Le lundi 26 août 2019, le Kenya a vécu un « moment particulier » de son histoire. Le président et les plus hautes autorités de l’Etat étaient réunis au port de Mombasa à l’occasion du chargement des tous premiers barils de pétrole exportés par le Kenya. Au total, près de 200 000 barils ont ainsi pris la direction de la Malaisie. Une première historique pour le pays qui a été célébrée avec l’espoir que l’or noir participe équitablement au développement du pays…
Une première livraison historique de pétrole
Lorsque la compagnie britannique Tullow a découvert du pétrole exploitable dans le sous-sol kenyan en 2012, Nairobi n’a pas été prise d’une fièvre incontrôlable. Sept ans plus tard, l’industrie pétrolière et la production kenyane sont assez fortes pour participer au grand bal mondial des exportations. Le premier tanker kenyan est parti de Mombasa en direction de la Malaisie. Dans le détail, c’est une entreprise chinoise qui a acquis et vendu à la Malaisie ces 200 000 premiers barils promis à l’exportation. Le baril a été vendu à 60 dollars par le Kenya, qui bénéficie donc d’une entrée d’argent de 12 millions de dollars.
Ce lundi 26 août 2019, une nouvelle page s’est ouverte pour l’économie kényane et le président de la République, Uhuru Kenyatta, n’aurait manqué cet instant pour rien au monde. « Il y a des moments particuliers qui marquent un tournant dans le destin d’une nation. La première exportation de pétrole brut par notre nation est un de ces moments particuliers dans notre histoire » a-t-il déclaré très enthousiaste. Le pétrole est accueilli comme une bénédiction ! En effet, selon le ministre de l’énergie, John Munyes, le pétrole est une ressource très demandée.
Le Kenya s’engage pour le One Planet Summit
Le président kenyan a toutefois assuré que « le gouvernement veillera(it) à ce que les communautés locales bénéficient du pétrole et à ce que les fruits de la ressource soient également partagés de manière équitable et durable. J’exhorte tous les responsables à éviter toute utilisation abusive de la ressource qui priverait les autres de son avantage » a-t-il martelé. Un rappel nécessaire au regard des dérives que suscite l’exportation d’hydrocarbures dans certains pays. Concrètement, l’Etat empochera 75 % des bénéfices revenant au Kenya tandis que la région gèrera 20% de la manne pétrolière, et la communauté locale 5 %.
Seulement, pour l’instant le voyage jusqu’à Mombasa se fait par camion et environ 900 ont été nécessaires pour remplir le premier tanker destiné à l’exportation. Un oléoduc long de 900 kilomètres est en construction et permettra de faire transiter les 100 000 barils/jour que les autorités entendent produire en 2022. Une production qui pourrait augmenter encore plus si d’aventure la Cour internationale de justice venait à trancher en faveur du Kenya dans le litige qui l’oppose à la Somalie au sujet d’une zone offshore, où d’importantes réserves d’hydrocarbures pourraient bien se cacher.
Mais déjà, les recettes affluent. En juin dernier, le groupe pétrolier français, Total signait un important contrat avec le gouvernement. Une information qui aura sûrement été transmise au ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Lors de la conférence des ambassadeurs du 27 août 2019, il était en pleine discussion avec l’Ambassadeur de France, Aline Kuster-Ménager. Avec Elisabeth Borne le 19 juillet dernier, son homologue Judi Wakhungu confirmait néanmoins l’intention de son pays de s’engager en faveur de l’initiative d’Emmanuel Macron, le One Planet Summit.
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