La nouvelle directrice générale d’Engie, Catherine MacGregor, a fait le point, ce 18 mai 2021, sur les activités et l’avenir du groupe. Recul des hydrocarbures et développement des renouvelables sont à l’honneur. Sur le délicat sujet du nucléaire belge, elle a affirmé que plus le temps passait sans décision de l’exécutif, plus la probabilité d’un arrêt des 7 réacteurs pilotés par Engie en Belgique en 2025 s’accroit…
Pour Engie, le nucléaire en Belgique ne devrait pas être prolongé au-delà de 2025
Catherine McGregor a été nommée à l’automne 2020 directrice générale d’Engie, en remplacement d’Isabelle Kocher, pour accompagner la mutation du géant du gaz naturel vers les renouvelables, et elle a pris ses fonctions le 1er janvier 2021. Ce 18 mai 2021, elle a fait le point sur la situation du groupe, ses projets et son avenir.
Elle s’est notamment exprimé sur l’épineuse question de l’avenir du nucléaire en Belgique. C’est en effet Engie qui exploite les deux centrales belges en activité, à Doel et à Tihange, pour un total de sept réacteurs en activité. Catherine McGregor a d’abord confirmé le calendrier de fermeture de deux de ces sept réacteurs, Doel 3 en octobre 2022, Tihange 2 en février 2023.
Elle a ensuite confirmé que les chances que la Belgique poursuive son programme nucléaire s’amenuisaient de jour en jour. Le gouvernement fédéral belge a annoncé qu’il se prononcerait en novembre 2021 sur la prolongation de Doel 4 et Tihange 3 au-delà de 2025. Or, Engie a déclaré à de nombreuses reprises que, pour que les centrales soient prêtes à produire de l’électricité pour l’hiver 2025-2026, la décision devait être prise au plus tard en novembre 2020, afin d’avoir le temps d’effectuer les travaux nécessaires.
Dès lors, Engie part du principe que, en l’absence de décision, la prolongation n’aura pas lieu. A la question de savoir comment Engie réagirait si le gouvernement décidait finalement de prolonger la durée de vie des centrales à la fin de l’automne 2021, Catherine McGregor répond : « Notre décision n’a pas changé. En février, nous avions dit que notre scénario de travail était qu’il n’y aurait pas de prolongation. Nous sommes maintenant en mai. Plus le temps avance, plus la probabilité d’une prolongation du nucléaire baisse ».
Un objectif de zéro émission carbone en 2045, une sortie du charbon entre 2025 et 2027
La directrice générale d’Engie a également présenté les grandes orientations du groupe, notamment sa transition accélérée vers les renouvelables. Engie a d’ailleurs confirmé, ce même 18 mai, dans un communiqué, qu’il s’engageait sur un objectif « net zéro carbone » à l’horizon 2045 sur tous les scopes, c’est-à-dire en prenant aussi en compte les effets indirects de son activité.
Le groupe compte par ailleurs se séparer à terme de Bright, sa filiale dédiée aux activités de service : sont concernées les activités d’installations électriques, chauffage, ventilation et climatisation ainsi que les services liés à l’information et la communication. L’ensemble est valorisé entre 12 et 13 milliards d’euros, pour 74 000 salariés, dont 28 000 en France.
Plus globalement, sur la période 2021-2023, Engie vise entre 9 et 10 milliards de cessions, et entre 15 et 16 milliards d’investissement de croissance, dont 45% vers les renouvelables. Le groupe a par ailleurs précisé les modalités de sa sortie du charbon, programmée pour 2025 en Europe et 2027 dans le monde. Engie s’appuiera sur cet ordre de sortie : fermeture, conversion et cession. Cette dernière solution « n’est envisagée que dans les cas où les autres options ne sont pas possibles » (par exemple quand la fermeture d’une centrale au charbon risquerait de provoquer un black-out dans un pays ou une région).
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