Ce mardi 15 décembre 2020, le premier ministre de l’Inde Narendra Modi a posé la première pierre d’un parc d’énergies renouvelables hybrides, à Kutch, dans l’Etat aride du Gujarat. Mixant solaire, éolien et unités de stockage, il sera, avec 30 GW de puissance installée, le plus grand du monde de ce type. Il s’intègre dans la volonté de l’Inde de développer massivement les énergies renouvelables.
Avec ses 30 GW, le parc d’énergies hybrides renouvelables de Kutch sera « le plus vaste du monde »
L’Inde continue son offensive sur les énergies renouvelables. Le premier ministre Narendra Modi s’est rendu, ce mardi 15 décembre 2020, dans son Etat natal du Gujarat, une zone aride dans l’Ouest du pays, frontalière du Pakistan. Il y a inauguré plusieurs usines (dont quatre unité de dessalement, qui devrait amener de l’eau potable à 800 000 habitants), et posé la première pierre d’un vaste complexe d’énergies hybrides renouvelables, le plus important de l’Inde.
Avec ses 72 600 hectares et ses 30 GW de puissance installée, le futur parc de Kutch, pleinement opérationnel d’ici 5 ans, sera « le plus vaste au monde » de ce type. Il associe en effet solaire, éolien et unité de stockage pour répondre à l’intermittence des renouvelables. Il est composé de deux zones : une zone hybride de 49 000 hectares qui abritera des centrales éoliennes et solaires, et une zone exclusivement dédiée aux éoliennes, d’une superficie de 23 000 hectares.
Ce projet est l’une des têtes de pont d’un ambitieux plan de développement des renouvelables, tant dans l’Etat du Gujarat que dans l’ensemble du pays. Un rapport de 2019, publié par l’Institute of Energy Economics and Financial Analysis (IEEFA), soulignait ainsi l’important potentiel du Gujarat en terme de production d’électricité éolienne et solaire. D’après ce texte, un ajout de 4 à 5 GW de puissance renouvelable supplémentaire par an était un objectif réaliste, qui permettrait de porter la part des renouvelables, en 2030, à 48% de la production d’énergie de cet Etat.
L’Inde s’engage sur les renouvelables, pour compléter sa lutte contre le changement climatique
Au niveau national, le premier ministre Narendra Modi s’est engagé, fin novembre 2020, à mettre en service 175 GW de renouvelables d’ici 2022 et 450 GW d’ici 2030. Cette volonté politique forte vise à achever l’électrification du pays à l’aide d’énergies vertes, tout en augmentant leur part dans le mix électrique total.
Ce plan ambitieux devrait aussi permettre de compléter la principale faiblesse du pays en terme de lutte contre le changement climatique. En effet, la dernière édition de l’indice de performance sur le changement climatique (CCPI), publié par l’organisation à but non lucratif Germanwatch, place l’Inde dans le peloton de tête des pays les plus avancés en la matière.
Aucun pays n’obtient une note « très élevée » dans les quatre composantes de l’indice (émissions de GES, énergies renouvelables, consommation d’énergie et politique climatique), si bien que Germanwatch continue de laisser les trois premières places du classement vacantes, mais le podium est occupé par des pays européens : Suède (4e), Royaume-Uni (5e), Danemark (6e).
L’Inde se distingue par une 10ème place, et fait partie des trois seuls membres du G20 présents dans le haut du classement, avec l’Union Européenne et le Royaume-Uni. Or, selon ce rapport, rédigé avant les annonces du premier ministre, c’est sur le front des renouvelables que l’Inde accuse le retard le plus important, Germanwatch ayant jugé « faibles » et « moyens » ses efforts sur ce sujet en termes d’utilisation et d’objectifs.
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