Malgré les pressions et les polémiques, le nucléaire devrait rester dans la taxonomie

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Depuis l’annonce, le 31 décembre 2021, de l’intégration du nucléaire (et du gaz naturel) dans la taxonomie verte de l’Union ...

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Malgré les pressions et les polémiques, le nucléaire devrait rester dans la taxonomie - © L'EnerGeek

Depuis l’annonce, le 31 décembre 2021, de l’intégration du nucléaire (et du gaz naturel) dans la taxonomie verte de l’Union Européenne, en tant qu’énergies de transition, les débats et les polémiques font rage. Des pays estiment la mesure insuffisante pour déployer l’atome à grande échelle, comme la République Tchèque, d’autres menacent de porter plainte contre la Commission Européenne pour ce soutien au nucléaire, comme l’Autriche. En attendant, Mairead McGuinness, commissaire aux Marchés financiers de l’Union Européenne, a annoncé, ce 26 janvier 2022, que la proposition de taxonomie verte ne devrait pas être modifiée en profondeur d’ici à la présentation de sa version finale.

La taxonomie verte que présentera la Commission le 2 février 2022 devrait probablement être validée telle quelle

Le 31 décembre 2021, la Commission Européenne a présenté son projet de taxonomie verte, incluant le gaz naturel et le nucléaire comme « énergie de transition », et donc éligibles, avec des contraintes fortes, à des financements « verts ». Cette présentation ouvrait à trois semaines de discussions avec les Etats avant validation, durée ramenée à cinq semaines devant l’ampleur de la contestation.

C’est donc le 2 février 2022 que la Commission présentera sa nouvelle version du texte. Cette taxonomie verte sera considérée comme définitivement adopté quatre mois après sa publication, sauf rejet par une majorité simple au Parlement européen ou par une majorité qualifiée des États au Conseil Européen – soit 20 États sur 27, ce qui paraît impossible.

Sachant que la présence du gaz naturel et du nucléaire font toutes les deux polémiques, mais ne sont pas toujours défendues par les mêmes Etats (même si certains, notamment à l’Est, veulent s’appuyer sur les deux pour leur transition énergétique), il est également peu probable que le Parlement Européen rejette la proposition de la Commission.

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En conclusion, la version présentée ce 2 février fixera, selon toute probabilité, les financements auxquels auront droit l’atome et le gaz fossile. D’où l’intense lutte d’influence qui a été relancée depuis début 2022 sur ce sujet, en particulier sur le nucléaire.

Peu de changements à attendre, malgré la polémique : le nucléaire devrait rester une « énergie de transition » de la taxonomie verte

Le Luxembourg, l’Allemagne et l’Autriche se sont, à nouveau, opposés à cette décision. « En tant que gouvernement fédéral, nous avons une fois de plus clairement exprimé notre rejet de l’inclusion de l’énergie nucléaire. Elle est risquée et coûteuse », ont ainsi déclaré les ministres allemands de l’Économie Robert Habeck et de l’Environnement Steffi Lemke.

L’Autriche a été encore plus loin en menaçant de porter plainte contre la Commission Européenne si elle ne modifie pas sa proposition de taxonomie verte. Seul le Luxembourg s’est dit prêt à suivre Vienne dans cette voie.

A l’inverse, la Tchéquie a souligné que les limites aux financements verts du nucléaire dans la version actuelle de la taxonomie mettaient en péril le plan de développement de l’électricité du pays, et pourrait menacer la construction programmée de nouveaux réacteurs indispensables à Prague pour atteindre la neutralité carbone.

Pour autant, le texte ne devrait pas connaître de francs bouleversements, du moins selon une déclaration de Mairead McGuinness, commissaire aux Marchés financiers, dans une interview au Frankfurter Allgemeine Zeitung, ce 26 janvier 2022.

« Nous pourrions être en mesure de modifier sur un point ou l’autre notre proposition pour répondre à certaines objections. Mais nous avons vraiment une marge de manœuvre limitée », a-t-elle affirmé.

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Certaines clauses pourraient connaître de légères modifications, mais, de façon presque certaine, gaz naturel et nucléaire seront classées comme « énergies de transition », et donc éligibles pendant un temps limité aux financements verts.

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Une réponse à “Malgré les pressions et les polémiques, le nucléaire devrait rester dans la taxonomie”

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    Louise

    Non seulement le nucléaire a tous les défauts, polluant ‘ rejets dans l’eau des fleuves et des mers, cher( 19 milliard à Flamanville et on espère qu’il ne sera jamais mis en service) , long à construire, extrêmement dangeureux, sans compter les incertitudes sur la sureté et la sécurité.

    Les fleuves qui reçoivent les rejets radioactifs, métaux, produits chimiques etc alimentent les réseaux d’eau potable. Par exemple en Maine et Loire nous avons 30-40 Bq de tritium/l d’eau potable , parfois plus alors que nous devrions être à 1Bq/l sans les cinq centrales en amont. Le tritium passe la barrière placentaire ; lire « le livre blanc du tritium », vous verrez toutes les atteintes au vivant.,
    La France fait fausse route avec le nucléaire car non seulement il n’assure pas notre indépendance mais avec les problèmes géopolitiques, l’uranium sera de plus en plus cher et difficile à obtenir. c’est un puits sans fond.

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1 réflexion au sujet de « Malgré les pressions et les polémiques, le nucléaire devrait rester dans la taxonomie »

  1. Non seulement le nucléaire a tous les défauts, polluant ‘ rejets dans l’eau des fleuves et des mers, cher( 19 milliard à Flamanville et on espère qu’il ne sera jamais mis en service) , long à construire, extrêmement dangeureux, sans compter les incertitudes sur la sureté et la sécurité.

    Les fleuves qui reçoivent les rejets radioactifs, métaux, produits chimiques etc alimentent les réseaux d’eau potable. Par exemple en Maine et Loire nous avons 30-40 Bq de tritium/l d’eau potable , parfois plus alors que nous devrions être à 1Bq/l sans les cinq centrales en amont. Le tritium passe la barrière placentaire ; lire « le livre blanc du tritium », vous verrez toutes les atteintes au vivant.,
    La France fait fausse route avec le nucléaire car non seulement il n’assure pas notre indépendance mais avec les problèmes géopolitiques, l’uranium sera de plus en plus cher et difficile à obtenir. c’est un puits sans fond.

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