Transition énergétique : l'ADEME dresse son bilan - L'EnerGeek

Transition énergétique : l’ADEME dresse son bilan

Transition énergétique : l'ADEME dresse son bilan

Le 20 octobre dernier, l’ADEME a présenté son bilan 2020 du marché de la transition énergétique française. Dans le détail, l’agence a analysé la progression de l’activité dans différentes filières : les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique des bâtiments résidentiels, ainsi que les transports sobres en énergie. Et si l’ensemble de la filière progresse, l’ADEME constate tout de même d’importantes disparités.

Poids économique de la transition énergétique : l’ADEME fait le bilan

Parmi les missions de l’ADEME, le reporting joue un rôle essentiel. Non seulement les analyses de l’ADEME doivent nourrir la réflexion des pouvoirs publics dans leur pilotage de la transition énergétique. Mais elles doivent aussi de mesurer les effets des politiques menées en faveur de la sobriété énergétique.

C’est pourquoi le rapport du 20 octobre dernier ne manque pas d’intérêt. Dans le contexte actuel de la crise énergétique, il permet de mesurer le chemin parcouru ces dernières années. D’après l’ADEME, les secteurs d’activité liés à la transition énergétique ont généré 83 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020. Et il s’agit là d’une hausse de 157% par rapport à l’année 2006. Cette augmentation du chiffre d’affaires se double aussi d’une progression dans le domaine de l’emploi. Entre 2006 et 2020, les filières de la transition énergétique ont vu leur nombre d’emplois augmenter de 80%.

Les énergies renouvelables, boostées par le solaire

Au global, l’ADEME observe que le marché des énergies renouvelables électriques est en hausse. Entre 2018 et 2020, il a progressé de 16% pour atteindre désormais 15,5 milliards d’euros.

Le rapport souligne toutefois que le marché se structure différemment. Ce sont désormais les activités d’exploitation et maintenance ainsi que la vente domestique d’énergie qui sont les principaux rapporteurs de chiffre d’affaires. De plus, la filière photovoltaïque domine largement les autres. Entre 2018 et 2020, les investissements dans les parcs photovoltaïques ont doublé. Alors que dans le même temps, ceux dans l’hydroélectricité sont presque restés stables (+2% seulement). Et pour l’éolien terrestre, l’ADEME constate une baisse des investissements de 27%.

En revanche, l’ADEME confirme le développement actuel de la filière biogaz. Même si elle est loin d’atteindre la même importance que les autres filières, elle progresse très vite. Son marché et ses emplois ont été multipliés par 1,7 entre 2018 et 2020. Et l’Agence souligne que cette progression “peut perdurer au regard de la crise énergétique actuelle”.

Rénovation énergétique : une performance à nuancer

La filière de la rénovation énergétique des logements résidentiels a de quoi se réjouir. Le marché des pompes à chaleur aérothermiques et des chauffe-eau thermodynamiques pour la rénovation se monte à 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021. Il est donc largement en avance sur les objectifs fixés par la Stratégie Nationale Bas-Carbone. Cette dernière estimait que le marché devait atteindre 3 milliards en 2021.

Ce bon résultat s’explique facilement. En effet, le marché des équipements performants a progressé plus rapidement que prévu entre 2018 et 2020. Il a augmenté de 19% en deux ans. Et ce sont bien les pompes à chaleur aérothermiques et les chauffe-eau thermodynamiques qui tirent les résultats vers le haut. Leur marché a été multiplié par deux entre 2018 et 2020.

Mais comme le souligne l’ADEME, ces excellents résultats ne doivent pas cacher un point noir. En effet, le marché de la rénovation de l’enveloppe a baissé de 22% entre 2018 et 2020. Pour l’analyse de l’Agence, cette diminution vertigineuse est la conséquence directe de la chute d’activité du secteur du remplacement des ouvertures. Il a dévissé de -48%.

Transports : une transition énergétique à deux vitesses

Les résultats sont également nuancés pour le secteur des transports terrestres sobres en énergie. Certes, l’ADEME estime que “les transports en commun urbains tirent leur épingle du jeu”. Ils ont enregistré une hausse de 16% entre 2018 et 2020. Et grâce à la “très forte croissance” des véhicules individuels hybrides et électriques, le marché progresse globalement de 42% sur la période.

