Réchauffement climatique : dans le monde, seule la Gambie est dans les clous de l'accord de Paris - L'EnerGeek

Réchauffement climatique : dans le monde, seule la Gambie est dans les clous de l’accord de Paris

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A moins de deux mois de la COP26 de Glasgow, à l’importance sans doute déjà décisive, l’ONG Climate Action Tracker publie, ce 16 septembre 2021, un bilan des politiques climatiques mises en œuvre par 35 pays et l’Union Européenne, en terme de mesures effectives et d’objectifs. Or, un seul suit la trajectoire d’un réchauffement climatique sous les 1,5°C à la fin du siècle, comme promis par l’accord de Paris : la Gambie – qui représente 0,0016% des émissions mondiales de CO2 en 2019 ! Union Européenne et Etats-Unis sont classés dans les politiques “insuffisantes”, Chine et Inde dans les “hautement insuffisantes”, la Russie dans les “critiquement insuffisantes”.

Les politiques mondiales sont aujourd’hui insuffisantes pour maintenir le réchauffement climatique sous les 1,5°C

La COP26 se tiendra début novembre 2021 à Glasgow, au Royaume-Uni. Reportée d’un an pour cause de pandémie de Covid-19 (elle aura donc lieu deux ans après la COP25) son importance n’en est que plus cruciale. C’est en effet à cette échéance que les différents Etats signataires de l’Accord de Paris doivent présenter leurs feuilles de route pour tenir l’objectif mondial de limiter le réchauffement climatique sous les 1,5°C.

Mais, alors même que les signaux d’alarme se multiplient, tant par la fréquence des phénomènes climatiques extrêmes que via des études toujours plus accablantes sur l’urgence à agir, comme le dernier grand rapport du Giec, les politiques des Etats du monde demeurent drastiquement insuffisantes.

C’est la conclusion de la dernière analyse de l’ONG Climate Action Tracker, publiée ce 16 septembre 2021. L’étude porte sur 35 pays du monde ainsi que l’Union Européenne dans son ensemble. L’analyse inclue certes des « petits » pays en terme de taille et d’émission de CO2 (Nepal, Singapour, Costa Rica, Ethiopie…), mais tous les plus gros pollueurs sont là aussi. Au total, les Etats pris en compte représentent 80% des émissions mondiales.

L’ONG a ensuite classé ces différents Etats en fonction de l’adéquation entre, d’une part, les mesures prises et les objectifs ayant force de loi sur l’urgence climatique, et, d’autre part, la nécessité de ne pas dépasser un réchauffement climatique de 1,5°C depuis l’ère pré-industrielle.

Réchauffement climatique : pour respecter l’accord de Paris, l’échéance de 2030 est la plus stratégique

Au final, un seul Etat passe le test de Climate Action Tracker, et disposerait donc d’une politique compatible avec l’Accord de Paris, la Gambie. Soit un pays ayant émis 592 000 tonnes de CO2 en 2019. Soit… 0,0016% des 36,8 milliards de tonnes d’émissions mondiales liées à la combustions des énergies fossiles et à la fabrication du ciment…

Suivent ensuite les pays aux politiques « presque suffisantes ». Le Royaume-Uni y est le seul pollueur de très grande importance, aux cotés du Maroc, du Nigeria ou du Kenya. Les Etats-Unis et l’Union Européenne mènent le groupe des pays aux politiques jugées « insuffisantes » – même si le rapport salue le fait que ces deux géants ont récemment opté pour des politiques beaucoup plus ambitieuses. On retrouve aussi dans ce groupe le Japon, la Norvège, l’Afrique du Sud ou le Chili.

La Chine, devenu depuis plusieurs années le plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre (27% du total), mène, selon Climate Action Tracker, une politique de réduction carbone « hautement insuffisante », tout comme plusieurs autres géants démographiques ou économiques, comme l’Inde, le Brésil, l’Australie, la Corée du Sud, l’Indonésie ou le Mexique. L’ONG pointe enfin cinq Etats aux politiques « critiquement insuffisantes ». La Russie est en tête de ces mauvais élèves, aux cotés de l’Iran, de l’Arabie Saoudite, de la Thaïlande et de Singapour.

Climate Action Tracker insiste par ailleurs sur la nécessité d’agir vite, à échéance courte ou moyenne. En effet, si de très nombreux pays se sont donnés un objectif de neutralité carbone en 2050, « l’échéance la plus importante est celle de 2030, date à laquelle les émissions globales doivent avoir été réduites de 50 %. Les gouvernements sont mal partis pour l’atteindre », critique le rapport.

Le texte souligne d’ailleurs que de trop nombreux objectifs de neutralité carbone sont flous et vagues. Or, et c’est tout l’enjeu de la prochaine COP, le monde a besoin d’objectifs à court terme, précis, clair et contraignants.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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