Ce vendredi 24 avril 2021, EDF a remis une « offre technico-commerciale engageante » à son partenaire en Inde, l’exploitant nucléaire NPCIL : le document concerne le projet de construction d’une centrale nucléaire de 6 réacteurs EPR à Jaitapur (Etat du Maharashtra). D’une puissance totale de 9,6 GW, elle deviendrait, si le projet aboutit, la plus grande centrale nucléaire du monde.
EDF remet à son partenaire indien une « offre technico-commerciale engageante » pour les 6 EPR de la centrale nucléaire de Jaitapur en Inde
Les planètes vont-elles enfin s’aligner pour concrétiser un des plus importants projets d’EDF à l’export ? Ce vendredi 24 avril 2021, l’énergéticien a en effet annoncé avoir transmis une « offre technico-commerciale engageante » à NPCIL, un exploitant nucléaire indien, partenaire d’EDF dans le projet de centrale nucléaire à Jaitapur, dans l’Etat du Maharashtra, en Inde.
https://twitter.com/EDFofficiel/status/1385512296965976256
Les deux partenaires envisagent d’y construire une centrale nucléaire composée de 6 réacteurs EPR, d’une puissance inédite de 9,6 GW, capable d’alimenter 70 millions de foyers indiens. De quoi accélérer l’électrification du pays sans augmenter les émissions de CO2 de l’Inde – le mix électrique du géant asiatique, lancé dans une ambitieuse transition énergétique, est composé actuellement à plus de 50% de charbon.
Ce projet a été initié en 2009 par Areva, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, mis en sommeil par la catastrophe de Fukushima en 2011, repris par EDF en 2015 (en même temps que la branche de construction des réacteurs nucléaires d’Areva), et relancé en 2018, par la signature d’un accord franco-indien sur la définition d’un schéma industriel de coopération.
La situation politique est en effet favorable, après les visites en Inde de la ministre de la transition écologique Barbara Pompili, fin janvier, puis du ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, mi-avril. Le premier ministre indien Narendra Modi est attendu à Paris début mai 2021.
De forte retombées économiques attendues en Inde et en France
C’est dans ce contexte qu’EDF a envoyé un signal fort, en transmettant à son partenaire ce document technique de 7 000 pages, prélude indispensable à la signature d’un accord-cadre engageant avec NPCIL. Cet accord, espéré par EDF pour le premier semestre 2022, serait le point de départ officiel d’un projet d’une importance stratégique cruciale.
Le coût total de la centrale de Jaitapur est estimé par NPCIL à environ 30 milliards d’euros. Il serait pris intégralement en charge par le groupe indien, qui serait également chargé de la construction des réacteurs. De son coté, « EDF propose de fournir les études d’ingénierie et de fabriquer les équipements les plus critiques comme les cuves des réacteurs ou encore les générateurs de vapeur grâce à sa filiale Framatome ».
Ce projet permettrait de créer des dizaines de milliers d’emplois en Inde pendant la durée du chantier. Mais, selon EDF, il «générerait également d’importantes retombées économiques pour la filière nucléaire française sur toute la durée du projet – environ 15 ans -, avec la création de plusieurs dizaines de milliers d’emplois au sein d’une centaine d’entreprises ».
Ce projet se heurte cependant à de fortes oppositions locales, notamment à cause des risques de séismes dans l’Etat du Maharashtra, et les dangers supposés que feraient peser l’évacuation des déchets nucléaires sur la pêche locale. Par ailleurs, le parti au pouvoir dans l’Etat de Maharashtra était, jusqu’aux dernières élections, opposé à la centrale, pourtant largement soutenu par l’exécutif national. Mais l’alternance a placé à la tête du Maharashtra un gouvernement plutôt favorable au projet. De quoi le mettre prochainement sur les rails ?
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