Les chiffres du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire sont tombés ce lundi 7 septembre, et ils sont, comme attendus, décevants : les installations de « nouveaux » renouvelables en France est en baisse durant le premier semestre 2020. L’éolien a particulièrement souffert dans cette période, là où le biométhane, en pleine explosion, a su tirer son épingle du jeu. Mais le nombre important de projets en file d’attente peut rendre les acteurs des différentes filières optimistes.
Covid-19 : les renouvelables ralentissent au premier semestre 2020, en particulier l’éolien
La crise du Covid-19 et ses effets sur l’économie ont logiquement touché les filières renouvelables en France. Comme la majorité des activités, les installations de nouvelles capacités d’EnR sont en baisse au premier semestre 2020, par rapport au premier semestre 2019, selon les chiffres délivrés ce lundi 7 septembre 2020 par le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire.
Le photovoltaïque a ainsi connu une baisse d’environ 6% des nouvelles installations, avec 379 MW raccordés au premier semestre 2020, contre 405 MW au premier semestre 2019. La puissance totale des installations photovoltaïques atteint aujourd’hui 10,3 GW sur le territoire français. La production d’électricité est de 6,7 TWh pour la filière sur le premier semestre, un peu en deçà des moyennes à cause d’un ensoleillement timide.
Net ralentissement également pour le biogaz électrique, avec une baisse de 25% : 12 MW ont été installés au premier semestre 2020, contre 16 MW au premier semestre 2019. Avec 508 MW de puissance disponible au 30 juin 2020, la filière a produit 1,2 TWh d’électricité sur la période.
Mais c’est l’éolien qui a, logiquement, le plus souffert de cette période de confinement. L’installation d’une éolienne demande en effet une main d’oeuvre nombreuse, sur une durée de temps assez réduite, incitant particulièrement à repousser ce type de chantiers. Seuls 400 MW ont été installés sur le premier semestre 2020, soit une baisse spectaculaire de 45%. Avec 17 GW de puissance installée et une production de 21,4 TWh, la filière demeure toutefois numéro 1 des « nouveaux » renouvelables sur le territoire.
Mais les projets demeurent très nombreux pour les mois à venir, ne remettant pas en cause le dynamisme des filières
En revanche, le biométhane a su profiter d’une dynamique particulièrement forte pour continuer de progresser – même si, sans la crise, la hausse aurait été sans doute encore plus forte. 453 GWh/ an ont ainsi été installés au cours du premier semestre 2020, contre 221 GWh/an au premier semestre 2019. Mais la filière est encore très jeune, au point que ces 453 GWh/an représentent à eux seuls une hausse de 21% de la capacité installée (contre entre +2 et +4% pour les trois autres filières analysées).
Reste que ce ralentissement n’est probablement que temporaire, et le fait d’un décalage des projets dans le temps, pas d’une annulation comme dans d’autres secteurs d’activité. Les installations en file d’attente demeurent en effet très nombreuses, pour des puissance importante : 31 260 projets pour 7,7 GW dans le cas du photovoltaïque, 224 projets et 59 MW pour le biogaz électrique, 790 projets pour 10 GW pour l’éolien terrestre, 10 installations pour 3 GW pour l’éolien en mer, et enfin 1 110 projets pour 25 TWh/an supplémentaire dans le cas du biométhane.
Reste à savoir si un effet rebond sera observé, avec un rattrapage dans les mois qui viennent des projets non réalisés début 2020 (sans impact sur les nouveaux projets déjà programmés), ou s’il s’agira davantage d’un décalage de l’ensemble des projets en file d’attente, laissant un « trou » dans le développement des renouvelables sur ce début d’année.
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