Les choses s’aggravent depuis le début du mois d’octobre. Mais on constatait déja, fin septembre, des ruptures de stock de carburant. Essentiellement chez TotalEnergies.
Depuis début octobre, les pénuries s’aggravent, à tel point que certaines stations sont en rupture de stock pour tous les carburants, et pas seulement pour le diesel ou le super sans plomb. Souvent, il ne reste plus que l’ethanol E85 disponible à la pompe.
Tout le monde n’est déjà pas logé à la même enseigne. Dans les Hauts-de-France, le nombre de stations service fermées totalement ou partiellement dépasse désormais les 30 %, à la date du 7 octobre 2022. A l’échelle du territoire, le gouvernement parle de 12 % de stations service en manque d’au moins un carburant. Mais dans le même temps, on apprend que chez TotalEnergies, qui possède 1/3 des points de vente du pays, le nombre de stations impactées dépasse les 3000, soit deux stations service sur trois.
En cause prioritairement d’abord l’effet d’aubaine des remises sur le prix des carburant : 20 centimes de prime gouvernementale, qui s’ajoute aux 30 centimes des stations TotalEnergies. Les automobilistes avaient pris l’habitude ces derniers temps de faire des quart ou des demi-pleins. Ce, afin d’économiser de la trésorerie, mais aussi, pour pouvoir profiter des baisses de prix.
Mais avec 50 centimes de remise d’un seul coup d’un seul, ils n’ont pas hésité à faire directement le plein. Certains ont même rempli des bidons, pour stocker de l’essence. Les stations du seul réseau TotalEnergies ont ainsi vendu près de 40 % de carburant en plus sur le seul mois de septembre. La logistique a donc eu du mal à suivre. D’autant que cet afflux vers les stations TotalEnergies a été amplifié par un autre phénomène : la clientèle captive de l’enseigne. Les titulaires de cartes professionnelles de la marque n’ont pas la possibilité de prendre du carburant ailleurs.
A cela s’est ajouté le mouvement de grève dans les raffineries de TotalEnergies etd’ExxonMobil. Les cuves de carburant raffiné (essence sans plomb, diesel), ont rapidement été vidées, faute de production. Ajoutons à cela que pour le cas spécifique du diesel, la France doit importer une partie de carburant raffiné. Au mois de juillet, on a ainsi appris que les importations de diesel en provenance de… Russie avaient augmenté de 22 %. Sachant que ces importations seront interdites en janvier 2023, la chaîne logistique doit se réorganiser dans un délai très court.