Ce 13 janvier 2022, Challenges révèle qu’un accord aurait été trouvé entre General Electric (GE) et EDF pour un rachat par l’énergéticien français de la filière nucléaire du groupe américain. Cette dernière comprend l’ensemble des anciens actifs d’Alstom, dont le site de Belfort où sont produites les turbines Arabelle. Le montant de l’acquisition atteindrait 1,1 milliards d’euros, mais son périmètre demeure inconnu.
EDF va finalement racheter la filière nucléaire de GE, dont le site de Belfort et les turbines Arabelle
Depuis septembre 2021, EDF et GE sont en discussion pour un rachat par l’énergéticien français des anciennes activités nucléaires d’Alstom, acquises en 2015 par le groupe américain, qui cherche désormais à les céder pour redresser une situation économique précaire, afin de se concentrer sur les renouvelables.
Depuis l’annonce de la volonté de GE de revendre ces actifs, qui comprennent notamment le site de Belfort qui produit les turbines Arabelle à destination des centrales nucléaires françaises (et ses 1 400 salariés), le gouvernement français, qui a un droit de veto sur une telle opération, milite pour une solution française, et presse EDF de se porter acquéreur. L’énergéticien avait déjà, de la même façon, racheté Framatome, après le naufrage d’Areva.
Mais Jean-Bernard Levy, le PDG d’EDF, avait mis une condition à l’éventuel rachat de la filière nucléaire de GE : que le gouvernement français passe commande de nouveaux réacteurs nucléaires. Depuis, Emmanuel Macron a confirmé que la France allait construire de nouveaux réacteurs, même si aucune commande officielle n’a encore été actée.
Ce 13 janvier 2022, l’hebdomadaire Challenges annonce que GE et EDF serait parvenu à un accord pour un montant de 1,1 milliards d’euros. L’opération devrait être annoncé début février, lors d’une visite de Larry Culp, PDG de GE, en France. Pour autant, les deux groupes n’auraient pas encore finalisé le périmètre de l’acquisition.
La question cruciale du périmètre d’acquisition
Il paraît certain que Geast, la filiale de GE Steam Power qui gère les ex-activités nucléaires d’Alstom, en particulier la construction des turbines Arabelle, passera dans le giron d’EDF. Mais EDF va-t-il racheter l’ensemble de GE Steam Power, qui regroupe l’ensemble des activités turbines, générateurs électriques et équipements nucléaires de GE ?
GE Steam Power France, qui inclue l’ensemble des activités du site de Belfort, sera-t-il inclus en intégralité dans la transaction ou non ? Cette question est d’ailleurs le principal soucis des syndicats et élus locaux à l’annonce de ce rachat.
Tous sont satisfaits de quitter GE, avec qui les salariés sont en guerre ouverte depuis des mois, entre licenciements et multiplication des jours de grève. Mais l’avenir du site de Belfort leur semble dépendre d’un rachat aussi complet que possible.
« Achetez un périmètre assez large, pour qu’il soit autonome, qu’il puisse avoir des services rémunérateurs qui puissent à la fois payer le fonctionnement de l’entreprise et en plus tout ce qui est recherche et développement« , réclame ainsi à EDF Christian Mougenot, délégué CFDT de GE Steam Power France.
Même son de cloche du coté du maire (LR) de Belfort Damien Meslot : « S’il y a juste la production des turbines à vapeur Arabelle, on aura du mal à atteindre la rentabilité. Si en revanche il y a la partie intégration, maintenance, commerciale, tout cela permettra d’atteindre une bonne rentabilité. Une activité non-rentable étant condamnée à terme, nous voulons donc qu’EDF rachète suffisamment de service pour que l’activité nucléaire de GE soit rentable à long terme », défend l’élu.
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