Le Nigeria compte désormais un nouveau champ pétrolifère en exploitation. Ce site offshore situé à 150 kilomètres des côtes devrait produire 200 000 barils par jour. Total renforce sa présence dans le pays africain qui dispose des plus importantes réserves de brut. Découvert en 2003, le champ d’Egina est entré en exploitation après des travaux dont l’enveloppe a été inférieure à un milliard de dollars au budget initial.
Le géant pétrolier français commence 2019 sous d’excellents auspices avec le début d’exploitation de l’immense champ d’Egina. Situé au large des côtes nigérianes, le pétrole est extrait à environ 1 600 mètres de profondeur. Ce sont 200 000 barils qui doivent être produits chaque jour. Concrètement, cela représente « près de 10 % de la production du pays » selon le communiqué publié par Total. L’entreprise se félicite également d’une mise en service qui aura coûtée 10 % de moins que prévu. Ainsi, la compagnie pétrolière réalise « une économie de plus d’un milliard de dollars » par rapport au budget initial. Cette performance s’explique notamment par un temps de forage des puits inférieur de 30 % aux prévisions.
Arnaud Breuillac, directeur général de l’exploration-production a d’autres raisons de se réjouir. En effet, selon lui « Egina permettra d’accroître la production et les cash-flows du groupe dès 2019 ». Total réalise donc une excellente opération avec ce grand champ offshore dont les premiers fruits profitent déjà au Nigéria comme l’a souligné Arnaud Breuillac. Ce dernier affirme qu’Egina « contribue au développement du secteur pétrolier et gazier du Nigéria en créant de l’emploi et en développant l’infrastructure industrielle du pays ».
Le Nigeria renforce donc son poids dans le domaine des hydrocarbures et par la même sa dépendance. La pression démographique et les 190 millions d’habitants obligent à trouver de nouvelles ressources. Or, les faibles prix du pétrole depuis trois ans ont mis à mal l’économie. Néanmoins, le pays souhaite continuer à exploiter ses immenses ressources pétrolières. Et il n’en manque pas, puisqu’il dispose des plus importantes réserves prouvées du continent africain, avec environ 37 milliards de barils.
Les investissements dans ce secteur devraient avoisiner les 50 milliards d’euros d’ici à 2025 selon GlobalData. Cela placerait le Nigeria dans le top cinq mondial en matière d’investissements en compagnie du Brésil, des Etats-Unis, de la Russie et du Mozambique. D’ailleurs, Total étudie la possibilité de raccorder la plateforme d’Egina au champ de Preowei. La compagnie décidera si un tel projet est opportun au cours de l’année qui vient de s’ouvrir.