Depuis le début du XXIe siècle, la mobilité verte est au cœur des préoccupations environnementales et le gouvernement en fait une priorité en multipliant les aides, telles que le bonus écologique, pour inciter les Français à passer le cap. Néanmoins, si les véhicules électriques se posent comme l’alternative de demain, leur coût reste toujours un frein majeur pour leur adoption, tout comme leur autonomie. En effet, les voitures électriques ne représentent que 13,6 % des véhicules achetés en France en 2023.
Dans ce contexte, le rétrofit électrique émerge comme une option séduisante : il consiste à « remplacer le moteur thermique et le réservoir d’une voiture par un moteur électrique et une batterie ». Mais là aussi, il y a un blocage. Malgré un cadre législatif français favorable depuis 2020, la popularité du rétrofit reste limitée, principalement en raison de son prix qui commence à 5.000 euros (aides déduites) pour une voiture citadine et peut vite grimper à plusieurs dizaines de milliers d’euros pour une voiture plus puissante.
Le concept REVR, conçu par le jeune Alexander Burton, étudiant à l’université RMIT en Australie pourrait révolutionner le rétrofit électrique. Sa proposition est audacieuse : transformer un véhicule thermique en hybride pour 3000 euros et en quelques minutes seulement ! La principale innovation du kit rétrofit REVR réside dans sa méthode d’installation. En effet, le kit REVR s’ajoute sur les roues et le disque à frein du véhicule, ce qui, à la différence des kits rétrofits existants, n’oblige pas le propriétaire à changer le moteur thermique pour un moteur électrique, ni la boîte de vitesse ou la transmission. Un autre avantage notable du REVR, il peut être installé sur toutes les roues du véhicule, ses performances pourraient donc être du même ordre voire même supérieures à celles des voitures thermiques comme le soulignent nos confrères de neozone. L’invention de Burton n’a pas manqué d’attirer l’attention. Il a d’ailleurs été récompensé par le prix de l’innovation James-Dyson. Mais au-delà de la reconnaissance, c’est tout le potentiel de transformation du marché automobile qui se dessine. Le REVR pourrait donner un nouvel élan au marché de l’occasion, contribuant ainsi à une mobilité plus respectueuse de l’environnement.
Toutefois, l’horizon n’est pas totalement dégagé pour ce kit révolutionnaire. En France, l’homologation pourrait poser problème, notamment parce que le dispositif s’installe directement sur les roues. De plus, la législation actuelle ne reconnaît que les transformations en hybrides à partir de moteurs entièrement électriques. Reste à voir si ce projet, porté par l’ambition d’un jeune inventeur souhaitant « équiper un million de voitures thermiques avec son rétrofit REVR », parviendra à séduire les investisseurs et s’imposer sur un marché en pleine évolution et à répondre aux enjeux écologiques majeurs de notre époque.