Alors qu’Engie vient de confirmer l’achat de l’opérateur éolien italien Renvico, ce jeudi 5 décembre 2019, et que les rumeurs d’une cession des activités gazières du groupe continuent d’enfler, sa directrice générale Isabelle Kocher est montée au créneau pour réaffirmer sa volonté de se maintenir à la tête du groupe et d’éviter son démantèlement. Le tout à deux semaines d’un conseil d’administration décisif.
Engie acquiert Renvico, opérateur éolien italien d’importance
Hasard du calendrier : ce jeudi 5 décembre, la directrice générale d’Engie est intervenue dans la presse pour affirmer que sa position n’était pas menacée et qu’elle n’envisageait pas de démanteler l’ex-GDF-Suez. Le même jour, le groupe confirmait l’achat de Renvico, un opérateur éolien italien, cédé par le fonds Macquarie Infrastructure and Real Assets (MIRA).
Renvico exploite actuellement 329 MW de parcs éoliens, dont 142 MW en Italie et 187 MW en France. Son portefeuille de projet se monte à 300 MW : « En France, cette opération permettra à Engie de conforter son leadership sur l’éolien terrestre avec une capacité installée de 2,1 GW fin 2018 », a commenté Gwenaëlle Avice-Huet, la directrice générale adjointe d’Engie, en charge des renouvelables.
Cette acquisition survient à un moment où le virage du groupe gazier vers les renouvelables pose de graves questions sur son avenir à court terme. Depuis 2016, Engie s’est recentré sur trois activités : l’efficacité énergétique, les renouvelables et son activité historique, le gaz naturel. Les syndicats d’Engie évoquent depuis quelque temps une possible vente à la découpe du groupe, avec notamment une cession de ses activités gazières.
Isabelle Kocher, la DG d’Engie défend sa vision et son bilan face aux actionnaires
Dans le même temps, la directrice générale d’Engie, Isabelle Kocher, semble de plus en plus menacée, et le conseil d’administration du groupe, le 17 décembre 2019, pourrait sceller son sort. Les actionnaires d’Engie lui reprocheraient des performances boursières en dessous des attentes et une gestion opérationnelle défaillante, à la tête d’un groupe aux activités multiples (production d’électricité nucléaire, gazière et renouvelable, services d’efficacité énergétique, gestion d’infrastructures gazières, opérateur pour des clients particuliers et professionnels, tant pour le gaz que pour l’électricité).
Pour autant, un audit réalisé par un cabinet américain sur l’action d’Isabelle Kocher révèle que ses orientations stratégiques et sa vision de l’avenir sont bonnes, en cohérence avec les évolutions du secteur de l’énergie vers sa décarbonation. Isabelle Kocher a donc décidé de défendre cette vision et son bilan, dans une interview accordée au Figaro.
.@ENGIEgroup, c’est 170000 personnes dans le monde, dont 75000 en France, qui se sont engagées avec courage dans notre transformation vers la #TransitionEnergétique. Une transformation payante, portée par la #croissance de nos résultats et qui fait notre #attractivité.
— Isabelle Kocher (@isabelle_kocher) December 5, 2019
Elle taxe les rumeurs de son éviction d’« attaques malveillantes, probablement venues de l’extérieur » pour « déstabiliser » le groupe. Elle réaffirme sa volonté de préserver l’intégrité d’Engie, dans sa diversité : « Faire évoluer notre groupe évidemment, accélérer la transformation évidemment. Mais démanteler et vendre Engie par appartements, non ! Les infrastructures gazières sont très importantes, elles font partie de notre ADN. Elles sont de plus en plus internationales et on les prépare au verdissement progressif du gaz », déclare-t-elle avec force.
Verdict le 17 décembre 2019
Elle en profite pour envoyer une attaque frontale contre la frange des actionnaires qui voudrait son départ : « La vérité, c’est que la stratégie innovante d’Engie dérange. Elle consiste à tendre vers le zéro carbone (…) Certains veulent faire de la performance boursière à court terme l’alpha et l’oméga d’une stratégie. Je m’inscris contre cette vision ».
Isabelle Kocher sait très bien qu’in fine, c’est le président de la République Emmanuel Macron qui décidera de son sort, l’Etat étant toujours actionnaire à 24% d’Engie. Elle se positionne ainsi comme la garante d’une vision innovante centrée sur la transition énergétique. Verdict le 17 décembre.
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