Ce 31 mars 2021, la centrale au charbon du Havre a été définitivement retirée du réseau électrique français. Son démantèlement commencera l’année prochaine et devrait durer dix ans. Deux centrales au charbon restent en activité en France, leur fermeture est toujours programmée pour 2022, même si le cas de Cordemais reste en suspens.
EDF débranche la centrale au charbon du Havre
Depuis le 10 mars 2021, la centrale au charbon du Havre, mise en service en 1968, ne produisait plus le moindre watt-heure d’électricité, faute de combustible. Ce 31 mars 2021, malgré une ultime manifestation à l’appel des syndicats et du Parti Communiste, elle a été définitivement déconnectée du réseau électrique français par EDF, un peu plus d’un an après la signature du Pacte de Transition Energétique du site.
Après notamment “six mois de mise en sécurité”, selon Frédéric Guérin, secrétaire CGT du CE du site, les travaux de démantèlement de la centrale commenceront à l’été 2022. Ils devraient nécessiter une dizaine d’années. En 2020, la part du charbon dans la production électrique française ne s’élevait qu’à 0,3%, avec une fin toujours programmée pour fin 2022.
Même si la centrale de Gardanne (Bouche-du-Rhône) n’est toujours pas officiellement fermée, contrairement à ce qui était annoncé mi-2020, elle est à l’arrêt depuis deux ans, suite à un conflit social. La question de son éventuelle conversion reste entière, mais il semble acté qu’elle ne brûlera plus la moindre particule de charbon.
La fin du charbon en France toujours programmé pour fin 2022 ?
Deux centrales au charbon restent donc en service en France, Saint-Avold (Moselle), qui doit être mise hors service en mars 2022, et Cordemais (Loire-Atlantique). L’avenir de cette dernière, qui appartient à EDF, dont la fermeture est théoriquement toujours prévue pour fin 2022, reste en suspens. Ce 24 mars, dans son bilan prévisionnel de l’équilibre du système électrique de 2021 à 2030, RTE a ainsi recommandé “le maintien en disponibilité ou la conversion à la biomasse de la centrale de Cordemais”.
”Cette opération apparaît nécessaire pour garantir l’équilibre local du système en Bretagne et le respect du critère national de sécurité d’approvisionnement, sur la période 2022-2024 a minima”, défendait encore RTE. Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, avait à l’époque réagi en déclarant “souhaiter que, si Cordemais devait perdurer de manière marginale, ce soit avec de la biomasse”.
Si la France devrait, comme d’autres pays, prochainement sortir du charbon, et si la finance mondiale se détourne massivement de cet investissement, la production d’électricité à partir de charbon va continuer de progresser dans les prochaines années, notamment chez les géants en pleine croissance que sont l’Inde et la Chine, malgré des investissements massifs dans les renouvelables. Ce 1er avril 2021, Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde », a ainsi estimé que « l’adieu au charbon sera long, très long ».
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