    Le transport d’ions et d’eau dans les nanopores et unités de taille concentrées modulaires ou non, au plus de la taille de petites bâtiments, présente en outre un intérêt pour un certain nombre de processus naturels et technologiques et pas seulement dans le domaine de l’énergie.

    En raison de leurs pores cylindriques longs et droits pratiquement identiques, les membranes nanoporeuses gravées en piste sont des matériaux appropriés dans la récupération d’énergie à gradient de salinité.

    On a ainsi pu très amplement améliorer notamment la quantité d’énergie récupérée par m2. Le rendement thermodynamique est en outre de plus de 90% et l’on s’attend à des prix de l’énergie LCOE d’environ 40€/MWh soit équivalent au solaire, à l’éolien terrestre et offshore mais très inférieur au nucléaire et sans intermittence ni toutes les limites, dépendance, déchets et risques élevés potentiels associés.

    En France nous avons une certaine avance dans la récupération d’énergie nanofluidique représentée notamment par Sweetch Energy créé en 2015 à Rennes, qui coopère avec différents centres de R&D et au capital duquel sont récemment entrés EDF Hydro dirigée par Emmanuelle Verger-Chabot, la CNR-Compagnie Nationale du Rhône (Engie), outre les investisseurs historiques BPI, Demeter, GoCapital, Future Positive Capital, rejoints par les investisseurs providentiels Dominique Gaillard (cofondateur d’Ardian), Fabio Ferrari (fondateur de Symbio et l’un des pionniers européens de la filière hydrogène), ainsi que par l’ADEME, l’agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

    Sweetch Energy va lancer en 2023 le 1er site pilote français de production à grande échelle d’électricité osmotique (via la technologie de récupération nanofluidique), dans le delta du Rhône, sous la direction du professeur Lydéric Bocquet (CNRS / École Normale Sup). Spécialiste en micro et nanofluidique, directeur de l’Institut Pierre-Gilles de Gennes à Paris, l’un des meilleurs instituts dans ce domaine, il est à l’origine de l’idée originale et l’un des cofondateur de Sweetch Energy.

    L’entreprise a remporté les concours Mondial Innovation, I-Nov and I-Lab et participé au consortium européen Nanophlow fondé par H2020 UE dans le cadre du FET-Open program, l’un des programmes européens sur l’énergie osmotique.

    La membrane développée est 25 fois plus puissante que les technologies existantes (même après avoir pris en compte de multiples résistances, notamment celle des électrodes). Et çà avec des matériaux écologiques, disponibles et rentables

    Donc non seulement cela a un impact majeur pour la production de membranes à grande échelle – car Sweetch Energy peut utiliser l’infrastructure déjà en place pour d’autres industries basées sur les écomatériaux au lieu de re-imaginer de nouvelles lignes de production – mais en plus cela signifie que cette source considérable d’énergie renouvelable permanente ne dépend pas de minéraux et métaux et ce pour un coût 10 fois moins cher que ce qui est actuellement sur le marché.

    La technologie INOD développée par Sweetch Energy permet de produire naturellement, en continu et à grande échelle de l’électricité 100% renouvelable en continue jour et nuit par tous temps, dans le cadre d’un partenariat qui va accélérer le développement d’une filière industrielle française de production d’électricité osmotique dont le potentiel mondial est considérable.

    A partir de fin 2023 cette installation commencera à produire une électricité renouvelable permanente.

    Une phase de modélisation et de tests techniques est d’abord réalisée au CACOH, le laboratoire intégré de CNR. Des tests sont également réalisés dans différentes zones du delta du Rhône afin de déterminer la localisation exacte du site pilote. A horizon 2030, c’est plus de 4 TWh qui pourraient être produits à un prix compétitif chaque année sur le delta du Rhône, soit deux fois la consommation annuelle des habitants de Marseille.

    Pour Nicolas Heuzé, CEO et co-fondateur de Sweetch Energy “l’aventure industrielle de l’énergie osmotique ne fait que commencer. La mission de Sweetch Energy est de l’accélérer pour repousser rapidement et de façon décisive les limites des énergies renouvelables. Le delta du Rhône est une des importantes sources d’énergie osmotique qui permettront de produire de l’électricité véritablement propre à un prix compétitif”

    Le capital de la CNR est majoritairement public (183 collectivités locales et établissements publics, groupe Caisse des Dépôts). Engie est son actionnaire industriel de référence.

