Depuis un mois, l’ADEME et EDF multiplient les prises de parole autour d’un sujet : la rénovation de l’éclairage public. Le chantier doit s’effectuer au niveau local. Mais c’est pourtant bien un enjeu national en matière de transition énergétique. L’éclairage représente une part de consommation électrique importante. Et il est aussi un poste de dépense lourd pour les communes. Pourtant, la rénovation de l’éclairage public vers des solutions plus économiques et durables tarde à se concrétiser.
Quand les mairies coupent la lumière
Le 26 octobre, le conseil municipal de la commune de Plouzévédé se réunissait. Une des questions à l’ordre du jour était l’éclairage public. Pour cette petite commune du département du Finistère, l’éclairage public coûte cher. Et l’heure est aux économies d’énergie. A l’unanimité, le conseil municipal a donc pris une décision : couper l’éclairage public à titre occasionnel. La mesure devra se limiter à certaines zones. Et les coupures seront de courtes durées. La mesure devrait aussi permettre à la commune de faire des économies sur ses dépenses électriques annuelles.
La situation de Plouzévédé n’a rien d’exceptionnel. En province, les petites et moyennes communes sont nombreuses à prendre la même décision. Si certaines sont motivées par les enjeux écologiques, la plupart effectuent des arbitrages par motivation économique. En effet, EDF estime qu’en moyenne 41% des dépenses en électricité des communes concernent l’éclairage public.
L’ADEME et EDF encouragent la rénovation de l’éclairage public
Début octobre, l’ADEME a publié un guide : Rénover l’éclairage extérieur. Une véritable incitation pour que les communes investissent dans de nouveaux équipements urbains. Et si on en croit le bilan dressé par EDF, la situation est en effet urgente.
L’énergéticien constate que l’éclairage coûte très cher aux collectivités. « Ce poste de dépenses est d’autant plus gourmand dans le budget des collectivités qu’aujourd’hui, nombre d’entre elles sont confrontés au vieillissement des équipements d’éclairage devenus obsolètes et inutilement énergivores. » EDF dresse un constat sans appel : sur les 9,5 millions de points lumineux dans l’Hexagone, 45% ont plus de 25 ans. EDF estime ainsi que la rénovation de l’éclairage public permettrait entre 50% et 75% d’économies d’énergie. Et autant d’économies sur la facture des collectivités. Mais comment mettre ce chantier en œuvre ?
50% d’économies sur la facture électrique à la clé
Les économies estimées par EDF ont de quoi faire rêver. Le rapport d’EDF annonce une baisse possible de 50% sur la facture d’électricité des communes. « Rénover l’éclairage urbain, plutôt que maintenir en état des installations vétustes énergivores, permet de réduire significativement les coûts d’exploitation par des choix de sources, de luminaires, de supports et de cycles d’entretien plus économes. » Une bonne idée sur le papier. Mais la suggestion d’EDF d’investir dans des lampadaires connectés risque de faire tiquer plus d’une commune française. Car nombre d’entre elles n’ont pas les moyens pour ce type de chantier.
Plus de services connectés pour la rénovation de l’éclairage public
« Le réseau d’éclairage public est la porte d’entrée vers la ville intelligente ». La phrase de présentation des services connectés d’EDF pourrait sembler poussive. Elle met pourtant bien en lumière les nombreux enjeux économiques, écologiques et technologiques au coeur de la rénovation de l’éclairage public. En rénovant les infrastructures d’éclairage, les communes ont l’opportunité de faire installer différents types de capteurs. Qu’il s’agisse de capteurs de luminosité, de pollution, ou de trafic, ils permettent de piloter le réseau d’éclairage en temps réel. La transmission des données en temps réel élargit les options pour régler l’éclairage en fonction des conditions extérieures. Il s’agit là d’un outil performant pour mettre en place une mobilité intelligente et durable.
Ce type de solution est déjà déployé. Mais on le trouve principalement dans les grandes agglomérations. Depuis trois ans maintenant, la ville de Clermont-Ferrand est équipée d’un réseau d’éclairage public connecté. Les 16 500 points lumineux de la ville sont pilotés par une seule application. Elle permet d’ajuster l’intensité lumineuse en fonction des besoins. Elle détecte aussi à distance les pannes des lampadaires connectés pour faciliter la maintenance.
Coup de projecteur sur les aides financières par l’ADEME
Si de grandes agglomérations peuvent mobiliser les capitaux nécessaires à la rénovation de leur éclairage public, tel n’est pas le cas des petites et moyennes communes. L’ADEME a bien conscience de ce frein. Et elle tente d’encourager les collectivités en communiquant sur les aides financières disponibles. Dans son guide « Rénover l’éclairage extérieur », elle dresse la liste des aides disponibles. L’ADEME cible notamment les certificats d’Economies d’Energies et les fonds de concours. Mais l’Agence met aussi l’accent sur l’utilité de la taxe communale sur la consommation finale d’électricité pour aider au financement des travaux. Mais ces leviers financiers seront-ils suffisants pour encourager les collectivités locales ?
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