Mais la progression n’est pas homogène. L’ADEME constate que le marché des transports sobres en énergie et les emplois liés sont en avance sur la Stratégie Nationale Bas-Carbone. Le secteur se situe à 6,5 milliards d’euros alors que l’objectif était de 4 milliards. Mais il cache un retard accumulé au niveau des infrastructures de recharge. Sur ce sujet, la France reste en retard. Or, il s’agit bien d’un enjeu majeur pour assurer la pérennité de la transition énergétique des transports.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Une progression moins de moitié moins vite que le minimum souhaitable pour arrivé à l’objectif 100% renouvealble.

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  • L’objectif n’a jamais été 100 % renouvelable ! Car il est techniquement irréalisable et économiquement ruineux, si on suppose l’obstacle technique franchi.
    La France est sur une cible de 50 % d’électricité nucléaire en 2050, et probablement beaucoup plus une fois que la filière nucléaire aura remonté la pente. L’objectif de revenir à l’optimum de 70-80 % devrait être atteint avant 2060. Cela permettra alors de décarboner les domaines où l’électricité n’était pas présente (transport, sidérurgie) jusqu’ici, avec les véhicules électriques et l’hydrogène Vert obtenu par électrolyse avec de l’électricité nucléaire.

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  • @ Studer :

    Les mix 100% renouvelables sont parfaitement réalisables techniquement comme économiquement comme le démontrent en détails déjà plus de 200 études et modélisations scientifiques sur quelques 150 pays au monde, auxquelles s’ajoutent environ le double d’études et modélisations d’opérateurs de réseaux, fournisseurs d’énergie et autres organismes spécialisés impliqués

    Elles sont confirmées au fil du temps et des évolutions techniques comme économiques, d’autant plus que des récentes approches et technologies renouvelables pas assez prêtes jusqu’ici viennent s’y ajouter vus leurs progrès (géothermie EGS, stockages, plusieurs techniques d’énergie osmotique, technologies d’efficacité énergétique etc)

    De plus la baisse des prix dans les renouvelables est plus rapide que dans le nucléaire qui n’arrive toujours pas à démontrer des baisses de prix notoires à temps quelles que soient les approches et pays

    Si l’on traçait les courbes de vos prévisions il apparaîtrait un décalage entre ce que vous affirmez et la réalité des évolutions des prix qui restent durablement défavorables au nucléaire retardé par ses contraintes technologiques

    En outre si vous comptez sur le nucléaire pour l’hydrogène nos nombreux concurrents auront fait baisser le prix de leur production d’hydrogène avant nous et il sera facile à importer. De plus le même hydrogène favorise les renouvelables moins chères et le stockage long terme, ce qui ajoute de l’incohérence à votre raisonnement et anticipations basés sur des arguments et paramètres dont on voit bien qu’ils entreront en contradiction et ne peuvent pas marcher.

    Enfin les renouvelables vont être majoritaires dans le monde notamment à cause de leurs plus bas prix alors qu’en plus on n’aura pas la capacité d’occuper une place importante dans le nucléaire ce qui ajoute au fait que ce n’est donc pas un bon choix d’avenir.

    Sans parler des aspects conflits et risques élevés et aspects indéfendables du nucléaire qui contribueraient à rayer une bonne partie de la France de la carte sans même de bombe atomique.

    Documentez-vous à partir de sources objectives et en pointe et ouvrez grands les yeux car on ne voit pas ce qui pourrait permettre au secteur nucléaire de passer au travers de ces faits et de rattraper son retard

    Il faut avancer et les mêmes débats éculés depuis une quinzaine d’années souvent par d’anciens retraités du secteur nucléaire qui bombardent certains sites comme le Monde de l’énergie de “tribunes” qui ne sont que de la propagande nucléaire étriquée n’apportent rien et ne font pas avancer la bonne connaissance du secteur énergétique alors que c’est désormais plus qu’urgent.

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  • Je vous approuve Mr Energie+ . Je connais très bien le sujet et je sais que certains anciens rabâchent à l’envi les mêmes sornettes sans comprendre le MIX de demain. Oui il y aura toujours du nucléaire en 2050 certainement entre 30 et 40 GW et tout le reste sera du renouvelable et un mélange de CH4 et H2. Oui le prix des EnR chutent et pour le moment le prix du nucléaire monte. Oui demain il y aura beaucoup de batteries pour les stockage, natives en stationnaire ou converties en stationnaire en provenance des VE.

