Ce 21 mai 2021, plusieurs sources commerciales font état de la difficulté pour le Nigeria à vendre ses chargements de pétrole brut depuis le début du mois de mai. La situation sanitaire de l’Inde, un des plus acheteurs du pétrole nigérian, explique en partie cette situation, qui concerne d’ailleurs aussi les autres producteurs du Golfe de Guinée, Angola et République Démocratique du Congo.
Fragilisé par la situation de l’Inde, le Nigeria n’arrive pas à vendre tous ses chargements de pétrole brut
L’agence Ecofin a compilé, ce 21 mai 2021, des informations provenant de plusieurs sources commerciales, qui indiquent toutes que le Nigeria éprouve de très grandes difficultés à trouver preneur pour ses chargements de pétrole brut, depuis le début du mois de mai.
Le brut nigérian est fragilisé par la coïncidence de deux facteurs : d’abord les exportations massives, par les Etats-Unis, de leur brut léger West Texas Intermediate (WTI), partout dans le monde, et en particulier vers les marchés privilégiés du Nigeria ; ensuite la situation sanitaire de l’Inde, un des plus gros acheteurs du brut nigérian, terriblement frappée par la pandémie de Covid-19, qui a mis le pays à l’arrêt, diminuant très fortement sa consommation intérieure de pétrole.
« Le problème de l’absence de demande pour le pétrole nigérian coïncide avec le fait que les États-Unis ont exporté beaucoup de pétrole brut léger qui est en concurrence avec le pétrole nigérian. Malgré les accords que le Nigéria a conclus avec l’Inde, les raffineries indiennes n’achètent tout simplement pas pour le moment à cause des effets négatifs de la Covid-19 », détaille l’une des sources.
La crise des exportations de brut frappe tout le Golfe de Guinée
Le Nigeria, qui dépend très fortement de ses exportations d’hydrocarbures (pétrole et gaz naturel couvrent 50% des recettes du gouvernement fédéral et représentent 90% des recettes d’exportation), tente de trouver d’autres acheteurs, notamment en Asie (Indonésie, Taïwan, Thaïlande) et en Europe.
Cette situation problématique dure depuis plusieurs semaines, et concerne les trois pays producteurs de pétrole du Golfe de Guinée, Nigeria donc, mais aussi Angola et République Démocratique du Congo.
Déjà en avril 2021, alors que la situation de l’Inde n’était pas aussi problématique, le Nigeria subissait la concurrence du brut léger américain sur ses marchés de prédilections, et l’Angola la reprise des exportations de pétrole iranien vers la Chine, traditionnellement le plus gros acheteur de pétrole angolais. Les pays souffrent également d’une augmentation des coûts d’acheminement du pétrole africain vers l’Asie. Les prix de vente de leurs barils de brut ont donc fortement baissé, mais sans permettre d’écouler toute la production.
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