Comme tous les biens, le pétrole est lui aussi l’objet de vols. Au Nigeria, cette pratique prend des proportions dramatiques depuis le début de l’année. C’est pourquoi, la Compagnie nigériane de production de pétrole (NNPC) tire la sonnette d’alarme dans un rapport publié le 29 août 2019. Selon les estimations du groupe, près de 22 millions de barils auraient été volés entre janvier et juin 2019…
Un phénomène en hausse
La Compagnie nigériane de production de pétrole (NNPC) ne gagne pas autant qu’elle le devrait en raison de vols répétés dont elle est victime. L’enquête menée au cours des premiers mois de l’année 2019 et relatée dans un rapport, qui vient juste d’être rendu public, montre à quel point le Nigeria est touché par ce phénomène. Au cours du premier semestre 2019, ce sont 22 millions de barils qui ont été détournés dans le pays. Cela représente plus de 120 000 barils par jour, soit 6% de la production du pays, et des milliards d’euros de pertes.
Plus précisément, le rapport estime que le pétrole volé représente entre 6 et 11 milliards d’euros de manque à gagner. Une somme énorme qui devrait rentrer dans le Budget d’un pays dont la ressource principale est l’exportation d’hydrocarbures. En effet, comme pour plusieurs pays d’Afrique le pétrole reste une ressource stratégique puisque 90 % des entrées de devises étrangères sont dues aux exportations de pétrole. Aussi, le vol de 6 % de la production a forcément des conséquences très négatives. L’année 2019 n’est pas celle du début des vols, mais elle correspond à une montée importante de ce phénomène. Rien qu’entre les mois de mai et juin, le nombre d’attaques sur les pipelines a augmenté de 77 % (106 attaques recensées).
Vol de pétrole : une pratique dangereuse
Le Nigeria est victime de détournements de grande ampleur, qui sont le fait de groupes extrêmement bien organisés. Le groupe pétrolier estime même que le nombre de barils volés pourrait doubler d’ici la in de l’année. Pétrole onshore et offshore sont touchés, alors que la société Shell dénonce depuis plusieurs décennies des sabotages sur ses installations. Ainsi, de la petite rapine, au détournement quasi industriel, le Nigeria doit faire face à différents types de vols.
Dans ce contexte, le premier producteur africain de pétrole se doit de réagir, car en plus des pertes financières importantes, ces détournements constituent une grave menace sécuritaire et environnementale. En mars, le Nigeria avait fait la Une des médias internationaux avec l’explosion d’un oléoduc siphonné dans le sud du pays. En juillet, les impressionnantes images d’une autre attaque du même type avait été diffusées sur les réseaux sociaux. De plus, les activités illégales autour du pétrole contribuent à la pollution du détroit du Niger…
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