    Répondre
  • Je vous approuve Mr Energie+ . Je connais très bien le sujet et je sais que certains anciens rabâchent à l’envi les mêmes sornettes sans comprendre le MIX de demain. Oui il y aura toujours du nucléaire en 2050 certainement entre 30 et 40 GW et tout le reste sera du renouvelable et un mélange de CH4 et H2. Oui le prix des EnR chutent et pour le moment le prix du nucléaire monte. Oui demain il y aura beaucoup de batteries pour les stockage, natives en stationnaire ou converties en stationnaire en provenance des VE.

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  • @ Alain Capitaine,

    Si vous dites qu’il y aura toujours du nucléaire à l’avenir, alors vous n’approuvez pas ce clown d’énergie + puisque cet idiot répète en boucle dit qu’il n’y aura plus de nucléaire à terme et que 100% ENRi serait faisable à brève échéance.pour un cout faible.

    Ce qui bien sur ne sera pas le cas et qui est facile à comprendre pour n’importe qui ayant quelques notions de physique.

    Aucun organisme sérieux , que ce soit l’AIE, le GIEC, RTE et même l’ADEME (pourtant peu favorable au nucléaire) ne mettent de scénario 100% ENR en référence dans un futur proche.

    Ses modélisations et études 100% EnR ont sans doute été pondues par les pensionnaires d’un asile psychiatrique.

    Par ailleurs, vous rêvez si vous pensez qu’on va stocker en masse sur batterie.
    En hiver, la consommation de la France, c’est 2 TWh par jour.
    Pour stocker la moitié de ça , il faudrait 20 millions de batteries de Renault Zoé.(50kwh)
    Sans compter qu’il y aura des pertes énormes (rendement de conversion)

    Qu’est ce que vos chers scientifiques anonymes répondent à cela mon cher Energie + ?
    Hein ?

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  • Le 100% nucléaire doit être relancé en masse pour:

    – produire de l’électricité
    – produire de la chaleur (cogénération nucléaire ou chaudière nucléaire alimentant un réseau de chaleur)
    – Produire du méthane et du diesel de synthèse à partir d’électrolyse d’hydrogène et de CO2 quand les technos de power to gas et de power to liquid seront mature et rentables

    les moulins à vents et les miroirs magiques (PPV), c’est du délire de bobos et de Hippies.

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  • Bien sur Studer est un expert universellement reconnu pour se permettre de déclarer sententieusement que le 100% renouvelable est impossible et ruineux.
    On aimerait voir la démonstration ! Car la démonstration inverse existe et elle est réalisée par pluseurs études différentes de gens dont la compétence est, ELLE, reconnue…. jusqu’à RTE !

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  • Je regrette que l’argent mis dans les EPR ne serve pas à la rénovation des bâtiments. Ce serait bien plus rentable.
    Le nucléaire c’est dangereux et polluant; déchets de haute activité dont on ne sait pas quoi faire. On a déjà mis 12,5 milliards comme le dit EDF( autre estimation à 20 milliards) avec 11ans de retards pour l’EPR de Flamanville. Les français paient un “machin” qui ne marchera jamais. Marre de payer n’importe quoi.
    L’uranium ne vient pas de mines françaises.Je n’ai pas compris pourquoi Mr Poutine ne ferme pas le robinet de l’uranium enrichi.
    https://energie-sante.net/la-puissance-de-la-batterie-au-chanvre/

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  • Dommage que la plus part des intervenants ici ne savent pas comprendre ce que sera le MIX de 2050. Oui, il y aura du nucléaire et des EnR (PV, éolien, hydro) et du stockage (H2, STEP et batteries). Oui, via la seconde vie des batteries plus des batteries stationnaires moins techno on disposera d’environ 1,5 TWh de stockage électrique avec un rendement (charge décharge de 90%) bien mieux que les STEP qui ne pourront être que marginales. Ponctuellement il faudra faire fonctionner des TàG consommant un mélange (CH4 de synthèse plus H2) .

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