Production d’énergies fossiles : les Nations Unies tirent le signal d’alarme

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Un rapport du PNUE, publié ce mercredi 2 décembre 2020, révèle que les projets en cours devraient conduire à une ...

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Production d’énergies fossiles : les Nations Unies tirent le signal d’alarme - © L'EnerGeek

Un rapport du PNUE, publié ce mercredi 2 décembre 2020, révèle que les projets en cours devraient conduire à une hausse annuelle de 2% de la production de charbon, pétrole et gaz naturel d’ici 2030 – alors qu’une baisse de 6% serait nécessaire pour rester sous les 1,5°C de réchauffement climatique. Les Nations Unies appellent donc les Etats du monde entier à infléchir fortement leurs politiques énergétiques, dès 2021, et à verdir leurs plans de relance.

Les énergies fossiles vers une hausse annuelle de 6% d’ici 2030

« Les conclusions de ce rapport montrent clairement que 2020 ne peut pas être l’année où rien ne change, elle doit être l’année où tout se change« . C’est par ces mots que Will Nichols, responsable de la recherche sur l’environnement et le changement climatique chez Verisk Maplecroft, commente le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), publié ce 2 décembre 2020.

Le texte se penche sur les prévisions de production d’énergies fossiles dans le monde d’ici 2030, et les compare à la trajectoire pour limiter le réchauffement climatique sous les 1,5°C. Pour tenir les engagements de l’Accord de Paris, il faudrait que la production d’énergies fossiles baisse de 6% par an d’ici 2030, (-11% pour le charbon, – 4% pour le pétrole et -3% pour le gaz naturel).

Or, les expets du PNUE annoncent que, si tous les projets programmés sont menés à bien, la production mondiale d’énergies fossiles devraient croître de 2% par an d’ici 2030. « Nos recherches montrent clairement que nous serons confrontés à de graves perturbations climatiques si les pays continuent à produire des combustibles fossiles aux niveaux actuels, sans parler de leurs augmentations prévues », alarme Michael Lazarus, directeur du Stockholm Environment Institute, auteur principal du rapport.

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Certes, la production d’énergies fossiles devraient bien diminuer de 7% en 2020, à cause de la situation sanitaire, mais tout porte à croire que cette année ne marquera pas de tournant décisif. En effet, les plans de relance, dans leurs états actuels, devraient accentuer les tendances des politiques énergétiques menés par les Etats. Ceux qui subventionnaient déjà les hydrocarbures devraient augmenter encore leur soutien ; ceux qui avaient déjà entamé leur transition énergétique devraient, au contraire, renforcer leurs investissements dans les renouvelables.

Energies fossiles : les Nations Unies montent au créneau

Reste qu’au niveau mondial, le bilan de ces plans de relance penche davantage vers le brun que vers le vert. Selon un groupe d’ONG, au 2 décembre 2020, l’ensemble des gouvernements du G20 auraient déjà engagé plus de 250 milliards de dollars vers des secteurs liés aux énergies fossiles (compagnies aériennes, constructeurs automobiles…). En face, les énergies propres n’ont reçu que 166 milliards de dollars.

Certes, l’industrie automobile devraient investir une partie des sommes reçues dans la transition vers la mobilité électrique, on peut aussi espérer que les compagnies aériennes renforceront les recherches vers un transport aérien plus propre. Mais l’écart est trop important pour envoyer des signaux encourageants.

Face à cette situation particulièrement inquiétante, les Nations Unies oscillent entre colère et volonté de réveiller les consciences sur les énergies fossiles. Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE, appelle ainsi les gouvernements à « saisir l’occasion » pour « reconstruire en mieux, pour un avenir plus juste, plus durable et plus résistant aux chocs futurs ».

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Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, est beaucoup plus virulent : « L’humanité fait la guerre à la nature, c’est suicidaire », tonne-t-il, tout en réclamant que le sommet du 12 décembre, pour les cinquième anniversaire de l’Accord de Paris, soit l’occasion d’un véritable changement de paradigme mondial.

« Il est temps de mettre un prix au carbone, de cesser progressivement de financer et immédiatement de subventionner les énergies fossiles, et d’arrêter de construire de nouvelles centrales au charbon », a ainsi réclamé Antonio Guterres dans un tweet.

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