    Les 3 fondateurs opérationnels de Sweetch Energy sont complémentaires avec des dizaines d’années d’expérience dans des industries complexes et réglementées qui ont construit et sorti des entreprises avec succès.

    Bruno Mottet est directeur scientifique. Pascal Le Melinaire développeur d’affaires, ex directeur de l’exploitation de Bionersis, cofondateur de Earth Decision Sciences, vendue à Paradigm Geophysical (elle-même rachetée par Apax Partners pour 1 milliard $).

    Nicolas Heuzé, président de Sweetch, a introduit sa première société au Nasdaq, a présidé Bionersis et était responsable du développement de MedinCell, société de biotechnologie maintenant cotée sur Euronext.

    On peut donc s’attendre à ce que Sweetch Energy soit introduite en bourse dans les années qui viennent et c’est très important compte tenu de la nécessité d’être leaders et rapides à se déployer sur cet important marché mondial.

    Sweetch Energy vient de rejoindre l’Association internationale de l’hydroélectricité (IHA) afin de collaborer avec d’autres acteurs de l’hydroélectricité et d’accélérer encore son développement et la mise en œuvre de sa technologie à l’échelle internationale

    Une autre approche à Grenoble

    Conscient des limites techniques des membranes (production d’énergie par m2 de membrane qui est certes ici très améliorée), le chercheur Cyril Picard explore avec son équipe au Laboratoire interdisciplinaire de physique, dans le cadre du projet Osmolith, une autre manière d’exploiter l’énergie osmotique par la voie PRO.

    Il s’inspire de la technique de « Pressure swing adsorption » employée par exemple pour la production d’oxygène médical. Il utilise pour cela une poudre nanoporeuse hydrophobe plongée alternativement dans de l’eau pure et de l’eau salée sous pression. Dans ce cas, les pores en surface de la poudre se remplissent progressivement d’eau pure et une différence de salinité apparaît alors entre l’intérieur et l’extérieur de ces orifices. De plus, à cause du phénomène d’osmose, plus le liquide dans lequel est plongée la poudre est salé, plus la pression à appliquer pour remplir les pores est élevée. De l’énergie osmotique peut ainsi être récupérée sous forme d’énergie mécanique en déplaçant un piston par des cycles alternant des compressions dans de l’eau peu salée et des détentes dans de l’eau très salée.

    Cette technologie présente plusieurs atouts potentiels majeurs par rapport à l’approche membrane. Le premier est son fonctionnement cyclique qui limite la polarisation de concentration. L’usage d’une poudre permet aussi une haute tenue mécanique, une densité de puissance importante peut alors être atteinte en travaillant sous haute pression.

    Le matériel mécanique nécessaire à la fabrication du dispositif est standard. Quant à la poudre nanoporeuse, il en existe déjà au moins un type disponible commercialement.

    Enfin, cette méthode pour récupérer l’énergie osmotique ne nécessite pas un flux d’eau douce pour fonctionner et peut donc être installée en complément des centrales fluviales. Par exemple, il est possible d’utiliser l’eau des marais salants ou de certains effluents industriels avec de l’eau peu salée, outre l’eau des mers et océans.

    Elle n’est donc en rien dépendante de conditions climatiques.

    Cette approche par poudre n’est pas la seule envisagée par les scientifiques du LIPhy pour la valorisation d’énergie osmotique sans membrane. Ainsi, le projet Nanosmotic, en collaboration avec le CEA LETI et conduit par Elisabeth Charlaix, s’appuie quant à lui sur des techniques utilisées en micro-électronique, un fleuron industriel du bassin grenoblois. Cette méthode paraît prometteuse pour atteindre des performances remarquables.

    Article du Cnrs sur le sujet en France

    https://www.inp.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/energie-osmotique

    .

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  • Et concernant le recyclage du PV (à Grenoble)

    Rosi Solar (“Return of Silicon” – Grenoble) et Siemens ont signé un partenariat destiné à déployer à plus grande échelle les activités de recyclage des panneaux photovoltaïques en fin de vie de Rosi en Allemagne. La création de nouvelles sources de matières premières recyclées est essentielle pour créer des avantages compétitifs en Europe et réduire la dépendance aux pays extérieurs.

    Il s’ajoute à l’ouverture au 1er trimestre 2023 d’une unité recyclage des panneaux solaires par Rosi Solar, qui avait levé il y a peu 10 millions d’euros pour le recyclage du solaire photovoltaïque

    En France elle s’ajoute à d’autres comme Véolia etc et pas mal d’autres en Europe notamment.

