Le nucléaire belge sous pression, contribue au succès d'ENGIE

Le nucléaire belge sous pression, contribue au succès d’ENGIE

Engie nucléaire

La décision de prolonger la durée de vie des réacteurs Doel 1 et Doel 2 a été soumise à la sagacité des juges de la Cour de justice de l’Union européenne. Le Cour basée à Luxembourg a rendu son arrêt lundi 29 juillet 2019. Selon elle, les autorités belges devraient se coordonner avec ses voisins. De son côté, la présidente d’Engie, Isabelle Kocher, rappelle que le nucléaire est à l’origine des bonnes performances financières du groupe.

La Cour de justice de l’UE interroge la Belgique

L’histoire d’amour entre la Belgique et le nucléaire continue, pour le moment… En 2003, le pays avait décidé de renoncer au nucléaire avant de changer de politique en 2015 avec la décision de prolonger de dix années la durée de vie des réacteurs Doel 1 et Doel 2. Une décision contestée par l’association Beter Leefmilieu Vlaanderen devant la Cour de justice de l’UE. D’après la juridiction européenne, le prolongement d’une centrale nucléaire équivaut à un nouveau projet et doit donc se plier à des études environnementales poussées.

Les autorités belges n’ont pas rempli ce cahier des charges et Sarah Van Dyck, chargée de mission Energie chez Beter Leefmilieu Vlaanderen fait remarquer que « la seule chose qui peut encore arriver, c’est que Doel 1 et Doel 2 ne doivent pas être mis à l’arrêt pendant que ces études sont réalisées. Mais, ces études devront être bien faites ». Toutefois, l’avenir demeure incertain, car c’est désormais à la justice belge de se pencher sur ce dossier.

ENGIE remercie le nucléaire belge

En effet, la ministre belge de l’Energie, Marie Christine Marghem, a fait savoir dès lundi qu’il appartenait « désormais à la Cour constitutionnelle belge de trancher la question de l’équilibre entre les exigences légales environnementales et les exigences liées à la sécurité d’approvisionnement du territoire ». La question de la sécurité d’approvisionnement en électricité est centrale puisque la décision de prolonger la durée de vie pourrait être validée par la cour constitutionnelle belge à l’aube de cet argument. La cour européenne « estime qu’une juridiction nationale peut, si le droit national le permet, maintenir exceptionnellement les effets » des mesures de prolongation de la durée de vie des réacteurs ; à condition que l’Etat réussisse à prouver les « conditions impérieuses liées à la nécessité d’écarter une menace réelle et grave de rupture de l’approvisionnement en électricité » du pays.

Qui plus est, le 30 juillet 2019, l’énergéticien ENGIE qui exploite les centrales nucléaires belges a publié un communiqué avec ses résultats semestriels. D’après ce document, « le nucléaire a été tiré par l’amélioration des prix captés et de la disponibilité après le redémarrage des sept unités de production belge ». Aussi, l’atome demeure une solution compétitive et bas carbone, soit une source d’approvisionnement en électricité qui semble pour l’instant indispensable à l’équilibre énergétique du plat pays.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Selon une récente étude d’Elia, l’opérateur de réseau électrique belge, ce dernier préconise l’augmentation de l’éolien offshore qui est l’une des solutions parmi les plus rapides et les moins coûteuses :

    La Belgique compte sept réacteurs, quatre à la centrale de Doel et trois à Tihange, à l’est du pays.

    L’autorité de sûreté nucléaire a découvert des impuretés dans les cuves métalliques entourant deux de ces réacteurs – Doel 3 et Tihange 2 – et ont demandé leur fermeture.

    Doel 1 et 2 auraient dû fermer en 2015 après avoir atteint 40 ans, mais le législateur a décidé de prolonger leur vie de dix ans pour éviter les pénuries d’électricité.

    La Belgique n’a pas réalisé des études d’impact sur l’environnement avant de prolonger la durée de vie de ces réacteurs.

    La Cour de justice européenne a conclu que le gouvernement belge avait enfreint le droit communautaire.

    Comme les réacteurs Doel 1 et Doel 2 se trouvent à proximité de la frontière néerlandaise, les Pays-Bas sont également impliqués dans la procédure d’évaluation transfrontalière.

    La Cour constitutionnelle belge va décider du sort des centrales électriques en tenant compte de l’interprétation juridique de la CJCE.

    En 2003, le Parlement belge a décidé de supprimer progressivement l’utilisation de l’énergie nucléaire et de retirer ses réacteurs vieillissants, en raison des inquiétudes de ses voisins.

    Quelque 700 millions d’euros ont été consacrés à la rénovation et à la modernisation du site sur l’Escaut, jamais à Anvers, afin qu’il réponde aux normes de sécurité.

    Les opérateurs belges prévoient une augmentation de 4 GW d’éolien offshore d’ici 2024

    Avec l’abandon progressif de l’énergie nucléaire dans le pays, l’éolien offshore peut contribuer à combler cette lacune.

    Comme au Royaume-Uni, où l’on demande à l’éolien offshore d’augmenter et de remplacer la capacité de production nucléaire, la Belgique a son propre problème à résoudre en raison de l’élimination accélérée du charbon dans les pays voisins et de son propre besoin de remplacer le nucléaire, ce à quoi le gouvernement s’est engagé fin 2025.

    Le problème représente environ 3,9 GW de capacité de production. En 2017, Elia estimait que le pays aurait besoin de 3,6 GW de capacité de remplacement d’ici le milieu des années 2020, mais ce chiffre a augmenté depuis, en partie à cause de la sortie accélérée du charbon chez les voisins de la Belgique, en particulier Allemagne.

