Lors de ses vœux pour 2021, ce jeudi 21 janvier 2021, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a dressé un bilan 2020 plutôt encourageant. L’ASN souligne ainsi que la sûreté des installations nucléaires françaises « s’est maintenue à un niveau satisfaisant ». Mais l’autorité pointe aussi des défaillances à corriger et de nombreux à défi à relever, notamment pour prolonger la durée de vie des centrales de 40 à 50 ans et assurer un stockage sécurisé des déchets radioactifs au-delà de 2035.
Pour l’ASN, la sûreté des installations nucléaires françaises a « progressé en matière de rigueur d’exploitation » chez EDF
Ce jeudi 21 janvier 2021, durant ses voeux à la presse, Bernard Doroszczuk, président de l’ASN, a fait le point sur la situation de la France en terme de sûreté nucléaire. Cette intervention était très attendue après une année 2020 où la crise sanitaire a entraîné des retards dans le programme de maintenance des centrales par EDF, en particulier sur le grand carénage.
Le constat général est plutôt positif : pour l’ASN, la sûreté des installations nucléaires française « s’est maintenue à un niveau satisfaisant », et a même « progressé en matière de rigueur d’exploitation » chez EDF. Bernard Doroszczuk estime également que « les exploitants et les responsables d’activité ont fait preuve d’une grande réactivité et d’une bonne capacité d’adaptation » face à la crise sanitaire.
Pour autant, pas de triomphalisme, car les défis à relever, à court et long terme, sont nombreux. Pour commencer, « la crise sanitaire n’est pas terminée. Le report de nombreuses activités conduit à une situation tendue, qui perdure, tant pour les exploitants nucléaires que pour les responsables d’activité utilisant les rayonnements ionisants », rappelle le président de l’ASN.
L’autorité pointe aussi quelques défaillances durant l’année 2020, comme une « régression dans la prise en compte de la radioprotection des travailleurs » chez EDF, à qui Bernard Doroszczuk réclame un « plan d’action » sur le sujet. Du coté d’Orano, l’ASN pointe du doigt « des améliorations encore trop lentes, pour certaines installations, dans la prévention des risques d’incendie et dans les opérations de reprise et de conditionnement des déchets radioactifs anciens ».
Principales préoccupations de l’ASN : le stockage des déchets et les travaux de maintenance
Autre source d’inquiétude : la gestion du stockage des déchets radioactifs. La France devrait boucler fin février 2021 son nouveau plan national de gestion (PNGMDR) pour 2021-2025, et l’ASN réclame des prises de décisions rapides et fortes : « si elles ne sont pas prises dans les cinq ans qui viennent, pour chacune des filières de gestion […], il n’y aura probablement pas à l’horizon 2035-2040 de capacités de stockage dans des conditions pérennes », expose Bernard Doroszczuk.
En revanche, sur le grand carénage, qui doit permettre de prolonger de 40 à 50 ans la durée de vie de 32 réacteurs de 900 MW, l’optimisme est de mise : « À ce stade, l’ASN considère que les dispositions prévues par EDF permettront d’atteindre les objectifs du réexamen ».
Ces défis imposeront cependant une lourde charge de travail pour les équipes et les industriels : « Nous allons devoir réévaluer cette charge de travail au vu du retour d’expérience des premiers réexamens de tranche et au vu de la future échéance d’instruction et de contrôle des réexamens des réacteurs de 1300 MW qui vont commencer à partir de 2021 […] et qui viendront se surajouter aux réexamens de 900 MW », conclue Bernard Doroszczuk.
Laisser un commentaire