Ce mardi 3 septembre 2019, le groupe français Engie a annoncé l’acquisition de Mobisol, une start-up berlinoise spécialisée dans l’installation de kits solaires en Afrique. Un marché porteur sur le papier, mais où il est difficile de générer des bénéfices importants. Une difficulté que ne craint pas la direction d’Engie qui fait d’une pierre deux coups grâce à cette opération. En effet, Engie s’implante dans deux nouveaux pays africains et confirme ses ambitions pour les énergies renouvelables.
Engie fait le pari du solaire en Afrique
L’énergie photovoltaïque en Afrique semble être une évidence. Ainsi, de nombreuses entreprises proposent des kits solaires à destination des particuliers : c’est ce qu’on appelle le off-grid ou le hors réseau. Depuis sa création en 2011, la société allemande Mobisol s’est engouffrée dans ce marché et emploie aujourd’hui 500 salariés pour 1 200 installateurs prestataires. Au total, elle a installé 150 000 installations solaires domestiques qui fournissent de l’électricité à 750 000 personnes. Pourtant, malgré ces chiffres impressionnants, Mobisol est en difficulté et a été récemment déclarée en cessation de paiement.
Ces déboires ne rebutent pourtant pas Engie, qui a souhaité acquérir cette société et son savoir-faire. Avec Mobisol, Engie veut offrir « une gamme inégalée de produits énergétiques abordables et d’atteindre la clientèle des zones rurales comme des zones urbaines ». En effet, avec ses filiales Fenix International et Engie PowerCorner, le groupe proposait déjà aux particuliers des « systèmes d’énergie solaire domestiques intégrés » en Ouganda, en Zambie, au Nigeria, au Bénin, en Côte d’Ivoire et au Mozambique, ainsi que des mini-réseaux intelligents dans des villages de Tanzanie et de Zambie. Avec Mobisol et l’off-grid, les marchés rwandais et kenyan s’ouvrent à présent à Engie…
Les EnR au cœur de la stratégie
La directrice générale du groupe, Isabelle Kocher, confirme avec cette annonce que le groupe accède « à un marché de millions de personnes qui ne sont pas connectées aux réseaux électriques » alors que l’électrification fait partie des Objectifs de Développement Durable des Nations Unies. Et pourtant, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), « plus de 600 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité en Afrique et en 2030, 80 % de la population mondiale hors réseau sera en Afrique ». Le potentiel en Afrique est donc considérable et pour bien le faire comprendre à ses équipes, Isabelle Kocher n’avait pas hésité à faire venir le comité exécutif d’Engie en voyage en Zambie en avril dernier.
Le marché à conquérir est énorme et se conjugue parfaitement avec l’ambition d’Engie, qui veut s’imposer comme un des leaders de l’énergie bas-carbone. Gwenaelle Huet, Directrice générale adjointe d’Engie, en charge de la « Global Business Line » dédiée aux renouvelables rappelle que la lutte « contre le changement climatique, c’est l’essence même de notre stratégie de ces dernières années ». Une stratégie qui se vérifie dans les chiffres puisqu’Engie est aujourd’hui à la tête d’un portefeuille de 24,4 GW d’énergies renouvelables. Ce portefeuille, en pleine expansion, lui assure 20 % de son résultat opérationnel courant, soit 1,1 milliard d’euros.
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