    La sortie du charbon aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en Italie, en France et surtout en Allemagne aura un impact négatif sur la capacité de la Belgique à importer de l’électricité en hiver.

    Même si l’abandon progressif du nucléaire est plus lent ou si quelques réacteurs sont maintenus en service plus longtemps, il y aura toujours un besoin systématique de nouvelles capacités dans le pays.

    Il serait toujours difficile de remplacer la totalité de sa capacité nucléaire d’ici l’hiver 2025/26, mais l’abandon progressif du charbon dans le reste de l’Europe et la réduction de la capacité des interconnecteurs ne font qu’accroître la pression.

    Comme l’indique un rapport publié en juin par Elia, le gestionnaire du réseau de transport belge, les 3,9 GW peuvent être fournis par n’importe quelle technologie tant que la Belgique maintient la sécurité d’approvisionnement.

    Malgré les défis supplémentaires que posera l’augmentation des énergies renouvelables pour la gestion du système, Elia s’attend à ce que le système soit en mesure de faire face et que les nouvelles technologies comme le stockage et la réponse du côté de la demande l’aideront à gérer les fluctuations dans un système à base d’électricité renouvelable.

    D’ici 2020, huit parcs éoliens en mer du Nord belge produiront ensemble 2,3 GW d’énergie éolienne offshore et couvriront environ 10% de la demande belge en électricité.

    L’éolien offshore s’est développée à un rythme rapide, les coûts ont baissé et continuent de baisser, et la construction de parcs offshore se fait quatre fois plus vite qu’il y a dix ans.

    En décembre 2018, dans un Plan d’aménagement de l’espace marin 2020-2026, une feuille de route approuvée par le gouvernement fédéral pour les nouvelles zones d’énergie éolienne en mer et des lignes directrices pour les appels d’offres publics ont été approuvées. Cela signifie qu’un projet pour les 2,0 GW d’éoliennes offshore belges à venir est achevé mais l’objectif du gouvernement de commencer à produire de l’électricité à partir de la fin 2026 n’est pas particulièrement ambitieux : 2,0 GW pourrait ne pas être suffisant, et les parcs éoliens ne seraient mis en service que dans la période 2026-2028.

    Le gouvernement a désigné de nouvelles zones pour 2,0 GW d’énergie éolienne en mer dans le plan 2020-2026 pour l’espace marin et a également approuvé le plan directeur pour le nouveau processus de répartition.

    Ce processus devrait être achevé d’ici fin 2022, ce qui permettrait d’allouer la nouvelle capacité au plus tôt en 2023.

    Cependant, dans le Plan fédéral de développement 2020-2030, l’exploitant du réseau a déclaré que le raccordement de la nouvelle capacité offshore ne pourrait être garanti que d’ici 2026-2028.

    https://www.rivieramm.com/news-content-hub/news-content-hub/belgian-operators-see-scope-for-4-gw-more-by-2024-55695

    .

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  • Une des solutions encore moins coûteuse à terme (estimée moins 30%) car mise en commun à un emplacement optimal et intégrant stockage longue durée et toutes ses applications, hydrogène et syngas (transports, réseau etc) :

    Elle plaît bien notamment à Total qui se lance prochainement dans la production de biométhanol avec captage de C02 suite à un partenariat avec une équipe de recherche suisse.

    L’opérateur de réseau néerlandais et européen TenneT et ses partenaires du consortium North Sea Wind Power Hub (NSWPH) ont publié les résultats de la phase d’évaluation du projet.

    Les partenaires du NSWPH, qui comprennent également Energinet, Gasunie et le Port de Rotterdam, ont constaté que le concept de hub and spoke est réalisable.

    Dans ce type d’approche, les hubs de transmission sont construits en mer et plusieurs parcs éoliens offshore sont reliés à chacun d’eux, loin des côtes.

    Les plaques tournantes pourraient être uniquement la transmission électrique ou une combinaison de transmission électrique et de production d’hydrogène, ou encore la production d’hydrogène uniquement.

    Le consortium conseille qu’un déploiement progressif de 10GW à 15GW des hubs est la prochaine étape logique vers un développement éolien offshore de grande envergure.

    L’installation pourrait être opérationnelle dans les années 2030.

    S’il est probable qu’un premier projet en étoile dans le cadre des cadres réglementaires et de la conception du marché européens et nationaux actuels puisse être mis en place, des changements importants seront nécessaires au niveau national, en termes d’approches, de planification et de politiques, pour permettre des projets d’infrastructure intégrés.

    Les partenaires du projet NSWPH préconisent la construction de 180 GW d’éoliennes en mer d’ici 2045.

    https://www.youtube.com/embed/gBJka-f8ixw

    .

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  • ” ENGIE remercie le nucléaire belge”
    Vous êtes vraiment surs de votre intertitre ? parce que si on regarde le comptes qui ont été publiés pour le le premier semestre on trouve plutôt un résultat opérationnel de -216 MEUR pour le nucléaire belge… alors certes c’est un peu mieux que les -303 de l’an passé mais on est franchement loin du compte…surtout pour des investissements pareils (en fait même l’EBITDA est négatif, du délire..).
    Le nucléaire belge est un gouffre dont Engie souhaiterait se débarrasser mais dont personne ne veut tant il est matraqué par l’état Belge qui s’est trouvé la un bon pigeon a plumer…

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