Pratiquement deux ans jour pour jour après le black-out du 9 août 2019, le Royaume-Uni a mis en service, ce 10 août 2021, une batterie mixte (combinant des cellules lithium-ion type NMC et des cellules LFP) d’une puissance de 100 MW et d’une capacité de stockage de 100 MWh, à Minety, dans le Sud-Ouest du pays. Elle permettra de renforcer la réserve primaire et assurer la stabilité de son réseau électrique.
Le Royaume-Uni a mis en service, ce 10 août 2021, une nouvelle batterie pour renforcer sa réserve primaire d’électricité, et assurer une meilleure stabilité à son réseau électrique. Cette batterie est installée à Minety, dans le Sud-Ouest du pays. D’une puissance de 100 MW, elle permet le stockage de 100 MWh d’électricité.
Construite par la société chinoise Sungrow, cette batterie s’appuie sur une technologie mixte. Elle utilise en effet à la fois des cellules Lithium-ion de type NMC (Nickel, Manganèse, Cobalt), réputées pour leur grande densité énergétique, qui permet de fournir de l’électricité sur une plus longue période, et des cellules LFP (Lithium Fer Phosphate), qui profitent, elles, d’une grande densité de puissance, qui permet de délivrer une forte puissance électrique en peu de temps.
L’ensemble permet d’obtenir une batterie pouvant répondre à de nombreux besoins de régulation du réseau électrique. Elle offre en particulier un temps de réponse de moins d’une seconde, ce qui en fait la batterie la plus performante du réseau électrique britannique.
La batterie de Minety correspond parfaitement au nouveau cahier des charges britanniques pour les systèmes de régulation de fréquence sur le réseau électrique. Elle est la tête de pont des solutions développées pour éviter de voir se reproduire le black-out du 9 août 2019.
Pour rappel, pour que la fréquence de tension d’un réseau électrique reste stable, il faut que la production et la consommation d’électricité soient, en permanence, équivalentes. Ce 9 août 2019, à 16h52, la foudre frappe la ligne de transport du circuit nord de Londres Eaton Socon-Wymondley Main.
Ce coup de foudre provoque la mise en sécurité de plusieurs unités de production. D’abord des petites unités solaires et thermiques, qui disjonctent, pour une perte totale de 500 MW. Ensuite, deux importantes centrales électriques sont contraintes de réduire drastiquement leur production. La centrale au gaz de Little Barford, d’une puissance de 740 MW, enregistre une perte de 641 MW au total. Le parc éolien offshore de Horsnsea, d’une puissance installée de 1 200 MW et qui fournit, à cet instant, une puissance de 799 MW au réseau, tombe d’un coup à 62 MW.
En tout, ce sont 1 378 MW qui manquent au réseau électrique britannique à cet instant. Or, la réserve primaire est à ce moment de « seulement » 1 000 MW, dont 475 MW de batteries de stockage. Malgré le recours à cette réserve, à 16h53 et 49 secondes, la fréquence sur le réseau tombe à 48,8 Hz (au lieu de 50 Hz), en dessous de la limite acceptable de 49,5 Hz-50,5 Hz.
Pour éviter de graves dysfonctionnement sur le réseau et des lésions irréversibles à de nombreux équipements, le système de sécurité secondaire se met en marche, et déconnecte automatiquement 5 % des clients du réseau électrique pour rectifier immédiatement la fréquence.
A 16h57, la fréquence est restaurée sur le réseau de National Grid. Dès 17h06, les distributeurs reconnectent les clients. A 17h37, l’électricité est revenue partout. La perturbation sur le réseau ferré sera bien plus importante. Les coupures ont provoqué, par effet accordéon, des blocages qui dureront plusieurs heures dans les gares du Sud-Est de l’Angleterre. La batterie de Minety devrait éviter un nouveau black-out d’une telle ampleur.