Alors que la décision de construire ou non de nouveaux réacteurs nucléaires en France ne doit être prise qu’après le démarrage de l’EPR de Flamanville, en 2023, le conseil d’administration d’EDF planche déjà sur les quatre sites où implanter ces six éventuels nouveaux réacteurs.
EDF planche sur les quatre sites pour construire de nouveaux EPR
Ce mercredi 16 novembre 2020, le conseil d’administration d’EDF a proposé quatre site pour les six éventuels nouveaux réacteurs nucléaires que le groupe voudrait construire dans les quinze prochaines années, d’après nos collègues du Monde. Il s’agit à chaque fois de centrales déjà existantes, et disposant d’emplacements pour installer de nouveaux réacteurs.
Pour rappel, la dernière Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) a prévu la fermeture de 14 réacteurs pour ramener la part du nucléaire à 50% du mix électrique français en 2035. Pour la période 2035-2050, plusieurs scénarios sont à l’étude, avec des parts variables de nucléaires à horizon 2050, dont un scénario 100% renouvelables.
Pour autant, et même si EDF envisage de prolonger l’utilisation de ses 32 réacteurs de 900 MW qui vont arriver à la fin de leur durée de vie (l’ASN a lancé récemment une enquête sur ce sujet), les scénarios conservant le nucléaire pour 2050 imposent tous la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.
Le président de la République, Emmanuel Macron, a déclaré qu’une décision de cette importance ne pouvait être prise trop rapidement, et a repoussé ce choix de construire de nouveaux réacteurs après la mise en service de l’EPR de Flamanville, en 2023, soit après la prochaine élection présidentielle de 2022. Pour aider à cette décision, EDF doit présenter mi-2021 un rapport complet sur ces six nouveaux réacteurs nucléaires.
Le site de Penly en pôle-position pour accueillir deux nouveaux réacteurs
Pour ce faire, le choix des quatre sites est une étape cruciale. Trois sont en pôle-position pour y installer des paires d’EPR : la centrale de Gravelines, dans les Haut-de-France, qui est déjà le site nucléaire le plus important d’Europe, un site sur le Rhône (soit le Bugey, soit Tricastin), et surtout la centrale de Penly, en Seine-Maritime.
« Les analyses technico-industrielles menées par nos équipes d’ingénierie nous ont conduits à considérer que le site de Penly présente des atouts et des compatibilités pour accueillir une nouvelle installation (disponibilité foncière, densité industrielle locale, bassin d’emploi, facilités logistiques » a déclaré EDF.
Cette centrale, qui compte déjà deux réacteurs, fêtait début décembre son trentième anniversaire. La CGT du site a salué cette décision d’EDF, ce 17 novembre 2020 au soir, en évoquant « une très bonne nouvelle pour la filière d’excellence qu’est le nucléaire. Cela permettra de faire perdurer le savoir-faire tout en créant des centaines d’emplois ».
https://twitter.com/EDFPenly/status/1333713735081451520
EDF a récemment annoncé que l’année 2020 devrait être meilleure qu’anticipée, avec une production nucléaire proche des 335 TWh et un Ebitda (résultat opérationnel avant intérêts, impôts et amortissements) relevé à 16 milliards d’euros, contre 15,5 milliards selon les précédentes prévisions.
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