    4 millions ont été accordés par l’EIC (European Innovation Council) dans le cadre de son appel à projets Green Deal. Ils avaient été sécurisés à l’attention de la startup par l’organisme européen en 2020 mais leur déblocage était soumis à un engagement au moins équivalent d’investisseurs privés qui est acquis.

    Ce tour de table lui a permis notamment de lancer son usine de recyclage près de La Mure. 3,5 millions d’euros sont nécessaires juste pour la partie industrielle du site.

    Après le feu vert de la DREAL fin 2022, le site devait être mis en service au cours du premier trimestre 2023. En partenariat avec la société Envie 2E Aquitaine (prétraitement des panneaux) et l’éco-organisme Soren en charge de leur collecte, il devrait traiter 3.000 tonnes de panneaux par an (un panneau moyen pèse 20 kg) et récupérer ainsi environ 3 tonnes d’argent et 90 tonnes de silicium pur. En 2024/2025, une montée en puissance industrielle devrait permettre de recycler au moins 10.000 tonnes par an.

    A titre indicatif il faudra traiter en Europe 1 million de tonnes en 2025

    L’enjeu est stratégique puisque le silicium est considéré comme un matériau critique par la Commission européenne mais aussi environnemental comme le rappelle Yun Luo, polytechnicienne et physicienne, co-fondatrice de Rosi Solar en 2017, avec Daniel Bajolet (ex VP- de Rhodia et spécialiste du silicium) et Guy Chichignoud (chargé de recherche au CNRS – laboratoire SIMAP à Grenoble- spécialiste de la purification du silicium).

    Elle récupère le silicium, l’argent et le cuivre pour les revendre sous leur forme pure à des industriels utilisateurs du secteur notamment des panneaux solaires, des semi-conducteurs, des batteries etc

    Le silicium est gaspillé. Lors des opérations de découpe de wafers, au moins 40% de silicium sont perdus. Rosi Solar est née de ce constat et s’est attaquée rapidement aux premiers défis : d’abord réduire les impuretés introduites dans le silicium non utilisé par le procédé de découpe des wafers, puis fondre la poudre nanométrique obtenue.

    Rosi Solar a surmonté ces difficultés mais s’est heurtée à une autre : il n’y avait quasiment pas de fabricants de panneaux en France et donc quasiment pas de découpe de wafers. Cela se fait majoritairement en Chine mais la start-up était trop petite pour se déporter à l’étranger. Très vite elle s’est donc intéressée au recyclage, sujet qui commençait à prendre de l’ampleur en raison de l’arrivée en fin de vie des premiers panneaux installés, d’autant que la France est un des pays les mieux organisés en matière de récupération des panneaux photovoltaïques (via l’organisme collecteur SOREN, PV-Cycle etc).

    Rosi Solar s’est alors employée à inventer un cycle total de recyclage d’un panneau photovoltaïque, s’appuyant sur le procédé de la pyrolyse et d’une technique de chimie légère permettant de récupérer du silicium pur, sans résidu carbone, ainsi que les fils d’argent à l’état solide en plus du cuivre.

    Grâce à sa technologie brevetée permettant de dissocier les éléments des couches de wafers, Rosi Solar libère les polymères protégeant le silicium puis détache les métaux conducteurs présents en surface. Elle extrait le cuivre ainsi que 80 à 90% de l’argent et 90% du silicium contenus dans un panneau solaire. Ces trois matériaux représentent moins de 5% de la masse d’un panneau solaire. Ils s’ajoutent aux plus de 90% des panneaux solaires qui sont recyclés (aluminium, verre, onduleurs) et sont la partie financièrement la plus intéressante.

    L’entreprise doit encore travailler sur l’optimisation et le rendement, mais dans un premier temps elle vise une valorisation de 500 à 600 euros la tonne de panneaux solaires entrants, soit environ 6 millions d’euros par an dès 2025 (avec un gisement estimé 5 fois plus élevé en France en 2030)

    La startup devrait employer une trentaine de personnes sur son site de la Mure. Sa montée en puissance sera fortement liée à l’arrivée progressive de volumes plus importants de panneaux photovoltaïques en fin de vie dans les prochaines années. En parallèle, la levée de fonds doit lui donner les moyens de se développer à l’international, sur le recyclage mais aussi sur son positionnement initial de découpe des wafers ce qui lui ouvre un marché rapidement beaucoup plus important

    Site de Rosi Solar

    https://www.rosi-solar.com/fr/accueil/

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