Le 27 mai dernier, le ministère de la transition écologique a publié les derniers chiffres des énergies renouvelables. Sur le premier trimestre 2022, l’énergie solaire a affiché une belle progression en France. Certes, le rythme de raccordement des nouvelles installations est moins soutenu que prévu. Mais la production d’électricité d’origine solaire connait une forte progression sur le début d’année.
Energie solaire : moins de raccordements en France sur le 1e trimestre 2022
D’après les chiffres publiés en mai dernier, la puissance du parc solaire photovoltaïque atteint désormais 14,6 GW en France. Sur le premier trimestre 2022, l’Hexagone a pu compter sur le raccordement de 484 MW supplémentaires. Un chiffre qui est largement inférieur à ce qu’il était sur la même période en 2021. L’année dernière, la France avait raccordé 736 GW.
D’après l’analyse du ministère de la transition écologique, le décalage repose sur une répartition différente entre petites et grosses installations photovoltaïques. « Ce ralentissement de la puissance nouvellement raccordée s’explique par une proportion moins élevée de raccordement de centrales de fortes puissances ce trimestre. » En effet, les nouvelles installations de solaire photovoltaïques raccordées en France sont pour la plupart peu puissantes. 86% des nouvelles unités affichent une puissance inférieure à 9 kW. Les installations puissantes (plus de 250 kW) représentent moins de 1% des nouveaux raccordements.
Comment expliquer un tel décalage ? L’analyse du ministère ne rentre pas dans les détails. Mais sur l’année 2020, plusieurs projets de raccordement avaient été repoussés à cause de la crise sanitaire. Et ils ont été raccordés en priorité en début d’année 2021. Ce qui explique la vague solaire de l’année passée et permet de relativiser les chiffres du solaire pour ce premier trimestre 2022.
L’énergie solaire en France : 4 régions clés
Sans surprise, quatre régions se distinguent en ce qui concerne les nouveaux raccordements d’installations solaires sur la période du premier trimestre 2022. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Provence-Alpes-Côte d’Azur pèsent à elles seules 65% de la puissance nouvellement raccordée. Dans le détail, les nouveaux raccordements représentent en puissance installée : 1 599 MW pour l’Auvergne-Rhône-Alpes, 3 525 MW pour la Nouvelle-Aquitaine, 2 791 MW pour l’Occitanie et 1 755 MW pour la Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Plus que jamais, la division entre régions du sud et régions du nord se fait sentir pour le développement de l’énergie solaire en France. Si la région Grand-Est s’approche du seuil des 1 000 MW, les autres régions sont loin derrière. L’Île-de-France n’atteint ainsi que 211 MW, le Centre-Val de Loire 708 MW, et la Bourgogne-Franche-Comté 494MW.
La France exploite-t-elle bien son potentiel solaire ?
Le découpage nord-sud des derniers raccordements d’installations solaires photovoltaïques relancent le débat. La France doit-elle en faire plus pour déployer l’énergie solaire sur l’ensemble de son territoire ?
D’après l’ADEME, l’irradiation solaire annuelle de la France est de 1 274 kWh/m2 en moyenne sur l’ensemble du territoire. Evidemment, les conditions d’ensoleillement sont nettement plus propices au sud de la Loire. Toutefois, les régions du centre offrent un potentiel solaire encore largement mésestimé. Le département de la Côte d’Or a ainsi entrepris de communiquer sur son taux d’ensoleillement annuel pour encourager les installations solaires photovoltaïques sur son territoire. La métropole de Dijon affiche par exemple une irradiation maximum de 3 860 Wh/m2. Et la ville de Beaune atteint une maximale à 3 940 Wh/m2.
A condition de prendre en compte cette variable d’ensoleillement, le département de la Côte d’Or est persuadé que les installations solaires de taille adéquate peuvent être rentables sur son territoire. Mais un coup de pouce local sera-t-il suffisant pour inverser une tendance énergétique en train de s’ancrer ?
Plus d’électricité solaire sur le réseau français
Malgré la baisse de rythme des raccordements et les fortes disparités territoriales, l’électricité d’origine solaire poursuit sur sa lancée. Sur le premier trimestre 2022, la production électrique d’origine solaire a atteint 3,2 TWh. C’est une hausse de 31% en comparaison avec le premier trimestre 2021. Le rapport du ministère souligne que cette électricité verte issue de l’énergie solaire a couvert 2,2% de la consommation électrique nationale.
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