L’OCDE et l’AIE plaident pour la fin des subventions aux énergies fossiles

Publié le

Écrit par :

La Rédaction

Temps de lecture: 3 minutes

Dans un rapport conjoint publié en juin dernier, l’OCDE et l’AIE réaffirment leur soutien à la transition énergétique. Elles enjoignent ...

L'OCDE et l'AIE plaident pour la fin des subventions publiques aux énergies fossiles

Dans un rapport conjoint publié en juin dernier, l’OCDE et l’AIE réaffirment leur soutien à la transition énergétique. Elles enjoignent les états à stopper leurs subventions aux énergies fossiles. D’après les deux organisations mondiales, le prix bas actuel du pétrole est une opportunité à saisir pour reporter les investissements sur les énergies vertes.

La crise sanitaire liée au COVID-19 peut-elle représenter une opportunité pour la transition énergétique ? L’OCDE et l’AIE semblent le penser. Le 5 juin dernier, les deux organisations mondiales ont publié un rapport conjoint sur la croissance verte et le développement durable. Leur opinion est sans appel : « Les gouvernements devraient profiter des actions de relance post-COVID-19 pour éliminer le soutien aux énergies fossiles. » Au lendemain du déconfinement, les gouvernements ont été nombreux à annoncer des plans de relance. L’OCDE et l’AIE voient là l’occasion d’opérer un virage radical dans la stratégie des investissements pour l’énergie. Le contexte est d’autant plus favorable que les prix du pétrole ont atteint des niveaux exceptionnellement bas.

Subventions publiques aux énergies fossiles : 582 Md$ en 2019

Dans leur rapport, l’AIE et l’OCDE se fondent sur les chiffres des soutiens publics de 2019 et la tendance du premier semestre 2020. Le rapport précise qu’en 2019, le soutien public aux énergies fossiles était de 582 milliards de dollars dans les 77 pays observés. Certes, ce montant est en baisse par rapport à 2018. La baisse du cours du pétrole avait déjà permis la baisse des soutiens alloués par les pouvoirs publics. Mais cette baisse était loin d’être homogène. Dans 44 des pays observés, les investissements pour le soutien des énergies fossiles avaient au contraire augmenté de 38% en moyenne.

Le plus lu  Le mix électrique de Madagascar

Concrètement, l’argent public couvre la production des énergies fossiles (via des avantages fiscaux et des investissements dans les entreprises), mais aussi la consommation grâce à des subventions. Ces dernières sont particulièrement pointées du doigt par le rapport de l’OCDE et de l’AIE. Le rapport souligne que « les subventions aux énergies fossiles ne sont pas un moyen efficace de soutenir les ménages à bas revenu, comparées à des allocations ciblées, et elles tendent à favoriser les ménages aisés qui consomment plus d’énergie ». Les experts estiment également qu’elles encouragent la consommation d’énergies fossiles.

Subventions aux énergies fossiles : la production et les transports mis en cause

Le rapport se montre aussi critique envers le soutien pour la production d’énergies fossiles. Il rappelle qu’en 2019, les états on consacré 54 milliards de dollars pour soutenir la production de gaz, de pétrole ou de charbon. Soit un tiers du budget global de soutien aux énergies fossiles. Plus inquiétant, ce chiffre est en hausse par rapport à l’année précédente. En effet, en 2018 la production d’énergies fossiles n’avait bénéficié que de 39% des subventions gouvernementales. Il semblerait que la chute des cours mondiaux du pétrole ait amené les états à intervenir encore plus en faveur des énergies fossiles. Le rapport pointe notamment du doigt les ressources budgétaires consacrées au désendettement d’entreprises.

Le secteur des transports est l’autre grand bénéficiaire des soutiens gouvernementaux. A égalité avec la production d’énergies fossiles, il pèse pour 54 milliards de dollars. Une part qui reste stable par rapport à 2018.

Réorienter les subventions des énergies fossiles vers les énergies vertes

Angel Gurria, le secrétaire général de l’OCDE, dresse un constat sans appel. Il affirme : « Utiliser l’argent public pour subventionner les énergies fossiles est inefficace et ces aides aggravent les émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l’air. Si notre tout premier souci aujourd’hui doit être d’aider les économies et les sociétés à traverser la crise du COVID-19, nous devons saisir cette occasion pour réformer les subventions et employer les fonds publics de la façon qui bénéficiera aux gens et à la planète. »

Le plus lu  Industrie, transport, énergie : qui est le plus émetteur de particules fines ?

Fatih Birol, le directeur exécutif de l’AIE, joint sa voix à cette analyse. Il précise : « Le faible niveau des prix des énergies fossiles aujourd’hui offre aux pays une occasion en or d’éliminer progressivement les subventions à la consommation. A l’heure où les pouvoirs publics cherchent à doper l’emploi et à préparer un avenir meilleur et plus résilient, il est essentiel d’éviter les distorsions du marché qui favorisent les technologies polluantes et inefficaces. »

Laissez un commentaire

Vous aimez cet article ? Partagez !

Avatar
À propos de l'auteur :
La Rédaction

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.