Largement déficitaire sur le plan énergétique, le Nigéria, première économie d’Afrique, entend depuis plusieurs années déjà mettre sur pied un vaste programme de développement du nucléaire civil. L’accord de partenariat conclu avec l’agence russe Rosatom en avril dernier confirme ses intentions et devrait se concrétiser par la construction de deux centrales nucléaires. Les sites auraient déjà été sélectionnés.
Si aucune des parties n’a souhaité révéler officiellement les sites choisis par le gouvernement, l’agence Rosatom aurait bien confirmé, le vendredi 19 juin dernier, la sélection des sites sur lesquels seront construits quatre réacteurs. Selon une source proche de l’agence nucléaire nigériane, les deux centrales pourraient être construites dans l’État d’Akwa Ibom, au sud-est du Nigeria, et dans l’État de Kogi, au centre-nord du pays.
Une première étape rassurante pour Rosatom qui malgré le pacte signé en avril 2015 avec la Commission à l’énergie atomique nigériane, semble s’inquiéter de la faisabilité réelle du projet. Un réacteur coûte en effet entre cinq et huit milliards de dollars et le gouvernement nigérian, fragilisé par des tarifs du pétrole en forte baisse, n’a toujours pas justifié des capacités de paiement suffisantes.
Pour rappel, le mix énergétique nigérian est composé actuellement de 80% de centrales électriques au gaz pour une capacité de production total oscillant entre 6.000 et 7.000 MW. Une capacité trop faible pour assurer un approvisionnement électrique quotidien aux 170 millions de Nigérians. Selon le World Energy Council, un rapport officiel publié par l’Agence internationale de l’Energie, environ 87 millions de Nigérians ne bénéficieraient actuellement pas de couverture électrique.
A l’instar de nombreux pays en développement, le Nigéria compte donc désormais sur l’énergie nucléaire pour résoudre cette crise énergétique. Si le pays n’a aucune expérience dans le développement et l’exploitation de centrales nucléaires, il possède déjà de petits réacteurs de recherche et devrait bénéficier d’un accompagnement russe pour la construction, l’exploitation ou la formation d’ingénieurs compétents.
Crédits photo : CR
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