Ce lundi 30 août 2021, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a annoncé que le dernier pays du monde à commercialiser de l’essence au plomb, l’Algérie, avait épuisé ses derniers stocks. Le PNUE profite de cette annonce pour rappeler les ravages de la pollution liée à la combustion de l’essence dans le monde, tant sur la santé humaine que sur le changement climatique.
Le PNUE annonce que l’humanité a (enfin) cessé d’utiliser de l’essence au plomb
Trois semaines après la publication du très alarmant dernier rapport du Giec sur le climat, le PNUE a annoncé, ce 30 août 2021, la fin de la commercialisation de l’essence au plomb dans le monde, le dernier pays à proposer ce carburant hautement polluant, l’Algérie, ayant épuisé ses stocks le mois dernier.
« L’application réussie de l’interdiction de l’essence au plomb constitue une étape majeure pour la santé dans le monde et pour notre environnement », a commenté Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE.
Il a fallu plus de 20 ans pour que l'essence au plomb soit éliminée à travers le monde.
Voici comment cela s'est passé ⤵️https://t.co/cPboyqcYmB
— Programme des Nations Unies pour l’environnement (@UNEP_Francais) August 31, 2021
Le PNUE avait lancé un grande campagne mondiale visant à mettre fin à l’utilisation de l’essence au plomb en 2002. A cette date, ce carburant, responsable de morts prématurées, de graves dommages sur la santé et d’une pollution de l’air et des sols bien supérieure aux carburants sans plomb, était encore utilisé dans une centaine de pays dans le monde, essentiellement des pays à faibles revenus.
Les premières études démontrant la toxicité de l’essence au plomb remontent à 1924, mais, dans les années 1970, la quasi-totalité de l’essence commercialisée utilisait encore ce dangereux additif. La lutte a été lente et progressive, mais l’ONU a fini par obtenir une interdiction dans le monde entier.
Les transports pèsent un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre de l’énergie
Le rapport du PNUE élargit ensuite le point de vue à la lutte actuelle contre le changement climatique et notamment contre l’utilisation des combustibles fossiles, notamment pour la traction automobile. Les Nations Unies rappellent ainsi que « le secteur des transports est responsable de près d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à l’énergie et devrait augmenter d’un tiers d’ici 2050 », avec plus de 1,2 milliards de nouveaux véhicules mis sur le marché d’ici cette échéance.
Le PNUE pointe en particulier la vente de véhicules d’occasion vers des pays à faibles revenus et venant d’Europe, des Etats-Unis ou du Japon, car ils ne correspondent plus aux normes sanitaires de ces pays – une pratique à abandonner au plus vite selon les responsables onusiens.
Le PNUE rappelle aussi que l’abandon de composants hautement polluants, outre ses effets positifs d’un point de vue climatique, permet d’améliorer la santé humaine, et réduit ainsi considérablement les dépenses de santé mondiale. Le rapport estime notamment que continuer d’utiliser l’essence au plomb aurait occasionné des dépenses supplémentaires mondiales estimées à 2 440 milliards de dollars (2 034 milliards d’euros).
« Si nous pouvons éliminer progressivement l’un des combustibles polluants les plus dangereux du XXe siècle, nous pouvons éliminer absolument tous les combustibles fossiles », a conclu, optimiste, Inger Andersen.
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