Washington vient d’annoncer son intention de lever son opposition au gazoduc Nord Stream 2. Le projet russe, soutenu par l’Allemagne, faisait l’objet de sanctions américaines depuis décembre 2019. Désormais relancé, il devrait finalement entrer en exploitation avant la fin de l’année 2021. Une bonne nouvelle qui s’accompagne d’un constat inquiétant sur la dépendance énergétique que l’Europe entretient avec la Russie.
L’horizon se dégage enfin pour le futur gazoduc russo-européen. Le projet Nord Stream 2 doit relier la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique pour approvisionner l’Europe en gaz. Mais depuis son lancement, le projet a rencontré de nombreuses oppositions. Les Etats-Unis de Donald Trump n’avaient pas manqué de faire entendre leur mécontentement. Le renforcement du partenariat stratégique entre l’Europe et la Russie n’était pas vu d’un bon œil. A un niveau plus discret, le projet n’a jamais beaucoup enthousiasmé Paris. La France craint une dépendance trop forte de l’Union Européenne envers la Russie pour répondre à ses besoins en gaz.
Au plus fort de la crise, en décembre 2019, les Etats-Unis avaient décidé de sanctions financières contre les entreprises parties prenantes du projet Nord Stream 2. Et pendant la campagne présidentielle, Joe Biden comme Donald Trump étaient bien décidé à maintenir la pression pour contrer le projet. La résolution va finalement rester lettre morte.
Les Etats-Unis changent d’avis sur Nord Stream 2
En début de semaine, plusieurs pays, dont les Etats-Unis et la Russie, avaient rendez-vous pour le Conseil de l’Arctique. L’occasion pour les chefs de la diplomatie américaine et russe de s’entretenir sur le projet Nord Stream 2. Et contre toute attente, cette rencontre a débouché sur un revirement des Etats-Unis. Washington a décidé de lever les sanctions économiques sur le chantier du gazoduc. Un revirement d’autant plus surprenant que le Congrès américain avait récemment voté en faveur d’un renforcement de ces sanctions.
Mais Joe Biden en a décidé autrement. Le président démocrate est soucieux de reconstruire une relation stable avec l’Europe, et plus particulièrement avec l’Allemagne. Or l’Allemagne est un des principaux artisans du projet de gazoduc, qui doit déboucher sur son territoire. Si les Etats-Unis lèvent les sanctions, la Maison Blanche a déjà fait savoir qu’elle conservait une opposition de principe au projet. Washington voit d’un mauvais œil le développement de toutes relations entre la Russie et l’Europe. Et la question de l’approvisionnement énergétique de l’Union Européenne est particulièrement sensible.
Quel impact pour la construction du gazoduc ?
Malgré les sanctions américaines, le chantier du gazoduc n’a jamais été stoppé. En revanche, il a accumulé un retard significatif. En décembre 2019, Berlin estimait que le gazoduc serait achevé en retard, courant 2020. Un an plus tard, il n’est toujours pas fini mais le plus gros du chantier est achevé. Sur le projet de tracé initial, il ne reste que 10% du gazoduc à construire. Les derniers raccordements seront déployés dans les prochains mois, dans les eaux danoises et allemandes, avec la partie sous-marine du futur gazoduc.
D’après les premières déclarations russes, le gazoduc Nord Stream 2 pourrait entrer en fonction dès la rentrée 2021. Il permettra alors d’alimenter l’Europe avec 55 milliards de m3 de gaz par an. Cela représente environ 11% de la consommation européenne sur un an. Malgré cette bonne nouvelle, la facture risque d’être importante pour les acteurs du projet. Initialement prévu pour un budget de 9,5 milliards d’euros, le gazoduc a dépassé ce montant à cause des retards accumulés.
Le gaz russe se répand en Europe
En 2018, 40,4% des importations de gaz naturel de l’Union Européenne provenaient de Russie. 11% du gaz importé était transporté via le gazoduc Nord Stream 1. Et puisque l’UE importait aussi 29,8% de son pétrole depuis la Russie, la question d’une dépendance peut effectivement sembler légitime. La Russie est le pays qui exporte le plus d’énergie vers l’Europe. Et ses ambitions sont importantes.
La Russie va confortablement augmenter ses exportations gazières en Europe grâce à Nord Stream 2. Gazprom, l’entreprise russe qui extrait le pétrole et l’exporte en Europe, gère les deux gazoducs Nord Stream. Et elle s’est déjà lancée dans un troisième projet de gazoduc, cette fois orienté vers le sud de l’Europe et les Balkans. Le projet de gazoduc Turkish Stream fait transiter le gaz russe par la Turquie pour atteindre l’Autriche et desservir plusieurs pays de la zone. Il est entré en exploitation en janvier dernier, et devrait permettre d’acheminer 31,5 milliards de m3 de gaz russe.
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Mais pourquoi l’Europe (qui ne jure que par les ENRi ces derniers temps et qui promets d’être neutre en carbone d’ici 2050) a t-elle besoin du gaz russe ?
La sortie prochaine du nucléaire de la Belgique et de l’Allemagne donne un 1er élément de réponse.
Mais surtout, ces pays qui sont globalement plat, ne pourront pas compter sur l’hydro-électricité pour pallier à l’intermittence des ENRi.
Donc, c’est avec les centrales à gaz, biberonnée au gaz russe, qu’ils solutionnerons à la fois la sortie du nucléaire / charbon et la gestion de l’intermittence des ENRi.
Cela conduira inévitablement à augmenter les émissions de GES , mais chez les écolos bobos, qui s’en préoccupe ?
l’Europe devrait promouvoir la production d’électricité à partir de l’eau ( de mer si possible)
1- production d’hydrogène par métaux réducteurs :
2Mg + 2H2O = 2MgO + 2H2 – 630Kj dont 189Kj électrique pour besoins internes
développé par le professeur Takashi Yabe Université de Tokyo pour alimenter des voitures!!
2- 2H2 + 2O2 = 2H2O – 480Kj centrale CCG de Bouchain rendement 60% ou 288Kj électriques
3- Régénération de Mg par torche plasma à 1200°C : développé par les chinois
2 MgO + 2H2 = 2Mg + 2H2O + 720Kj
Si + 2H2O= SiO2 + 2H2
Electricité décarbonée, dénucléarisée mais avant tout INDEPENDANCE ENERGETIQUE
F. ABSIL
l’Europe devrait promouvoir la production d’électricité à partir de l’eau ( de mer si possible)
1- production d’hydrogène par métaux réducteurs :
2Mg + 2H2O = 2MgO + 2H2 – 630Kj dont 189Kj électrique pour besoins internes
développé par le professeur Takashi Yabe Université de Tokyo pour alimenter des voitures!!
2- 2H2 + 2O2 = 2H2O – 480Kj centrale CCG de Bouchain rendement 60% ou 288Kj électriques
3- Régénération de Mg par torche plasma à 1200°C : développé par les chinois
2 MgO + 2H2 = 2Mg + 2H2O + 720Kj alimenté par (1)
Si + 2H2O= SiO2 + 2H2 – 430Kj
Electricité décarbonée, dénucléarisée mais avant tout INDEPENDANCE ENERGETIQUE
F. ABSIL