Durant le sommet pour le climat des Nations Unies, ce samedi 12 décembre 2020, le premier ministre du Royaume-Uni, Boris Johnson, a confirmé que son pays cesserait de financer les exploitations d’énergies fossiles à l’étranger. Il s’agit de la première grande puissance mondiale à faire une telle annonce.
Boris Johnson confirme que le Royaume-Uni ne financera plus les énergies fossiles à l’étranger
A un an de la COP26, à Glasgow, décalée d’un an à cause de la crise sanitaire, se tenait, ce samedi 12 décembre 2020, le très attendu sommet virtuel sur le climat de l’ONU, qui réunissait les principaux chefs d’Etat du monde.
Pour autant, même si le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé « les responsables du monde à déclarer l’état d’urgence climatique dans leur pays jusqu’à ce que la neutralité carbone soit atteinte », peu de nouvelles mesures concrètes à court terme ont été annoncées. Les principaux engagements demeurent de réductions d’émissions d’ici 2030 ou une neutralité carbone à horizon 2050 ou 2060.
Le Royaume-Uni s’est toutefois distingué par la déclaration de son premier ministre, Boris Johnson : il a annoncé que le pays allait arrêter « dès que possible » de soutenir financièrement des projets d’énergies fossiles à l’étranger, notamment par le biais de l’aide au développement, du financement des exportations et de la promotion commerciale. Il s’agit de la première grande puissance industrielle à prendre un tel engagement. Le premier ministre a concédé des « exceptions très limitées » pour les centrales électriques au gaz dans le cadre de « paramètres stricts » en accord avec l’accord de Paris.
« En prenant aujourd’hui des mesures ambitieuses et décisives, nous créerons les emplois de demain, nous favoriserons la reprise après l’épidémie de coronavirus et nous protégerons notre belle planète pour les générations à venir », a ainsi affirmé Boris Johnson.
Boris Johnson a par ailleurs déclaré que le Royaume-Uni ambitionnait de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 68% d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990 – l’Union Européenne s’est mis d’accord sur une baisse de 55% ce vendredi 11 décembre.
Le financement des énergies fossiles, question centrale de la lutte contre le changement climatique
La veille, le Parlement et le Conseil Européen avait conclu un accord provisoire excluant les énergies fossiles du Fonds pour une transition juste. Doté de 17 milliards d’euros sur la période 2021-2027, ce fonds financera donc exclusivement les énergies renouvelables (EnR), les technologies de stockage de l’énergie, l’efficacité énergétique, la production de chaleur par le chauffage urbain basé sur les EnR, ainsi que la mobilité « intelligente et durable ».
Ces annonces surviennent alors que 18 ONG mondiales viennent de dénoncer l’investissement de 1 600 milliards de dollars de la finance mondiale vers les projets d’énergies fossiles sur la période 2016-2020, postérieure à l’Accord de Paris. Ces nouveaux projets vont générer 175 gigatonnes d’émissions de gaz à effets de serre supplémentaires. Soit 50% des émissions « autorisées » pour limiter le réchauffement climatique sour les 1,5°C.
Les plus gros investisseurs sont, coté entreprises, BlackRock et Vanguard, coté banques, CitiGroup, Bank of America et JPMorgan Chase. A eux cinq, ces groupes, tous américains, ont ainsi financé pour plus de 500 milliards de dollars d’énergies fossiles en 5 ans.
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