Le pétrole, une drogue dure pour de nombreux pays

Le pétrole, une drogue dure pour de nombreux pays

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Alors que la lutte contre le réchauffement climatique était à l’ordre du jour du G7, plusieurs indices nous montrent que les hydrocarbures n’ont pas dit leur dernier mot. A l’heure de la transition énergétique, ils font de la résistance, comme en attestent les chiffres publiés par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) le 9 août 2019. En effet, de nombreux pays n’ont pas encore les moyens de s’en passer…

La demande mondiale progresse toujours

Signe de la transition énergétique amorcée au niveau mondial, la demande mondiale est en lente décroissance. Le 9 août 2019, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié un rapport pour constater cette tendance. Sur les cinq premiers mois de 2019, la demande en pétrole a augmenté au rythme le plus faible depuis 2008, année de la crise économique. La demande mondiale sur le marché du pétrole n’a progressé que de 520 000 barils par jour depuis le début 2019. En mai, elle a même connu une baisse record de 160 000 barils par jour. Ce ralentissement de la demande se double d’une baisse des cours du pétrole. Ils ont enregistré une diminution de 20% en août, par rapport au pic d’avril dernier.

Autant d’indices qui pousse l’AIE a revoir ses prévisions à la baisse. L’Agence a diminué ses prévisions pour la croissance de la demande mondiale en 2019 de 100 000 barils par jour. D’après elle, la moyenne annuelle devrait donc se limiter à 1,1 million de barils par jour. Dans le même élan, l’année 2020 devrait elle aussi connaître une croissance circonscrite pour la demande mondiale en pétrole. L’AIE table sur 1,3 million de barils par jour. Malgré les difficultés, la demande de pétrole continue de croître !

Le pétrole : omniprésent dans le mix énergétique des pays industrialisés

D’après l’AIE, la consommation mondiale d’énergie primaire est encore largement dépendante des hydrocarbures. Selon le pétrolier Total, ils assuraient 80% du mix énergétique mondial en 2016. Une part qui se repose largement sur le pétrole, qui représente à lui seul 31% de la consommation d’énergie primaire mondiale.

La production de pétrole se porte bien. Elle connaît même de nombreux développements dans plusieurs régions du monde. Les Etats-Unis ont connu une année record en 2019 grâce au pétrole de schiste. La production domestique est à son plus haut niveau, et cet élan bénéficie notamment aux exportations. Et le développement des énergies renouvelables n’a un impact que très limité sur cet équilibre, notamment en raison des besoins qui augmentent sans cesse. C’est pourquoi, en France, la secrétaire d’Etat Brune Poirson évoque même le pétrole comme une véritable “drogue dure“…

L’Afrique, nouvelle locomotive de la production pétrolière.

D’autres pays en Afrique investissent largement dans leurs richesses en hydrocarbures. Au Congo, la production de pétrole devrait quadrupler grâce à la découverte d’un gisement à terre. Le champ pétrolier s’étend sur une superficie de 9392 mètres carrés. Il est doté de quatre puits d’exploration. Les études de prospection estiment son potentiel à une production de 983 000 barils par jour. Une véritable manne pour l’état congolais, propriétaire de l’exploitation à hauteur de 35%.

Dans le même temps, le Kenya a exporté ses tout premiers barils de pétrole, lundi 26 août 2019. Le pays a lancé un programme pilote pour exploiter ses gisements de pétrole. En 2012, les premières réserves pétrolifères exploitables ont été découvertes. Le Kenya estime que ces réserves représentent 560 millions de barils. Le pays a d’ailleurs commencé l’exportation de 200 000 barils de pétrole vers la Malaisie. Un premier pas vers l’essor d’une industrie pétrolière tournée vers l’exportation.

Car si les pays africains développent aujourd’hui leurs industries dans les hydrocarbures, cette stratégie correspond à deux impératifs majeurs. D’un point de vue économique, la vente de pétrole reste un marché lucratif pour soutenir l’essor économique. Mais les hydrocarbures sont aussi un levier crucial pour atteindre l’autonomie énergétique. Pour ses efforts en la matière, le président Sénégalais, Macky Sall a ainsi été désigné l’“Homme de l’année du secteur pétrolier africain”.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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