Les cours du pétrole et du gaz naturel continuent de s’envoler dans le monde, dépassant ce 2 mars 2022 des maximums jamais atteints depuis dix ans. Le conflit en Ukraine, et les craintes qu’il fait peser sur les exportations russes de combustibles fossiles, expliquent cette nouvelle flambée, que l’Opep+ n’a pas pu (ou pas voulu) contenir.
Les cours du pétrole et du gaz naturel atteignent des sommets historiques
Après un épisode de hausse vertigineuse à l’automne 2021, les prix de l’énergie connaissent une nouvelle flambée, attisée d’une part par les mêmes causes (reprise économique mondiale plus rapide et plus forte que prévue, tensions géopolitiques dans plusieurs pays exportateurs de combustibles fossiles), d’autre part par le conflit armé en Ukraine, et le risque de voir la Russie limiter ses exportations de pétrole de de gaz naturel, par choix ou suite à des sanctions économiques.
Du coté du pétrole, le prix du WTI américain a atteint 108,36 dollars, en hausse de 4,81%, ce 2 mars 2022 en clôture, après avoir grimpé jusqu’à 112,51 dollars, un record depuis 2013. Le Brent de la mer du Nord a lui progressé de 5,78%, à 111,00 dollars, après avoir atteint dans la journée 113,94 dollars, un record depuis 2014. Cette hausse s’est poursuivie ce 3 mars, avec un WTI dépassant les 115 dollars, et un Brent approchant les 120 dollars.
#LIVE | Les cours du #pétrole ont repris leur course folle, ce jeudi, le #WTI américain dépassant les 115 dollars le baril, un record depuis 2008, et le #Brent frôlant 120 dollars.
➡ https://t.co/Fxz1VCsIRK #Ukraine #Russie #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/pD4wgILjMO— L'Echo (@lecho) March 3, 2022
Même constat pour le gaz naturel. Le TTF néerlandais a vu son cours exploser ce 2 mars, avec une hausse de 36,05 %, à 165 euros le MWh, après avoir atteint dans la journée 194,715 euros, un sommet historique. Le gaz britannique approchait quant à lui son record de décembre 2021.
La guerre en Ukraine met en péril les exportations russes de combustibles fossiles
Ces nouvelle hausses suivent la décision des pays de l’Opep+, Arabie Saoudite et Russie en tête, de ne pas augmenter leur production, malgré le contexte mondial. Une décision qui s’explique par le fait que « l’Opep n’est déjà pas en mesure d’atteindre ses propres quotas de production dans plusieurs pays », selon Tamas Varga, de PVM, mais aussi par un refus catégorique de la Russie.
Moscou sait que ses combustibles fossiles sont un de ses atouts maîtres dans le jeu géopolitique et économique, la Russie demeurant le deuxième exportateur de pétrole dans le monde et fournissant 40 % du gaz naturel de l’Union Européenne.
Le secteur énergétique est d’ailleurs pour l’heure épargné par les sanctions économiques utilisées pour faire pression sur le Kremlin pour qu’il mette fin à l’offensive en Ukraine. Sept banques russes ont ainsi été déconnectées du système financier international Swift, mais l’Union Européenne a épargné les deux banques russes les plus liées au pétrole et au gaz naturel.
Mais l’Occident pourrait finir par se décider à interdire les importations de pétrole ou de gaz naturel russe – le président américain, Joe Biden, ne l’a d’ailleurs pas exclu. En attendant, l’Agence Internationale de l’Energie a annoncé, ce 2 mars 2022, la mise sur le marché de 60 millions de barils tirés des réserves de ses pays membres – dont la moitié par les États-Unis -, sans arrêter la flambée des cours.
Laisser un commentaire