Au Nigeria, alors que le politique a déployé des plans de transition énergétique relativement ambitieux, qu’il peine pour l’heure à tenir, la société civile veut assurer un relai sur le terrain. La Coalition africaine pour l’accès à l’énergie durable a ainsi lancé, ce mardi 19 avril, la plateforme nigériane de son projet africain « d’énergie renouvelable juste et favorable aux populations ».
Le Nigeria face à un triple défi : maintenir les revenus du pétrole, réussir sa transition énergétique, augmenter l’accès à l’électricité
Le Nigeria se débat avec un paradoxe : le pays est le premier producteur de pétrole d’Afrique, mais il fait face à un taux d’accès à l’électricité plutôt bas (60%), et il s’est engagé dans un processus de transition énergétique.
Coordonner les nécessités de maintenir les revenus des hydrocarbures à un haut niveau (ils sont la manne financière principale de l’État nigérian), de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 20 % en 2030, voire 45 % avec un soutien international (engagements nigérians de l’Accord de Paris) et d’augmenter l’accès à l’électricité d’une population en forte croissance ressemble à une quadrature du cercle.
D’autant que, pour l’instant, les plans mis en place par le politique se heurtent à la réalité. Concernant le pétrole, le pays n’arrive pas à tenir ses engagements de hausse de production, ce qui provoque un manque criant de moyens pour financer les infrastructures nécessaires aux deux autres défis.
Concernant la transition énergétique, le gouvernement a axé son plan de relance post-Covid sur le développement de l’énergie solaire et de la petite hydraulique, et sur la baisse des soutiens aux hydrocarbures. Mais les centrales peinent à sortir de terre, et la reforestation patine. Le plan de développement du nucléaire semble lui aussi à l’arrêt.
La transition énergétique du Nigeria va s’appuyer sur la société civile
Ce 19 avril 2022, la société civile s’est toutefois engagée pour une transition énergétique permettant l’électrification de zones non-connectées, via le lancement, par la Coalition africaine pour l’accès à l’énergie durable, d’une plateforme nigériane d’énergie renouvelable centrée sur les populations. L’objectif est double : améliorer l’accès des populations à l’électricité renouvelable et stimuler la participation des acteurs non étatiques aux prises de décisions liées à la transition énergétique.
« Nous sommes préoccupés par la dépendance excessive à l’égard de l’énergie sale et ses effets sur l’environnement. Nous voulons que les gens aient accès à une énergie propre, car l’énergie sale cause un gros problème en Afrique subsaharienne », a défendu le directeur exécutif de la coalition, le Dr Augustine Njamnashi.
« En effet, de nombreuses familles n’ont accès à aucune forme d’énergie, qu’elle soit propre ou sale. Nous militons pour l’accès à l’énergie propre pour deux raisons. Premièrement, c’est le seul système énergétique qui, s’il est décentralisé, peut répondre aux demandes des gens, même dans les zones isolées. De plus, c’est la seule énergie qui a un avenir », complète Augustine Njamnashi.
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