Le Nigeria fait le pari de l'énergie nucléaire

Le Nigeria fait le pari de l’énergie nucléaire

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L’Afrique est en plein développement énergétique, et de nombreux marchés connaissent aujourd’hui un essor très rapide. C’est notamment le cas des énergies renouvelables, qui progressent vite dans certains pays africains, mais c’est aussi le cas pour l’énergie nucléaire. Plusieurs pays d’Afrique veulent investir dans la filière nucléaire pour combler leurs besoins énergétiques. Dernier pays en date, le Nigeria vient de signer un accord pour développer 23 réacteurs nucléaires sur son territoire.

Le Nigeria, un producteur d’hydrocarbures qui manque d’énergie

En matière d’énergie, le nucléaire n’est pas une ressource qu’on associe habituellement au Nigeria. Et pour cause, si le Nigeria est l’un des pays africains où le secteur de l’énergie se porte le mieux, c’est plutôt grâce aux nombreuses ressources naturelles du territoire dans les hydrocarbures. Le Nigeria est non seulement le premier pays africain producteur de pétrole, mais il est aussi le cinquième plus gros exportateur au monde. Ses gisements importants de gaz naturel font également de lui le neuvième plus gros exportateur de gaz naturel dans le monde.

Mais cette manne énergétique est à double tranchant : bien que les hydrocarbures pèsent pour près de 95% dans les revenus d’exportation du pays, ils rendent aussi le Nigeria vulnérable face aux fluctuations du prix du pétrole. Et avec 87% du pétrole orienté vers l’exportation, le pays doit trouver d’autres solutions pour couvrir ses besoins énergétiques nationaux. Car en matière de consommation intérieure, c’est la biomasse qui arrive en première position dans le classement des énergies utilisées : en 2013, elle représentait 81,5% de l’énergie consommée. Un chiffre qui s’explique essentiellement par le manque d’alternatives énergétiques sur l’ensemble du territoire, particulièrement dans les zones rurales qui n’ont accès à aucune autre énergie.

Le pari du nucléaire

C’est dans ce contexte de développement énergétique que le gouvernement du Nigeria a décidé de faire le pari du nucléaire. Le pays doit faire face à une demande croissante en ce qui concerne l’électricité. Et si le Nigeria compte aussi investir dans de nouvelles centrales à combustible fossiles et des centrales hydroélectriques, il compte surtout lancer un important programme de développement nucléaire.

Depuis le début des années 2000, ce projet d’un parc nucléaire nigérien revient régulièrement dans le paysage politique du pays. Dès 2004, le Nigeria s’est doté d’un réacteur nucléaire de recherche à l’université Ahmadu Bello, mis en service avec la coopération de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). A l’époque, l’objectif était de développer l’énergie nucléaire au Nigeria pour atteindre une puissance de 4 000 MW à l’horizon 2025. Mais depuis, le programme nucléaire a pris du retard, et le pays espère atteindre cet objectif pour 2030.

23 réacteurs nucléaires pour commencer

Début juin 2018, le programme nucléaire du Nigeria a franchi une nouvelle étape grâce à la signature d’un accord entre le gouvernement nigérien et StarCore Nuclear. L’entreprise canadienne va fournir 23 petits réacteurs nucléaires qui seront installés dans plusieurs mini centrales nucléaires, elles-mêmes réparties sur l’ensemble du territoire du Nigeria. StarCore Nuclear sera propriétaire des infrastructures, et la production d’électricité sera rachetée par le Nigeria.

Ces réacteurs d’une puissance modérée répondent aux exigences de l’AIEA en matière de normes de sécurité. Ils ne surchauffent pas et disposent d’un fonctionnement automatisé qui permet que les réacteurs s’éteignent automatiquement en cas de problème.

Afin de couvrir efficacement le territoire et électrifier rapidement les zones rurales, les premières centrales devraient être implantées dans quatre régions du Nigeria : dans l’état de Kogi (province centrale), dans l’état d’Akwa Ibom (au sud-est), dans l’état d’Ondo (au sud-ouest) et dans l’état de Taraba (au nord-est). L’accord signé avec StarCore Nuclear prévoit en outre l’installation de mini-réseaux pour électrifier les zones raccordées aux futures centrales nucléaires.

Rédigé par : La Rédaction

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COMMENTAIRES

  • Ils ont du soleil et de l’eau pour réguler et ils vont faire du nucléaire plus cher.
    Comprenne qui pourra.

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